Le Journal de Dominique, un jour à Prades (4)

Mercredi 19 juillet

9h. Télé Gaucho

(2012. « Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires[1]… »)

… parcours initiatique d’un jeune homme  (Félix Moati, choisi par casting) pas encore fini.

Inspiré par l’expérience de Michel Leclerc à Télé Bocal[2], dans les années 1990, avant internet. Montrer sa fabrication.

Film de troupe, sur un groupe. Difficulté : filmer le bordel sans  être bordélique.

Je ne regarde que le début, dit Michel Leclerc à une dame devant nous qui le voit s’asseoir par terre le long du mur et se pousse pour lui laisser une place. Il restera jusqu’à la fin : difficile de décrocher de cette histoire et de ses acteurs inspirés (mention spéciale à Sara Forestier).

La projection est suivie d’une table ronde animée par Yann Tobin au cours de laquelle on apprend que :

Michel Leclerc est venu au cinéma par la musique et son groupe de rock.

(Cadeau du clip « T’es mon youpin, t’es ma bougnoule » où il se met en scène avec Baya Kasmi -d’origine algérienne- et un groupe d’amis au bord d’une piscine où ces derniers plongent -hommage- façon Busby Berkeley)

Il ne fera plus de films personnels (Sauf si ma femme me plaque) parce que les quinquagénaires sont moins intéressants que les jeunes.

Quand il écrit un scénario, il se trouve enfermé (→ changements sur le tournage) et a tendance à surligner les choses pour le présenter aux producteurs.

Idem au montage  il a du mal à couper mais l’accepte. Il a été monteur pendant des années pour, entre autres, Capital sur M6 et y a beaucoup appris. Le montage = l’art de l’ellipse.

Pour que le spectateur ne s’ennuie pas, il faut jouer avec son attente mais s’il y a manipulation il ne faut pas qu’il ait l’impression de se faire avoir.

Michel Leclerc n’a pas l’esprit militant qui incite à vouloir gagner à tout prix en se foutant du mal que peuvent faire les coups qu’on donne (cf le personnage d’Emmanuelle Béart dans Télé Gaucho).

Il a peur de faire du cinéma macroniste[3].

Il pense qu’on ne peut progresser qu’en se confrontant à des idées opposées aux siennes.

Il a du mal à mesurer l’émotion, avec le sentimentalisme, les violons → met des petites touches d’humour.

Il n’aime pas quand tout va dans le même sens et affectionne les fins heureuses. Ainsi s’en est-il voulu après coup de terminer Télé Gaucho sur une séparation. Dans La Lutte des classes, l’école s’effondre mais, même s’ils s’engueulent, les gens sont réunis.

Il fait des films en autodidacte (n’a pas étudié dans une école de cinéma).

Il a toujours deux projets…

(Actuellement, un sur le féminisme -la parité : si actuellement 31% des films français sont réalisés par des femmes, qu’adviendra-t-il si on arrive à 50/50 : fera-t-il partie des 19% d’hommes éjecté du système ?- et un film historique en costumes dans lequel il organise la rencontre de Cyrano de Bergerac et de Molière)

… en même temps, façon d’avoir plus de chances d’obtenir du boulot l’année suivante.

14h. La première séance de courts métrages en compétition pour le prix Bernard Jubard est suivie, à

17h, de la projection de Foudre

(2023. « Été 1900, dans une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth a dix-sept ans et s’apprête à faire ses vœux quand le décès brutal de sa sœur aînée l’oblige à retrouver sa famille et la vie de labeur qu’elle avait quitté cinq ans plus tôt pour entrer au couvent. Elisabeth n’est plus une enfant et les mystères entourant la mort de sa sœur vont la pousser à lutter pour son droit à l’expérience[4] »)

… film suisse de Carmen Jaquier, ennuyeux à périr. Je suis contente d’avoir attribué la note 2 à Tigru, ça me permet de donner à celui-ci la minimale : 1/5.

Le soir, à la télévision : des cons se font photographier dans la Vallée de la Mort près d’un thermomètre affichant 56° qu’ils montrent du doigt en arborant un sourire jusqu’aux oreilles. L’humanité ne mérite pas d’être sauvée.

Jeudi 20 juillet

            9h. Chercheuses d’or 1933

            (« Carol, Polly et Trixie rêvent de faire du music-hall. Elles apprennent que le producteur Barney Hopkins doit monter un show mais elles découvrent avec déception que Barney n’a pas d’argent. Le jeune compositeur Brad Roberts qui aime Polly et qui est beaucoup plus riche que celle-ci ne le croit, investit 15 000 dollars dans le spectacle. Brad, qui a une très jolie voix, refuse pourtant de se produire sur scène[5] ».

