Avant la reprise!

Curieux d’aller au cinéma, où que nous allions on ne se bouscule pas dans les salles, même pour les films du « masque » et la plume ! Curieux de constater que les acteurs ne portent pas de masque, quel privilège ! Durant cette période vacances nous en avons vu quelques-uns dont trois dont je souhaiterais vous toucher un mot.

L’Ombre de Staline de Agnieszka Holland Marie, une amie d’Angers me le signalait avec ce commentaire :

« Haletante aventure vécue par un jeune diplomate mué en journaliste, c’est aussi une fresque historique sans concession où l’effroyable vérité (car il n’y en a qu’une) se révèle à chaque image…James Norton, dans le rôle de Gareth Jones est éblouissant. Il excelle aussi bien dans ce rôle grave que dans celui plus léger de Sidney Chambers dans Grantchester (la série s’est donnée voici quelques années.) Son sourire désarmant est le même, fait de naïveté doublée de bienveillante tendresse, sauf lorsque la passion et la détermination l’effacent au nom de la vérité ».

Cette histoire est désormais connue et décrite dans toute son horreur, l’affamement ; il faut comprendre le mot, les gens meurent par milliers et parfois s’entre-dévorent, l’essentiel, c’est qu’ils meurent ! Le « Petit père des peuples » avait diverses motivations monstrueuses à commettre ces crimes, nous en entrevoyons l’atrocité, mais ici seul l’effort de guerre est invoqué. C’est bien que le cinéma nous rappelle cette histoire, qui s’en souvient ? Si vous n’avez pas vu ce film et qu’il passe à la télé, je vous le suggère.

EVA en août – Jonas Trueba

Synopsis : Pendant les chauds mois d’été, lorsque les Madrilènes quittent leurs maisons en masse pour échapper à la chaleur insupportable, le centre de Madrid est abandonné. C’est-à-dire, à l’exception des touristes et d’une poignée de locaux intrépides et de ceux qui ne peuvent pas partir, comme Eva, une charmante trentenaire. Néanmoins, l’été est le meilleur moment pour découvrir qui nous sommes vraiment. L’histoire se déroule avec une finesse séduisante lors des festivals de la ville au mois d’août, lorsque les troubles intérieurs peuvent être apaisés par des rencontres fugaces, des conversations en soirée décontractées et des aventures nocturnes inattendues.

Le Monde nous dit : « Eva en août » est une variation contemporaine d’un film culte d’Éric Rohmer (1920-2009), Le Rayon vert (1986), qui suit les aventures estivales d’une Parisienne, Delphine (Marie Rivière, créditée elle aussi au scénario). Le jeune auteur espagnol accepte parfaitement la filiation avec l’œuvre du maître de la Nouvelle Vague, tout en assumant des choix formels et narratifs bien différents ».

Je pensais aussi à Agnès Varda parce que derrière une tranche de vie, nous est restituée  toute la tension de l’existence, (le swing : pulsion,détente)  des personnages et tout particulièrement celle d’Eva. (magnifiquement interprétée par Itsaso Arana)

Et puis en avant-première de l’Alticiné « Effacer l’historique Kerven et Delepine ». Quel tandem ! Un film a sketchs dont la continuité est telle qu’on ne s’en rend pas compte, un film choral aussi, qu’est ce qui lie tous ces personnages ? Ce sont ceux de la France B, celle de gilets Jaunes, des maisons en ilots reliées à pas grand-chose où les habitant sont des pratiquants de la néoconsommation et de la vie nouvelle qu’elle propose, celle des portables, des ordinateurs, des mutuelles, des jeux de grattage, des séries de télé et autres cactus de la nouvelle vie quotidienne. Tout cela avec des acteurs du tonnerre ! Blanche Gardin impeccable dans le rôle principal et Corinne Masiero dans le second rôle féminin, et les hommes tels Denis Podalydes, et Vincent Lacoste, et… Benoit Poelvoorde, Bouli Lanners, Vincent Dedienne et Philippe Rebbot !  Un film original qui sait parler d’une manière pénétrante, avec l’humour typique  de Kerven et Delepine, des mœurs  actuels, de la vie quotidienne avec ses pièges pour tant de gens désarmés, sa folie et parfois sa méchanceté.

Bonne Rentrée aux Cramés de la Bobine, et pendant que j’y pense : Ecrivez dans le blog, rien ne nous sera plus agréable ! 

Les Filles de Joie-Anne Paulicevich et Frédéric Fonteyne.

Synopsis : Axelle, Dominique et Conso partagent un secret. Elles mènent une double vie. Elles se retrouvent tous les matins sur le parking de la cité pour prendre la route et aller travailler de l’autre côté de la frontière. Là, elles deviennent Athéna, Circé et Héra dans une maison close. Filles de joie, héroïnes du quotidien, chacune se bat pour sa famille, pour garder sa dignité. Mais quand la vie de l’une est en danger, elles s’unissent pour faire face à l’adversité.

