Annie m’a raconté qu’il y a quelques mois, Michel, déjà très malade et affaibli par la maladie, s’était remémoré une chanson de Hugues Aufray, écoutée alors qu’il avait une vingtaine d’années, et qu’il désirait qu’on lise le texte le jour de ses obsèques.
Annie lui en avait fait la promesse, et je l’aide à la tenir.
Voici le texte intitulé
« Près du cœur les blessures »
Un jour ou l’autre sur sa route,
Alors qu’on s’est cru le plus fort
L’angoisse vient et puis le doute
On est debout parmi les morts.
Deux fleurs fanées sur une tombe
On se souvient que l’on aimait.
Près du cœur, les blessures
Ne se ferment jamais.
Michel était doué d’une grande sensibilité et bon photographe. Je le reverrai toujours dans le jardin, à 4 pattes dans l’herbe, à photographier les petites bêtes et les fleurs, entre 2 parties de ping-pong.
Avec moi il s’était inscrit au cercle Pasteur de Montargis, où il était apprécié. Il ne venait pas pour gagner, mais pour jouer et s’amuser.
Et j’imagine qu’au golf il a passé autant de temps à photographier les écureuils qu’à taper dans la balle…
Doux et lunaire, du côté de la poésie et de la beauté du monde, c’est pour cette raison qu’on l’appréciait et qu’on ne l’oubliera pas.