« Premier film d’une série de trois ayant pour héroïnes de jeunes artistes de music-hall à la recherche d’un travail, de la fortune et de l’amour durant la dépression[6] »)

… de Mervyn LeRoy, qui vaut surtout (les aventures sentimentales des trois chercheuses d’or sont tirées par les cheveux) pour les numéros musicaux de Busby Berkeley…

(En arrivant à Hollywood, il demanda à un caméraman quel était son secret, La caméra n’a qu’un œil, Je vais être cet œil)

… même si, dans Remember my forgotten man, on peut de nos jours tiquer aux paroles  « Cause ever since the world began, a woman’s got to have a man » et autre « he used to take care of me » chanté par Joan Blondell et repris par Etta Moten, une chanteuse Noire (elle fut Bess dans Porgy and Bess), ce qui, bien qu’aucun Noir ne figure dans le défilé des combattants de la Grande guerre, suggère (c’est mieux que rien) qu’ils participèrent au conflit puisque les mariages mixtes étaient alors interdits.

Suit une table ronde avec Yann Tobin, qu’il illustre avec des extraits de films et au cours de laquelle il évoque précisément la place quasi inexistante des Noirs dans le musical, Fred Astaire, dit-il, dut se battre pour les imposer…

… dans ce qui ne peut être, en 1937, que Slap that bass

 (« Zoom zoom, zoom zoom, The World is in a mess With politics and taxes And people grinding axes There’s no happiness », si ce n’est « When I’m listening to that big bass fiddle »)

…qui se passe dans la rutilante (et donc peu réaliste -le sol est un miroir- mais on s’en fout) salle des machines du paquebot (pas un Blanc parmi les mécaniciens) de Shall we dance.

14h. Deuxième séance de courts métrages.

17h. Rencontre avec Valérie Leroy, talentueuse réalisatrice de cinq courts métrages :

Le Grand bain

(2016. « Mia, trente ans, en instance de divorce, emménage dans un studio au sein d’une résidence HLM. Ancienne championne de natation, elle va se retrouver à donner des cours de natation aux habitants de l’immeuble. Sans piscine[7]… »)

… drôle et loufoque. Développement en long métrage envisagé, Mais il faudrait changer le titre.

Laissez-moi danser (2018. « Mylène, cinquante-cinq ans, est femme de ménage sur un ferry. Ce soir, ses collègues lui ont organisé une fête surprise pour son anniversaire. Mais sur l’enveloppe qu’on lui tend, il y a l’ancien prénom de Mylène, son prénom d’homme, son ancienne vie[8] »)

Belle étoile (2018. « Thu Yen, trente-cinq ans, est venue en France pour se marier mais les choses ne se sont pas passées comme prévu à son arrivée. Sa rencontre avec Marianne, femme de ménage au passé tourmenté, va changer le cours de sa destinée »)

Banc de touche

(2022. « Marjorie est médecin d’une équipe de football. Ce soir, le match est décisif, si l’équipe gagne, c’est la Ligue 1. Sauf que l’entraineur veut faire jouer un joueur blessé. Marjorie doit s’affirmer, entre sa conscience et l’intérêt de l’équipe[9] »)

… qualifié par L’Equipe de « film militant contre le sexisme dans le foot ». Rôle de la médecin confié à Suliane Brahim. Comment fait-on pour travailler avec une actrice de la Comédie Française, On lui écrit tout simplement.

Teen horses

(2019. « Suite à la séparation de ses parents Tania, 14 ans, arrive en cours d’année dans un nouveau collège. Venant de Finlande où elle a grandi, Tania vit cette épreuve comme un véritable déracinement. D’autant qu’en Finlande, elle était dans une équipe très soudée qui pratiquait un sport bien particulier, le hobby horsing ou cheval bâton[10] »)

…  ou, après la natation sans eau, l’équitation sans cheval. Et la boucle est bouclée.

Valérie Leroy : une réalisatrice à suivre.


[1] https://www.senscritique.com/film/tele_gaucho/411831

[2] « Chaîne de télévision associative locale d’Île-de-France, produite par l’association du même nom » (Wikipedia).

[3] N’ayez crainte, ça n’arrivera pas.