Mardi 20 heures, jour de cinéday, pour nous, premier retour à l’Alticiné, nous sommes 3 dans la salle 8 pour voir Filles de joie un film réalisé par Anne Paulicevich et Frédéric Fonteyne. C’est un couple, elle est actrice et scénariste, lui est réalisateur. Les filles de joies sont interprétées par Sara Forestier (Axelle), Noémie Lvovsky (Dominique), Annabelle Lengronne (Conso).

Curieux film,  trois femmes qui ont en commun que d’habiter la même cité vont se prostituer de l’autre côté de la frontière. Et, le film balance lieu ouvert, lieu clos, lieu ouvert… Deux de ces femmes sont chargées de Famille, Axelle a trois jeunes enfants, qu’elle élève seule, apparemment son ex-mari Yann (Nicolas Cazalé) est interdit d’approche. Dominique est infirmière, elle nourrit un fils et une fille adolescents qui ont bien des besoins, et un compagnon Boris (Sergi Lopez). Quant à Conso, la troisième, elle est seule, elle peut espérer devenir technicienne de surface, ce qui ne correspond pas exactement à ses aspirations (épouser un prince charmant). Le film n’abuse pas de la situation professionnelle de ces dames et ne fait pas de nous des voyeurs. Il lui faut tout de même montrer le cadre d’exercice, la prostitution en maison close :  Champagne, talons (très) hauts, ambiance Toulouse Lautrec au 21esiècle et quelques pudiques situations de travail.

Ces femmes sont davantage montrées dans leur vie ouverte, avec leurs progénitures  avides, près d’hommes  de différentes qualités : compagnon désœuvré, ex-mari persécuteur,  prince perfide, petits machos débiles de quartier. Bref les « clients » ne sont pas tant dans la maison close qu’à l’extérieur, dans leur vie quotidienne. Une vie  ouverte à double tour en somme. 

La manière dont ces trois mousquetaires du sexe sont « une pour toutes et toutes pour une », dans leurs difficultés de vie quotidienne est parfois un peu expéditive et radicale mais, somme toute,  nous ne leur en tiendrons pas une rigueur excessive.

Georges

Vu en prévisionnement : A perfectly normal Family-Malou Leth Reymann

A perfectly normal Family est un premier film (1h33) de la Danoise Malou Leth Reymann.

« Emma, une adolescente, grandit au sein d’une famille tout à fait ordinaire jusqu’au jour où son père décide de devenir une femme.
Ce bouleversement au sein de cette famille aimante conduit chacun à se questionner et à se réinventer ».

Il y a nombre films sur les changements de sexe, du travestissement au transsexualisme. Nous en avons vu certains aux cramés de la bobine ou ailleurs. Cette histoire là est bien différente, c’est d’abord une histoire de famille.

Nous sommes avec des jeunes gens, elle, bonne maman, lui, bon papa, bons époux dans une famille moyenne, sympathique et tranquille. Un jour, au début d’un repas, la mère jette : « Nous allons divorcer! ». Le père est gêné, ne tient pas à en discuter. Et la mère ajoute : « Votre père veut devenir une femme ! » -Regard interrogatif et inquiet des enfants devant cette incongruité !-

Tout est là, dans cette vérité explosive. C’est un film qui n’esquive pas le problème, ne s’en tire ni par l’humour, ni par l’érotisme, ni n’importe quel autre artifice, mais prend le sujet tel qu’il se pose d’une manière radicale, celui de l’identité. On devine la souffrance morale pour cet homme, on imagine sa vie et ce que représente concrètement ce point de passage où il a prononcé la chose et où il va assumer de devenir irreversiblement femme… Mais le film ne s’en tient pas là, « Lui » qui est devenu Femme a deux filles. Qu’est-ce que ça signifie pour elles, et plus particulièrement pour Emma, adolescente en devenir ?

Le film avance par touches légères. Dans cette histoire, les malentendus ne sont pas toujours où on les attend. C’est un film juste et concret sur la vie quotidienne d’après. Comment et à quel prix l’aménager ? Est-il possible pour cette famille de retrouver une distance acceptable pour préserver ce qui les lie et continuer de s’aimer ?

Soulignons un jeu d’acteurs très maîtrisé, parfaitement dirigé. Un très beau film!

Vu en prévisionnement : Antigone de Sophie Deraspe

Antigone  de Sophie Deraspe est un grand premier film. La tragédie est  ici transposée à notre époque et au Quebec. Rappelons-la : Antigone est la petite dernière de Jocaste et Œdipe, une famille est en proie à la malédiction. Elle a trois frères et sœur Ismène, Etéocle, et Polinyce. Nous en sommes au moment où Polynice combat contre Etéocle son frère dans une guerre aux Portes de Thèbes, tous deux se blessent à mort et alors ?