[4] https://www.swissfilms.ch/fr/movie/foudre/89D3A47877124A849EA53128CB6E6A98

[5] https://www.cineclubdecaen.com/realisateur/leroy/chercheusesdorde1933.htm

[6] https://vodkaster.telerama.fr/films/chercheuses-d-or/525046

[7] https://www.unifrance.org/film/42564/le-grand-bain

[8] https://www.senscritique.com/film/laissez_moi_danser/29433341

[9] https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=banc+de+touche+valerie+leroy

[10] https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=teen+horses+valerie+leroy

Anatomie d’une chute de Justine Triet

Vu 2 fois bientôt 3
Comment dire ? Le film exerce une telle attraction, plonge dans une telle sidération … Mon conseil serait de le voir une première fois, de laisser infuser, d’y retourner pour finir de s’en imprégner, voir comment tout ça s’articule.
Puis y retourner et … enjoy !
Sans vouloir percer le mystère de la mort de Samuel.
Accident, homicide, suicide ? Peu importe. Et de moins en moins au fil des visionnages.
Anatomie d’une chute, c’est l’histoire de la mort d’un couple, de la fin de l’amour et de ce qui la précipite, l’histoire de la déliquescence d’un couple et de son point de rupture.
Comment c’est arrivé ? Qu’est-ce qui est arrivé à Sandra et Samuel, les amoureux de l’affiche, pour qu’ils ne s’aiment plus ?
Ils ne se comprenaient pas mais ce n’est pas la raison. On ne se comprend jamais vraiment et c’est assez vivifiant. La chute n’a sans doute pas été amorcée par l’incompréhension. Non, le problème c’est quand on décide qu’on ne se comprend plus.
C’est là plutôt du côté du ressentiment que ça se passe. Un jour l’un(e) en a voulu à l’autre, l’un a reproché à l’autre son propre manque de créativité, son manque d’inspiration, l’un a reproché à l’autre de lui avoir volé ses mots, l’une a reproché à l’autre de l’avoir piègée dans son cadre de vie à lui, l’un(e) a reproché à l’autre l’Accident, celui qui a transformé leur enfant, leurs jours , leurs nuits.
L’abandon du fantasme de l’égalité, l’impossible égalité, aura donné la joute mortelle à leur couple vacillant.
L’un et l’autre voulaient pourtant assumer le poids de la charge mentale mais à condition d’être reconnu(s). Le jour où ils ne se sont plus dit merci, le jour où le constat d’ingratitude a été établi, ce jour-là, ils ont commencé à tomber et la mutation a commencé: i-el(le) est devenu inconnu et bientôt ennemi.
Anatomie d’une chute pose la question de la Justice.
Une femme est accusée du meurtre de son mari et ce film est aussi un film de procès jusqu’à la décision de justice qui va tomber. Daniel, l’enfant devient central. Il assiste à l’explosion du couple que formait ses parents, c’est très douloureux pour lui et pour nous qui ressentons viscéralement ce que lui ressent. De témoin, l’enfant clairvoyant devient juré faisant basculer le verdict et exerçant ainsi une influence décisive sur le destin de sa mère et le sien. Mouvements saccadés de la caméra pour suivre et rendre compte de l’agitation qui règne dans un tribunal, et dans les têtes, gros plans pour capter les regards, les simples froncements de sourcils, les battements de paupières, on est immergé dans cette salle d’audience, le souffle coupé !
Anatomie d’une chute, est un film où le personnage féminin et le schéma familial classiques sont inversés cf la scène de couple sans doute une des plus stupéfiantes jamais réalisées !
Dans la vie, Sandra ne demande pas la permission. Elle privilégie son accomplissement personnel, professionnel à elle avant de se préoccuper de celui de son mari et de sa carrière, de l’assistance et de l’éducation de son enfant, elle n’a que faire de la normalité sexuelle, conjugale, familiale.
Sandra n’est gardienne d’aucun temple.

Pour la musique envahissante qui arrive quelques minutes après le début du film, rejouée lors de la reconstitution, puis au tribunal lors du visionnage de l’enregistrement,, Justine Triet cherchait quelque chose d’assez léger qui contraste avec la situation. Le choix s’est arrêté sur « P.I.M.P » par Bacao Rhythm & Steel Band
(reprise instrumentale de la chanson de 50 Cent, avec des rythmes de steel band)
Pas prêts de l’oublier …

https://youtu.be/e9XJgbeycBQ?si=sEi1oMSGHeCbOUJj


Autres musiques du film
« Asturias » (Leyenda) – Milo Machado Graner
(pièce emblématique espagnole composée par Isaac Albéniz)
« Prélude en Mi mineur op. 28 n°4 – Chopin / par Milo Machado Graner et Sandra Hüller.
Variations sur un Prélude – Benoit Daniel, d’après Chopin