« Créon décide que Polinyce sera laissé « aux bêtes et aux oiseaux de proies » et il punira de mort qui lui désobéira. Antigone n’accepte pas. Elle le fait inhumer sur sa terre natale.

Créon : Tu connaissais mon édit ?

Antigone : Oui

Créon : Et tu as transgressé la loi ?`

Antigone : Ta loi n’est pas celle des Dieux, ni de la justice. Les lois non écrites, qui nous viennent des Dieux, ne sont ni pour hier, ni pour demain, mais pour tous les temps. »(1)

ANTIGONE transpose la tragédie grecque à l’époque actuelle et au Québec : Sur fond de drame familial pendant la guerre civile en Kabylie et le meurtre de ses parents vécu par Antigone à l’âge de trois ans, elle vit donc au Québec, c’est une bonne élève, peut-être pourra-t-elle devenir Canadienne à sa majorité, si elle en fait la demande,  du moins, peut-elle valablement l’espérer. C’est une superbe adaptation libre, moderne,  actuelle. L’actrice principale Nahema Ricci est à la hauteur de son personnage, avec son regard,  beau et courageux, on imagine qu’Antigone de la mythologie grecque ne pouvait pas en avoir un autre. Le Québécois colle bien à ce drame, lui donne sa note familière et dépaysante. C’est une réussite. Nous assistons aux naissances d’une grande réalisatrice qui est aussi scénariste, photographe, et à celle d’une une actrice puissante et juste.  Sur la plateforme d’échanges, l’ensemble des spectateurs  était séduit et enthousiaste. Un film à voir et revoir ! 

Note : (1) La mythologie d’Edith Hamilton édition Marabout1992

Quel est votre film préféré? Aujourd’hui Un condamné à mort s’est échappé -Robert Bresson

Un condamné à mort s’est échappé n’est pas mon film préféré, c’est un film que j’aime particulièrement, je l’ai vu jeune, il m’a fortement impressionné, je l’ai revu plusieurs fois par la suite. Quelque chose me fascine dans ce film. Il y a une ambiance d’oppression et de suspens qui s’en dégage du début à la fin. Tout y participe, cette histoire, le son et l’image.

Bresson disait « il faut que l’image et le son s’entre-tiennent de loin et de près. Pas d’images pas de sons indépendants ». Dans un condamné à Mort s’est échappé, c’est une partition où les rares silences inquiètent davantage. C’est parfois le silence avant l’ouverture d’une porte…Avant le bruit des pas vers la cour, avant le crépitement de la mitraillette qui « exécute ».

De l’image, Gilles Deleuze observait : Bresson filme des petits morceaux d’espaces disjoints, parois, portes, que rien ne semble relier …Et ce qui relie ces espaces entre eux c’est la main du prisonnier dans sa cellule étroite. Stéphane Lépine, un critique canadien observait : « Les personnages sont toujours en mouvement, jusqu’à ce qu’on les arrête ».

D’abord, on voit un homme qui vient d’être arrêté, qu’on conduit en voiture, c’est le lieutenant Fontaine. D’une manière instinctive, comme un animal pris au piège, au premier arrêt, il tente de s’échapper en sautant de la voiture, vainement, il est aussitôt repris…

On est impressionné par cet instinct de résistance. Il risque d’être abattu, il le sait, mais ce qui compte pour lui ce n’est pas tant la vie que de se libérer. Maintenant qu’il est en prison, tous sens en éveil, sans cesse, il va chercher encore à s’échapper. Cette fois d’une manière posée, ingénieuse et méthodique, ce sera le corps du film.

Notable ce climat morne, léthargique, hérissé de sons de la prison. Les prisonniers marchent en rang, comme des automates, vers la cour pour vider leur seau où faire une toilette sommaire. On observe aussi qu’ils forment un tout quasi organique, l’un commence une phrase, l’autre la poursuit, comme si elle n’appartenait qu’à une seule pensée. Chacun sait qu’il faut économiser les mots, ils sont dangereux. Et quand un prisonnier est extrait de sa cellule ou séparé du groupe, la salle d’interrogatoire ou le lieu d’exécution n’est jamais bien loin. 

J’imagine qu’il y a quelque chose qui tient de l’énergie du désespoir là-dedans, il faut sans doute se dire : « je suis déjà mort, qu’est-ce que je risque de plus ? » Seul compte la tension vers le but… Se libérer, même si ça doit s’arrêter : « je lutte contre les murs, contre moi, contre la porte » dit-il à un autre détenu. Les bruits nous inquiètent ou nous rassurent, tel ce geôlier qui fait tinter sa clé contre les barreaux, et le bruit de ses clés qui s’éloigne, nous l’écoutons s’éteindre… Il faudra un mois de travail au Lieutenant Fontaine. Vers la fin des travaux, l’administration collaboratrice faisant les choses dans les règles, le conduit chez le juge qui lui annonce qu’il est condamné à mort et qu’il va être fusillé.

Au retour, il ne sait pas s’il est en route vers le peloton ou la prison. Ce sera la prison. Répis. Quelque temps après arrive dans sa cellule François Jost, un gamin déboussolé de 16 ans embarqué dans une histoire puérile de collaboration qui a tourné en mauvaise rixe. Il n’apparaît ni fiable, ni résolu, pourtant ils vont s’évader ensemble. 

Dernières images, la délivrance. La prison, ce monstre en digestion, dort. S’évader s’est faire et contrôler des cliquetis, jouer des ombres et de la lumière. Et au bout, cette fois-ci, entre mille, iI a gagné, il a reconquis sa liberté. Quant au jeune homme François qui l’accompagnait dans cette fuite, sans doute rarement aussi fier de lui – même qu’à ce moment précis, il lâche soulagé et heureux : « Si ma mère me voyait ! ». L’air doit être frais, ils marchent vite, le jour va bientôt se lever. Fin

Cette image de libération je l’ai retrouvée dans bien d’autres films ensuite, et il en a de sublimes, mais longtemps, c’est celle-là à laquelle je pensais.

Georges

Note : Cette histoire est authentique, tournée en 1956, elle se déroule en 1943. C’est celle d’André Devigny, un résistant, qui est le seul à avoir réussi l’évasion de la prison de Montluc à Lyon. Après avoir été arrêté, il y a été enfermé, interrogé et torturé par Klaus Barbie puis jugé puis détenu dans le quartier des condamnés à mort. On peut lire son histoire dans Wikipédia, on peut aussi s’attarder sur l’histoire de cette prison de Montluc où ont été détenus, condamnés à mort, fusillés ou guillotinés, hommes et femmes de la résistance, de la guerre de 39 à celle du FLN en 60 et 61.

Voir ou revoir Eric Rohmer (2ème épisode)

Cette fois-ci, on continue avec quatre films : Le beau mariage 1982 « comédies et proverbes », la femme de l’aviateur 1981 « comédies et proverbes », l’amour l’après-midi « six contes moraux » 1972, l’ami de mon amie 1987  » comédies et proverbes » 

Dans cette série Eric Rohmer comme dans la précédente, dont je tire les films dans le désordre, les acteurs et actrices sont jeunes. Les actrices ont ceci de commun : Minois, taille moyenne, minceur. (On ne verrait pas Rosy de Palma ou Corinne Maziero dans l’un de ses films). Quant aux lieux de vie, ils oscillent entre la bohème et l’intérieur bourgeois. Les professions sont majoritairement tertiaires sup, souvent libérales ou enseignants, plus rarement apparaissent des « petits emplois », quand c’est le cas, ils sont tenus par des jeunes filles en devenir : vendeuses et serveuses, (ce sont souvent des jobs d’étudiantes) dans ce monde, on peut rencontrer des artistes, souvent des peintres. Les vêtements sont à la mode de leur époque. La tonalité douce des voix, indique la position sociale des personnages. Leur phrasé caractéristique s’accompagne souvent de bavardages, comme si les choses se passaient ailleurs que dans les mots. Les tête à tête succèdent aux mondanités toujours présentes sous forme de cocktails ou surprises parties. Souvent les personnages n’ont pas trop de temps pour manger, alors ce sera léger et sur le pouce dans un bistrot à moins que ce ne soit un sandwich dans un parc. Rohmer met en scène le public qui va voir ses films, il lui tend un miroir. Mais peut-on s’arrêter à ces remarques ? N’y a-t-il pas autre chose ? D’où vient le fait qu’on est tout de même captif ?  

Et de nos jours, peut-on encore faire des films dans la voie choisie par Eric Rhomer ? On pense tout de suite à Guillaume Brac de Tonnerre et surtout des « Contes de juillet » qui comme « l’ami de mon amie » d’Éric Rohmer nous conduit à Pontoise. Mais Rohmer c’est aussi une manière de vivre et de penser son temps. Entre l’hier de ses films et aujourd’hui, assez peu de temps s’est écoulé, mais suffisamment pour constater des écarts : L’esthétique, les décors, la mode, les manières de se parler et de se toucher, la courtoisie et la muflerie, l’érotisme, tout cela a bougé. Pourtant sous la surface des choses, l’œuvre est toujours présente. Alors retournons au coffret Rohmer.

Le beau mariage

« Le beau mariage » est tout indiqué pour poursuivre… Un casting très Rohmerien, Sabine (Béatrice Romand, qui a joué dans moult film de Rohmer), Edmond (André Dussolier), et Clarisse (Arielle Dombasle). Plaquée par son amant marié, Sabine décide à son tour de se marier, elle ne sait pas avec qui, mais qu’importe ce détail, sûr d’elle et de son charme, elle veut faire le mariage qui fera d’elle une femme libre… De toutes contingences matérielles. Faut-il aimer pour se marier ou se marier puis apprendre à aimer ? Sabine est une femme entreprenante, Edmond lui plaît, c’est un avocat très occupé, (un Dussolier crispant au possible !). Mais qu’à cela ne tienne, fonçons ! Constatons au moins que Sabine a une conception de la réciprocité dans le couple qui ne se laisse pas enfermer dans un rapport économique : le travail source de liberté et d’égalité n’est pas son sujet. Mais qui penserait comme elle en 2020 ? On se prend alors à estimer avantages et inconvénients de nos idéaux changeants.