Par l’écriture ciselée, la mise en scène puissante, les acteurs : Sandra Hüller fascinante dans le rôle principal, une actrice au jeu magnifiquement opaque ici encore accentué par les ruptures linguistiques, Milo Machado Graner interprète Daniel, Antoine Reinartz, l’avocat général, terrible, Swann Arlaud, l’avocat de Sandra, inquiétant, l’équipe du film avec Simon Beaufils à la photo, Laurent Sénéchal au montage,
Ce film est un chef d’oeuvre


Je croyais que je me sentirais soulagée. (…) C’est juste fini.;

Marie-No

En Bref, vu ailleurs

Les feuilles mortes, après Les tournesols sauvages, Les herbes Sèches, les titres sont champêtres en ce moment.

Les feuilles mortes (qui a reçu le prix du jury à Cannes) est un film de Aki Kaurismäki qui vient de sortir mais le Cinéma Indépendant Le Balzac en faisait son avant-première, et les deux acteurs du film étaient là, pour le présenter.

Deux êtres solitaires, chacun dans sa solitude, se rencontrent, se perdent, se rencontrent et… C’est un film simple et insolite à la fois. Poétique et émouvant comme le sont les films de Charlot de notre enfance.

Aki Kaurismäki, qui avait annoncé qu’il ne ferait plus de films, revient avec « Un film humble, une épure, l’affirmation d’une foi inébranlable dans le cinéma » nous dit Christophe Kantcheff.

Les Herbes Sèches-Nury Bilge Ceylan

Quel film que ces  – Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan.

Quel plaisir de cinéma …. de spectateur.

Ce film, dont tous les tiroirs ne peuvent s’ouvrir tant les thèmes sont nombreux, ou les questions sans réponses sont légions et dont on ressort heureux et fier de l’avoir vu.

Difficile en quelques mots de qualifier, décrypter, suggérer ce que ces 3h17 (qui par ailleurs passent rapidement), dans ce bel objet de cinéma. 

En voici, quelques bribes…

On commence par un paysage de neige, qui rappelle certains dessins chez Miyazaki. 

Le petit point noir que l’on apperçoit tout d’abord, se déplace et s’approche vers nous pour devenir un homme et l’on devine qu’il sera le personnage que nous devrons suivre tout le long du film.

On le suit de si près qu’il nous bouscule profondément quand il se révèle peu à peu, et que notre panel d’émotions fait le yoyo. Sympathique, pathétique, désagréable, touchant tour à tour.

On le devine mauvais, faible, face à Sevim, l’enfant femme dans cette parade qu’on ne peut qualifier d’amoureuse même si le doute s’impose réguliérement.

Les compagnons de route de notre personnage Samet, vont longtemps m’accompagner.

L’ami de circonstance puisque colocataire imposé, le véto du village tel un parrain mafieux, cet individu un peu paumé qui passe avant de disparaître… toute un galerie d’individus si véridiques dans leurs attentes, propos qu’on pourrait se croire au sein d’un documentaire sur la Turquie.

Et Nuray la sage, l’obstinée, la vivante, qui dépose ces envies, ses attentes et ses espoirs auprès des deux garçons. Enseignants tous deux, par choix ou pour échapper à une vie de berger tel que raconté par Kenan. 

De la belle Nuray viendra la lumière qui illumine les dernières scènes du film, des sentiments, des chagrins. Mais pas que …

Les scènes parlées s’écoutent religieusement, si belles et puissantes. 

Peu de musique mais elle semble inutile tant les sons sont amplifiés comme cette neige qui crépite en tombant ou qui crisse sous les pieds, ou encore l’eau de la source qui s’écoule tout doucement. Avec tous ces sons qui nous invitent, nous sommes là en présence, nous vivons et partageons le quotidien de tous ces individus.

Puis, pour nous ramener à la fiction, le réalisateur nous propose un pause entracte en nous montrant l’envers du décor puisque subitement, nous nous retrouvons accompagner Samet dans un nouveau décor avant un moment important du film.

Il est difficile de saisir ce saut dans la réalité …. Quel est le message ? Que faut-il comprendre ?

– Un court entracte dans ce long film, une façon de nous ramener à la fiction dans ce film très documenté ou encore – allez !  pourquoi pas, dans cette longue marche à travers les plateaux, l’acte sexuel représenté ou du moins fantasmé par notre personnage tel le tunnel chez Hitchcock.

Il y a tant à dire même si je sais qu’au fil des jours mes vérités seront autres.

On passe le film à induire…. Les sentiments des uns, des autres, les regards et tout ce qui lie les scènes pour créer ce formidable film.