La femme de l’aviateur

Vient ensuite la « femme de l’aviateur » avec Rohmer les acteurs sont pris dans un type de jeu qui ne peut pas être autre que celui choisi par Rohmer ! L’acteur principal c’est Philippe Marlaud un jeune homme qui interprète François. Il avait joué dans « Passe ton bac d’abord » de Pialat. La femme de l’aviateur sera hélas son dernier film, il mourra brûlé dans un accident de camping à l’âge de 22 ans. Anne est interprétée par Marie Rivière qui avait joué en 1978 dans Perceval le Gallois, et continuera avec Rohmer et bien d’autres grands réalisateurs, plus tard, elle se rendra célébre en aimant et en épousant un bandit, Roger Knobelspiess, elle produira un récit pour sa défense « Un amour aux assises ». Anne Laure Meury, elle aussi jouait dans Perceval, (tout comme d’ailleurs Fabrice Lucchini qu’on verra quelques secondes dans le film), ce sera Lucie, un prénom bien mérité ! Ce film c’est l’enquête involontaire et grâce à Lucie, joyeuse, d’un amant éconduit… La façon d’être aimé ne pèse pas lourd quand on aime, mais tout de même… Et il y a quelque chose qui rappelle les rendez-vous de Paris dans ce film, sans doute les parcs et jardins, mais aussi une touche d’humour et la délicatesse. 

L’amour l’après-midi

Dans cette seconde série, c’est l’Amour l’après-midi que j’ai le mieux aimé. Je ne dois pas être le seul car il figure dans le top 10 des entrées pour les films de Rohmer. Pour le premier rôle, on trouve Bernard Verley, un tout jeune homme qui avait déjà et aura plus encore une carrière considérable, au théâtre, au cinéma, à la télé. Dans « l’amour l’après-midi » il sera Frédéric, ensuite il y a Françoise Verley son épouse, dans le rôle d’Hélène… son épouse. Puis Zouzou, une égérie des années soixante, soixante-dix, ainsi nommée pour son zézaiement, ancien mannequin de chez Catherine Arlé, etc. Elle sera Chloé. Frédéric est un homme heureux, persuadé de son charme irrésistible, comme souvent les êtres qui se sentent aimés. (cf L’artifice du médaillon magique).Mais l’amour l’après-midi ne se laisse pas contenir dans ce résumé, n’oublions pas deux choses, la première, ce film appartient aux contes moraux, (j’aimerais qu’un jour on m’explique en quoi consiste la morale de Rohmer, non qu’il en soit privé, mais elle m’échappe un peu), la seconde dont il faut se souvenir, il y a souvent de belles promenades dans les films de Rohmer, mais toujours avec humour et malice, il nous promène encore davantage …

L’ami de mon amie

L’ami de mon amie se passe dans le nouveau Pontoise et ses environs. On se demande pourquoi ce film a été réalisé, sans doute pour assurer la promotion d’un art de vivre à Cergy-Pontoise (je ne sais pas si c’est un film de commande), ou pour nous raconter une histoire. Les deux sans doute. Il n’est pas certain que Rohmer aurait accepté de tourner dans n’importe quelle ville nouvelle, avec Cergy Pontoise, comme le fera plus tard Guillaume Brac, il filme un lieu où il fait bon vivre parce qu’il a été conçu pour ça. Les gens marchent où flânent dans les rues piétonnes, les parcs et jardins, se retrouvent aux terrasses de cafés, il y a aussi l’Oise et ses méandres, les sports nautiques. Autant Godard conteste dans un monde de moteurs et n’en sort jamais vraiment, autant Rohmer se débarrasse de tout ce qui le gène, qu’il ne trouve pas beau, du coup, les voitures y sont très rares. A Cergy, Rohmer aurait des difficultés de nos jours, la ville ne vieillit pas trop bien et nombre d’espaces verts sont rognés pour y placer des parkings ou pour « densifier ». Mais revenons au film, Emmanuelle Chaulet (Blanche) joue son premier film, le suivant sera avec Claire Denis. Sophie Renoir (la petite fille de…) interprète Léa son amie. Eric Viellard joue Fabien et François Eric Gendron (le fils de…) Alexandre. Tout est dans le titre excepté peut-être les points de suspensions. Avec Rohmer il faut toujours faire attention, un amour peut en cacher un autre. On sera aussi amusé par le signifiant jeu de couleurs dans les vêtements des personnages. 