Les herbes sèches –  ne nous est pas livré avec sa vérité et libre à nous de créer notre œuvre, notre film avec nos pensées, nos filtres et c’est là pour moi  toute la force de ce film.

Faire mille œuvres en une seule, nous laisser créateur. Quelle générosité !

Sylvie Cauchy

L’Eté dernier de Catherine Breillat (2)


Quand on ne sait pas mentir, il vaut mieux dire la vérité.
Or Anne (Léa Drucker) l’héroïne du film est avocate pénaliste, menteuse professionnelle donc.
Ce qui lui importe c’est 1) son métier (avocate spécialisée en droit de l’enfance) 2) ses filles adoptées sur le tard, des poupées-pansements sur la plaie ouverte de son ventre vide, laissé béat par un avortement qu’on rapproche d’une relation toxique, forcée (incestueuse ?) 3) son mari, sa maison francilienne. Son statut social.
En repoussoir, en garde-fou, figure Mina (Clotilde Courau) sa sœur coiffeuse, son double, celle qu’elle ne voulait pas devenir.
Partant de là, sauf si la passion s’invitait dans sa cour, de Théo son beau-fils âgé de 17 ans, elle ne fera qu’une bouchée, c’est certain !
De la passion, la vraie, celle qui fait tout oublier, qui fait s’oublier et tout quitter, Anne est très loin … Il teste et se prend au jeu quand elle s’amuse.
Quitter une soirée avec les amis de son mari, quantités négligeables, relations sans intérêt, et partir la nuit sur la trottinette électrique derrière un Théo qui part chercher des cigarettes, waouh … trop drôle ! Dans le registre « transgressons les interdits, on est jeune, soyons fous », pardon, mais cette scène a quand même quelque chose de ridicule. Même pas un semblant de vertige de l’amour ressenti.
Et la scène d’amour conjugal, consternante ! Faut bien y aller de temps en temps, la tête froide, le corps on n’en parle pas, elle attendant que lui ait fini sans cesser de monologuer, OK mais est-ce indispensable d’enfoncer le clou à ce point pour, au cas où ça nous aurait échappé, pointer du doigt leur vie sexuelle misérable, nous signifier l’absence de tout passion dans leur train train quotidien ? Pour justifier qu’elle se risque avec Théo ?
Le problème c’est que quand il s’agit de montrer la puissance érotique entre elle et son jeune amant, L’Été dernier n’a rien de singulier, rien de « sulfureux » pour reprendre l’adjectif qui colle aux films de Catherine Breillat. Au contraire, les scènes sont filmées sans corps emmêlés, sans contrechamps, sans échange. Catherine Breillat a demandé à Léa Drucker de reproduire le visage de Marie-Madeleine en extase du Caravage, c’est la seule expression d’un état extatique, de jouissance pure.

C’est d’un sujet bien moins scandaleux, tout simplement bourgeois, dont Catherine Breillat s’empare et sur le thème du désir incestueux d’une femme pour son beau-fils, s’enchaînent dans la première partie un chapelet de scènes attendues (éveil sensuel, frôlements) jusqu’au passage à l’acte. C’est laborieux presqu’ennuyeux si ce n’était le talent des Lea Drucker, Olivier Rabourdin, Samuel Kircher très bien en fruit défendu.
Tout a eu lieu mais rien n’a eu lieu.
Dans le deuxième partie du film, l’art de Catherine Breillat entrant en collision avec ce ronronnement se réveille.
Lorsque face aux accusations, Anne avoue que « c’est ignoble », elle semble d’abord se juger elle-même avant de faire volte-face et jouer la femme indignée, campant sur cette position jusqu’à la scène finale.
Dans les scènes de mensonge éhonté, devant le mari, puis devant le beau-fils accusateur, et face à l’avocat de celui-ci, Anne, sans sourciller, fait fi de tout pour préserver les apparences.
Perchée sur ses talons hauts et habillée de robes d’une coupe impeccable reproduite en plusieurs couleurs claires et toujours assorties à ses escarpins, Anne a décidé de ce que serait la vérité.
L’Eté dernier, remake du film danois Queen of hearts de May El-Toukhy, pose un problème fondamental: il sonne faux du début à la fin. Impossible de croire à la trame de L’Été dernier. La pauvreté confondante des dialogues faits de poncifs et l’invraisemblance des mots dans la bouche de cet adolescent qui s’exprime dans une langue d’un autre âge que le sien.
On passe de l’attitude agressive et insultante de Théo réticent à toute possibilité d’intégration chez son père qu’il déteste de ne pas lui avoir donné du temps, qui cambriole la maison où il est accueilli, à Anne qui lui demande en toute confiance de la tatouer, à une scène intime dans l’herbe où elle se laisse, c’est un comble, enregistrer !

L’Été dernier est trop petit, avec des airs de téléfilm, ne racontant rien de bien passionnant sur le sujet si délicat de l’inceste dans une famille recomposée.

L’histoire illustrée à gros coups de crayons, sans appuyer là où ça aurait fait mal, donne un film tranquille qui manque de chair, d’ambiguïté, de consistance.
Reste que le plan final est quand même très réussi.

Marie-No

Les Filles d’Olfa-Kaouther Ben Hania (2)

Documentaire au caractère singulier que j’ai apprécié.

Le parti pris de la réalisatrice d’incarner la place de l’homme dans la société par le jeu d’un seul acteur (mari et amant d’Olfa, petit ami de la fille d’Olfa, policier…) dénote sa volonté de marquer la profonde césure entre les deux genres, et le caractère omnipotent de l’homme dans ces sociétés marquées du terrible retour en force de la religion survenant après une ère de liberté. Prédicateurs, bonimenteurs, s’approprient alors l’espace, auxquels s’ajoutent violeurs, incestueux, assassins (ce qui n’est d’ailleurs pas l’apanage des seules personnes empreintes de religiosité).

L’idée pour de nombreuses scènes de laisser en arrière-plan soit la doublure d’Olfa, soit Olfa elle-même, donne un relief particulier. Cela rappelle en permanence que l’histoire est véritable. Olfa est parfois directement actrice de ses actions passées, parfois spectatrice attentive à ce que le rôle de l’actrice représente bien son vécu.

Olfa victime ou bourreau ? Elle endosse les deux rôles !

Olfa a été une enfant victime de l’abandon du père et rapidement confrontée, à l’identique de certaines situations d’enfants orphelins, aux sollicitations de l’aîné auquel est souvent dévolu le rôle de chef, de soutien de famille. Dans le cas d’Olfa, il n’y a pas deuil mais intention délibérée du père d’abandonner femme et enfants.

Le manque d’éducation est prégnant dans la vie d’Olfa, liée à l’influence malsaine de préceptes religieux omniprésents. Pour exemple, la pression exercée par une de ses propres sœurs lors de la nuit de noces d’Olfa qui se traduit finalement par une bien inattendue maculation de ses draps… l’honneur a été sauf… sa virginité également !

Plus tard, Olfa a choisi de quitter le père de ses quatre filles. Le hasard lui fait rencontrer un autre homme (assassin et évadé de prison) qu’elle a aimé et auprès duquel elle avoue avoir été prête à tout, y compris du pire. En effet, elle précise qu’elle aurait volontiers participé à dissimuler un corps si elle avait été à ses côtés lors d’un meurtre perpétré par lui !!! Olfa est capable de violence envers ses filles. Elle déclare regretter ne pas avoir eu de garçons à leur place ! Elle évoque un différend au sujet du comportement de sa fille : elle va frapper cette dernière jusqu’à l’extrême limite puisqu’elle ne s’arrêtera, de son aveu, que lorsqu’elle l’a pensée morte…

La misère sociale, l’absence d’éducation sont sources de violences, d’autant plus marquées lorsque le fait religieux se superpose à cela en entretenant les individus dans l’ignorance et la crainte. Lorsque dans une société reviennent en force (ou perdurent) des coutumes d’un autre âge, peu ou pas de valeur n’est accordée à la vie d’autrui. Notre pays a lui aussi eu ses périodes sombres, concernant les violences faites aux femmes notamment. Du 16e au 18e, la femme célibataire ou veuve devait déclarer sa grossesse alors considérée comme illégitime. À défaut de cette déclaration et dans le cas du décès du nouveau-né, elle pouvait se voir condamnée pour présomption d’infanticide. La peine de mort était la sanction encourue. Au cours des messes, les curés devaient régulièrement rappeler les édits du roi concernant cette obligation.

Il nous a fallu des siècles pour trouver à nous défaire du carcan religieux, avec toutes les réserves que l’on peut porter à cela au regard des tentatives de gagner ou regagner de l’influence maintes fois répétées par tous les intégrismes depuis lors.

À nous, il reste encore du chemin à faire pour le social et pour l’éducation, tout en veillant à « éteindre » les multiples et régulières tentatives de retour des « obscurantismes » afin que l’on reste dans la lumière.

À Olfa, à ses filles, il reste tout à gagner.