Au centre des films de Rohmer il y a le désir. Comment et pourquoi naissent, se font et défont les amitiés et les amours sont ses questions pour cette série. Son érotisme est assez pudique, il y a parfois des nus comme dans l’amour l’après-midi, mais pas plus que ça. La parade amoureuse, la séduction l’intéressent davantage : un décor, une manière de s’habiller, et une manière de conter fleurette qui est en même temps une partie de fleuret.

Et remarquons une constante, les personnages de Rohmer sont fair-play. Quand ils se séparent, ce n’est jamais la fin du monde.

Georges

La Fille au bracelet et Acusada

Je tombe avec retard sur cette critique de Jacques Morice dans Télérama : «La fille au bracelet » de Stéphane Demoustier s’est largement inspirée du scénario d’Acusada,de Gonzalo Tobal, thriller argentin baroque, nettement plus ampoulé. Sa mise en scène à lui est sobre, rigoureuse, visant la justesse, la crédibilité des interrogatoires, des témoignages et des plaidoiries, de la fougueuse avocate générale (Anaïs Demoustier) à l’avocate de la défense, posée, chevronnée. » 

On est avec Télérama d’accord pour souligner le superbe casting du film et pour dire que c’est un film qui tient sa place dans la liste des nombreux films de procès.

Rappelons d’abord que sans Acusada, la fille au bracelet n’existerait pas, car il s’agit bien d’une sorte de « variation, réinterprétation » du scénario original d’Acusada. 

Acusada a ses faiblesses, il a aussi beaucoup de qualités. Il y a une toile de fond sociale autour du procès, elle est d’une grande richesse : Fortune et infortune, justice et vérité, les médias, les jeux de rôle, les gens. Quant aux ressorts psychologiques, ils sont nombreux : culpabilités, dits et non-dits, secrets et mensonges, destruction des liens et attributs sociaux… Ce film met en lumière un dispositif global autour d’une affaire judiciaire, qui concerne de nombreux acteurs, en premier chef l’accusée puis la justice, l’avocat de la défense, la presse, la famille de la victime, les amis, les amours, le peuple. Il nous dit qu’être accusé, c’est supporter que tout devienne empoisonné autour de soi.

Autant Acusada était ouvert à tous vents mauvais, autant « La fille au bracelet » est un quasi-huis clos, celui du tribunal (et c’est moche, toute la gamme des teintes marron y passe). Ce choix de huis clos a le mérite de donner un sentiment d’oppression et de claustration, mais en même temps relègue la dimension sociale de l’accusation, la réduit à une affaire « papa, maman, le juge et moi ».

Dans « Acusada », il y a l’extérieur ce n’est pas seulement la rue, les maisons, et des gens hostiles, indifférents ou bienveillants, ce sont aussi les médias. Ceux des « nouveaux chiens de garde » tels qu’en a parlé Serge Halimi -C’est-à-dire des personnes serviles, complaisantes, populistes, toujours prêtes à faire diversion (du puma à l’accusé…)

Enfin, au tribunal, la jeune fille au bracelet est derrière une cage de verre. La première fois que j’ai vu une cage de verre dans un procés, c’était lors du procés Eichman. Et tout le monde comprenait de quoi il s’agissait. Il ne s’agissait nullement de mettre une bête en cage, ou de l’humilier. Il s’agissait de protéger cet homme, éventuellement contre lui-même (on se rappelle de H.Goering à Nuremberg) et éventuellement du public. C’est-à-dire en somme de protéger la vérité.

Dans la jeune fille au bracelet, à quoi sert cette cage en verre ? Et pour le quasi-ensemble des accusés, à quoi sert-elle ? Quels sont les arguments qui justifient ce dispositif ? Ils sont peu louables ! Ce sont effectivement des cages!

Mais, c’est un fait, depuis peu ces cages existent, le film ne ment pas. Et, bon sang, contre elles, il n’y a pas l’ombre d’une protestation de l’avocat de la défense dans ce film, alors que dedans se tiendra une jeune qui arrive au monde. Cette cage est là, dans sa plus parfaite normalité, aussi conforme que le film qui nous la montre. Mais le réalisateur est davantage du côté de la cage que du bracelet.

Pour finir, en transformant Acusada en un film français, « la fille au bracelet » on en a fait un film intime et assez conformiste, un film qui ne questionne rien. Comme le casting est remarquable et qu’il est bien joué, c’est un film d’acteurs, un film  plaisant de plus !

Voir ou revoir Eric Rohmer (1)

Amis Cramé(e)s de la Bobine, vous voyez des films, vous les aimez, commentez-les ici! Pour notre part, nous voyons ou revoyons ceux d’Eric Rohmer. Et je me propose d’en toucher un mot .

Le coffret Eric Rohmer est sur l’étagère, il n’y a qu’à tirer le premier DVD qui veut bien venir, ensuite c’est comme un jeu des 7 familles, dans la famille « les contes moraux » : nous tirons le film « la boulangère de monceau et la carrière de Suzanne », puis dans « comédie et proverbes » : « Pauline à la plage », dans « l’ancien et le moderne », « Quatre aventures de Reinette et Mirabelle » et « les rendez-vous de Paris »… Voir et revoir ces films au hasard manque de méthode, j’en conviens.

On peut lire sur Wikipédia que Rohmer aimait Honoré de Balzac et Marcel Proust. Et si j’ai bien lu ailleurs, il est devenu cinéaste un peu parce qu’il avait loupé l’agrégation de lettres, un peu parce qu’il écrivait, un peu parce que sans doute depuis toujours il aimait le cinéma. Pour cet homme imaginant, l’image, le son, les mots et… « son idée sur le cinéma » ne devaient faire qu’un.

Bref, il devient d’abord un remarquable et parfois redoutable critique aux Cahiers du Cinéma, puis il y sera rédacteur en chef (d’où plus tard il sera évincé par Jacques Rivette), à ce moment, déjà il tourne. En fait Rohmer utilise la littérature pour son cinéma, amour des textes, poésie, sonorité, diction des acteurs, manières et attitudes, et puis il y a cette attention méticuleuse portée au cadre… Une esthétique et un classicisme qui détonne dans cette nouvelle vague. Remarquons le contraste avec le cinéma de Godard : A l’un, les sujets dénonciateurs et révoltés les quartiers populaires, leurs rues tristes, leurs bistrots et hôtels, leurs petits cinés, la désinvolture de ses personnages… A l’autre, les cadres bourgeois ou champêtres pour des gens que les contingences matérielles ne concernent pas ou plus et… de la tenue.

Eric Rohmer, il y a ceux qui ne l’aiment pas, et ils sont nombreux. Ils disent que ses personnages jouent d’une manière affectée, précieuse, qu’ils minaudent, que les événements, les situations, le hasard des rencontres sont artificiels… Rohmer avait choisi de ne pas se soucier de ces objections et de faire exactement ce qu’il voulait faire, c’est-à-dire une oeuvre. Et puis aurait-on fait à Marcel Proust ce type d’objections ? Oui !

Mais pour l’heure, au moment où je revois ses films, tous ces débats sont usés. Alors, on apprécie les retrouvailles et les rencontres, il y a ses personnages avec leurs désirs, les tensions feutrées qui les animent, leurs chassés-croisés, « les jeux de l’amour et du hasard », où à l’opposé les calculs petits et grands. Et on se laisse séduire et souvent déconcerter par tout ça. Par exemple dans «les rendez-vous parisiens » (1995) on trouve un sketch « les Bancs de Paris » que je vais délibérément spoiler ici :

Elle, parisienne, est prof de Math n’aime plus son fiancé mais n’ose ni le lui dire ni le quitter, elle flirt avec Lui, un prof de lettres, qui vit à Bobigny. Ils se rencontrent une fois par semaine de jardin parisien en promenades, chaque jardin, chaque promenade les rapproche un peu. En tous les cas, ils ont plaisir à être ensemble. L’année avance, le temps se rafraîchit. À la suite d’une promenade à Montmartre, Elle qui ne voulait pas s’engager avec Lui pour ne pas trahir son fiancé lui propose à brûle-pourpoint de passer trois jours à l’hôtel, « comme des touristes » ! Pas dans n’importe  quel hôtel, à Montmartre, près du Bateau-Lavoir…Depuis longtemps, elle rêvait d’y séjourner. Mais au moment où ils y arrivent, avec leurs bagages, ils aperçoivent un couple qui y pénètre. Elle connaît bien l’homme de ce couple, c’est son propre fiancé ! Avec Rohmer, nous ne sommes pas dans les femmes d’amis de Courteline…Que croyez-vous qu’il se passa ? Soit ! Elle et Lui n’iront pas à l’hôtel.

Alors ?

Alors, Elle se sent tout d’un coup libre. Libre comme l’air. Elle congédie Lui, le prétendant, en disant : Tu étais le complément de mon fiancé et je n’ai plus de fiancé, nous n’avons donc plus de raison de demeurer ensemble, tu ne le complètes plus…

Par cette étrange comptabilité, la voici libérée.

Tout est ainsi dans Rohmer, l’ordinaire, le banal ouvrent sur la vie, inattendue, libre, bondissante et créative…

Ne comptons pas trop, que je tente de raconter Pauline à la plage (1983), ce film sur les amours de vacances, (là encore, la toile de fond est banale) où l’on peut voir dans une très belle distribution, Arielle Dombasle (Marion), splendide, qui sait si utilement s’auto-leurrer. (N’oublions pas que c’est à Rohmer que nous devons entre autres les débuts au cinéma d’Arielle Dombasle et de Fabrice Luchini.)

Fin de la première partie

PS : Les bancs de Paris, (les bancs publics) confortables et délassants, n’existent quasiment plus à Paris. Les rares nouveaux modèles sont conçus dans le même esprit que ce qui a valu la suppression des anciens. Empêcher qu’on s’y allonge et qu’on y dorme!