Patrick GAUDILLAT

L’ETE DERNIER de Catherine Breillat

Séduit par « Anatomie d’une chute » la palme d’or de Justine Triet, un film qui par son histoire indécidable me rappelait Acusada avec quelque chose d’autre toutefois, ses rebondissements, renversements et cette présence de l’enfant. Un film avec des dialogues ciselés. J’étais séduit. Et voilà que je lis dans Transfuge une interview et un article sur « l’Été dernier » de Catherine Breillat qui titre : « L’Été dernier » est la véritable palme d’or du Festival de Cannes. Rien de moins. Je suis allé le voir.  Je ne prendrais surtout pas parti sur cette question, mais si vous lisez ces lignes, allez-voir « l’été dernier ».

Ce film est remarquable sur tous les plans (c’est le cas de le dire), l’image est belle, certains plans sont très suggestifs et pudiques à la fois, les acteurs sont prodigieux, nous connaissons tous Léa Drucker, elle est le talent même, elle joue ici une femme à deux faces, Olivier Rabourdin chef d’entreprise occupé et vieillissant, interprète certainement un de ses plus beaux rôles au cinéma et le jeune Samuel Kircher, un jeune adolescent en rupture, Adonis parfait. L’histoire c’est celle d’une transgression et de son cortège et quel cortège ! C’est troublant et magnifique à la fois. Ne manquez pas ce film ! C’est à l’Alticiné!

Georges

Les Filles d’Olfa de Kaouther ben Hania

Olfa, une Tunisienne, est mère de quatre filles. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler le vide laissé, la réalisatrice Kaouther Ben Hania invite des actrices professionnelles dans ce qui devait être initialement un documentaire et fait découvrir au spectateur l’histoire de la vie d’Olfa et de ses filles.

Kaouther Ben Hania est une documentariste reconnue et récompensée pour son travail qui en 2017 a réalisé sa première fiction, la Belle et la Meute que nous avons sélectionné aux cramés de la bobine, ce film qui se présente comme un film policier, il est en fait une dénonciation de la culture violente et machiste de son pays.

En 2019, suit « l’homme qui a vendu sa peau » nommé aux oscars du meilleur film étranger. Un film hélas devenu très confidentiel du fait de son mode de diffusion, un film original dont voici le synopsis : Sam est un Syrien réfugié au Liban. Il rêve de gagner l’Europe, où s’est rendue sa bien-aimée, mariée à un riche diplomate. Pour obtenir un visa, il accepte l’offre d’un artiste controversé, qui propose de lui tatouer le dos. Son corps devenu une oeuvre d’art, Sam est exposé partout en Europe.

Les films de Kaouther Ben Hania montrent et dénoncent la violence, la manipulation et l’exploitation à ses différents niveaux (interpersonnels, institutionnels). Tout comme les filles d’Olfa montre derrière une affaire familiale une histoire institutionnelle.

Ce qui est institué c’est le statut des femmes. En 1956 Habib Bourguiba promulgue le statut personnel, qui assure l’égalité entre les femmes et les hommes. L’éducation égale pour tous est le dispositif essentiel de cette réforme et le dévoilement des femmes devient le symbole de cette émancipation institutionnelle. S’il n’est plus possible pour les hommes d’être polygames ou de répudier, d’obliger les femmes à porter une tenue, le mariage lui demeure traditionnel, c’est-à-dire d’abord une histoire de familles et de patriarches.

Comment montrer une mère dont deux filles ont revêtu le Niqab pour un beau jour  fuir en Libye pour Daech. (Elles y seront capturées et condamnées à 16 ans de prison). Comment alors lui permettre de raconter cette histoire douloureuse ?  

Ce documentaire n’est pas un reportage. Le dispositif choisi par Kaouther Ben Hania pour montrer cet événement traumatique est élégant : psychodramatique dans la mesure où il permet avec les jeux de rôles,  la distanciation et donc une forme de réparation pour les protagonistes, tout en étant démonstratif sans peser ni alimenter des formes de voyeurisme. Ce choix formel n’exclut nullement le film de la « case » documentaire, mais bien au contraire ouvre des perspectives dans le genre.

Olfa cette femme de la cinquantaine au regard marquant, au si beau sourire, nous apprendrons que Sa vie comme celle de sa mère fut une rude bataille et un long tourment. Si nous avions été à sa place, nous aurions certainement, tout comme elle, aimé d’un immense amour nos enfants, chaque jour nous nous serions débattus pas toujours avec succès, pour qu’ils puissent manger, et nous les aurions peut-être punis à sa manière, parfois violente, débridée, folle. Un curieux mélange de sentiments où se mêlent l’amour de ses filles, la haine de la condition féminine, et la peur!