« Chez-soi »Bande à Part de J.L Godard

Juste avant la guerre, nous sommes passés prendre quelques films à la médiathèque de Montargis.  Dedans, quelques films de Jean-Luc Godard, « Bande à Part » est le premier de cette série que nous regardons. (Rien que le titre est amusant, il nous parle autant de Godard, que du film, que de la situation actuelle). Nous sommes en 1964, c’est son 7ème film, il vient de terminer le Mépris, ce film a été fait avec trois sous et trois formidables acteurs, Anna Karina (Odile) , Sami Frey (Frantz) , Claude Brasseur(Arthur).  Le scénario du film est une adaptation de « Pigeon Vol de Dolorès Hitchens, paru dans la Série Noire. Un critique dit que c’était un film cadeau pour Anna Karina, car il y avait de l’eau dans le gaz dans leur couple, Anna était déprimée, et Jean Luc Godard, a voulu lui faire jouer des scènes à son goût,  où elle pourrait  aussi danser et chanter, ce qu’elle aimait beaucoup.  

Que dit le Pitch ? « Les mésaventures tragi-comiques de deux malfrats, Frantz  et Arthur, qui avec l’aide d’Odile, jeune fille naïve, tentent un coup minable : dérober une somme d’argent volée au fisc par l’oncle d’Odile ». Un triangle vaguement amoureux, un scénario franchement mince, une sorte Bush Cassidy et le Kid avant l’heure ! (c’est peu dire).  Ce qui m’a interessé dans ce film, c’est 1964, celui de Patrick Modiano, de Léo Mallet, de Manchette et quelques autres. Avec ses maisons plates et ses rues tristes, ses simca pseudo-américaines… et ce que j’ai aimé avec un peu de nostalgie, ce sont  les manières d’être au monde de cette époque-là, de se vêtir, d’occuper l’espace, de se parler. La presse, les informations, (Arthur nous lit un article sur les Tutsi et les Hutu). Ensuite, il y a ce style « nouvelle vague », avec sa décontraction, sa liberté, et sa pertinence /impertinente  et  sa drôlerie qui préfigurent mai 1968. Mais cette nouvelle vague ne serait-elle pas tout compte fait, un reflet du monde de l’époque. (Qu’on se souvienne de la tonalité, de l’air du temps de certains documentaires  de Jean Rouch ou de Chris Marker).  

Et puis il y a l’ambiance sonore, la voix of,  l’univers musical de Michel Legrand à la minute de silence (très drôle). 

Quant au hold-up il n’est que prétexte à nous faire regarder vivre ensemble ces  trois personnages,  l’humour partout,  le résumé du film au bout de 8 minutes pour les retardataires, un cours d’anglais pour adulte ;   une superbe danse : un Madison incongru, mais qui va tellement  de soi ;  une absurde mais nécessaire visite de musée ; les blagues ( Odile : « vous devriez changer votre air con contre une R8 »)  puis vient ce braquage foutraque et en guise de Happy End… Frantz nous offre une conclusion  « raisonnable » de l’affaire.  

Fin. 

PS 1) Je suis bien conscient d’être un peu nostalgique, peut-être vous aussi, pour le voir, sauf si vous l’avez chez vous, il vous faudra attendre la réouverture de la médiathèque…

PS 2) Vous avez-vu dans le titre, je vous ai épargné « on est chez soi! »

PS 3) Il me semble que l’air du temps de notre époque est parfaitement représenté par Matthieu Barreyre (L’époque)

Amis Cramés de la Bobine, Bonjour!

Durant cette pandémie, nous souhaiter bonne chance serait indécent, car nous savons que si toutefois nous en avions, d’autres en auront moins que nous. Et puis ce blog est conçu pour parler de cinéma. Pour en parler comme des amateurs, pour partager,  c’est ce qui compte.  Le blog sert habituellement à commenter des films que nous avons vus, le plus souvent ensemble,  lors des séances des Cramés de la Bobine et parfois ailleurs. 

Savez-vous qu’il y a environ 350 lecteurs par mois pour ce blog ? Si l’on en croit le module d’analyse, il y a même des lecteurs dans une dizaine de pays. (J’en profite pour saluer et transmettre mes amitiés à Don, USA.). Je me dis que pendant cette crise sanitaire majeure, si ça va bien pour vous, peut-être vous sera-t-il loisible de parler de ce que vous avez vu à la télé, sur un DVD, peu importe.

Vous avez vu un film, il vous a plu,  parlez-nous en. 

Si le cœur vous en dit, vous postez votre commentaire sur le site, vous pouvez aussi l’envoyer à georges.joniaux45@orange.fr Le cinéma selon chacun en somme !

Pour commencer  cette série… vous trouverez ci après « le Ciné de Marie ». Nous vous en souhaitons bonne lecture. Prenez soin de vous, au plaisir de vous lire !   Amicalement