Déjà dans le ventre de sa propre mère, Olfa portait en elle tous les interdits faits aux femmes. Très vite elle dut épouser les devoirs de son sexe, jusqu’à se marier avec un homme qu’elle ne connaissait pas, et pire encore d’avoir expressement un rapport sexuel qui demontre qu’elle n’en avait eu aucun avant lui ! Le « statut personnel »s’efface discrètement par grignotage continuel, la force réactionnaire de ce qui se prétend tradition, tout cela Olfa l’exprime par le seul fait d’exister. D’ailleurs Olfa n’est-elle pas un symbole possible des Tunisiens qui respiraient le jasmin avant d’obtenir la loi du sabre et d’une certaine forme de religion ? Ce que Kaouther montre dans ses films c’est l’emprise de la loi et cette loi c’est celle des patriarches.

Olfa a perdu deux de ses filles en voulant les sauver des dangers d’être femmes, d’une manière paradoxale, elles ont pris l’une des pires marques d’aliénation pour une ultime liberté. Le Niqab est en effet magique, une femme peut enfin devenir digne dès qu’elle le porte et …en même temps ne plus paraître femme.

Deux filles d’Olfa sont condamnées à 16 ans de prison… l’une d’entre elle a une petite fille qui a déjà 8 ans sur 8 en prison. La encore, la justice masculine dessine pour ces femmes un avenir où les perdants sont des perdantes.

Parmi les filles d’Olfa les deux dernières qui aimaient tant leurs grandes sœurs, vont devoir vivre avec tout ça, déjà elles sont des jeunes filles, et elles ont compris beaucoup, elles représentent l’avenir et le changement. L’avenir comme toujours, se dessine à la marge.

Georges

Journal de Dominique, Un jour à Prades (3)

Lundi 17 juillet

            9h. Pingouin & Goéland et leurs 500 petits

            (2020. « C’est l’histoire d’un couple qui ne pouvait pas avoir d’enfants et qui en a eu des centaines. C’est l’histoire d’intellectuels, anarchistes, pacifistes, syndicalistes et féministes.  C’est l’histoire de résistants qu’on a pris pour des collabos. C’est l’histoire d’Yvonne et Roger Hagnauer que tout le monde appelait Goéland et Pingouin. C’est l’histoire de la maison d’enfants de Sèvres, une expérience unique de liberté, de pédagogie et d’ouverture au monde. Et puis c’est aussi mon histoire puisque ma mère, sauvée par ce couple, a passé dans cette maison toute son enfance[1] »)

… que les Cramés ont programmé mais sur lequel, à ma grande honte, nous avions fait l’impasse.

Mix d’archives privées :

Fêtes filmées en Super 8 dans les années 1970.

L’interview d’Yvonne et Roger Hagnauer : filmée en VHS par une ancienne pensionnaire de la maison de Sèvres. Récupérée trente ans plus tard par Michel Leclerc.

Et aussi des films de journalistes : reportage d’Igor Barrère en 1999.

Pas de héros évident.

Le montage : il a duré huit mois et a constitué le plus gros du travail. Il ne suit pas la chronologie (explication de ce qu’avait été l’institution avant de parler d’épuration) et changeait en fonction de l’arrivée de nouveaux documents, telle l’interview du mime Marceau en 1978. Michel Leclerc a commencé son film en ignorant les liens existant entre Marceau et sa mère.

Il a mis du temps (il en avait l’idée depuis vingt-cinq ans) à oser réaliser un film à la première personne, à ne pas faire comme s’il n’avait rien à voir avec cette histoire dont il se sentait l’héritier.

14h. West side story.

Premier musical en décors naturels → un prologue exceptionnellement long.

Premier film aussi à utiliser un hélicoptère pour des prises de vue plongeantes.

Tourné en Scope afin de faire concurrence à la télévision en donnant aux gens envie de sortir de chez eux.

17h. Les Damnés ne pleurent pas

(2023. « Fatima-Zahra traîne son fils de 17 ans, Selim, de ville en ville, fuyant les scandales qui éclatent sur sa route. Quand Selim découvre la vérité sur leur passé, Fatima-Zahra lui promet un nouveau départ. Ils arrivent alors à Tanger, où de nouvelles rencontres leur donnent l’espoir d’atteindre la légitimité qu’ils recherchent tant[2] »)

… du réalisateur anglais d’origine marocaine Fyzal Boulifa. Troisième film en compétition pour le prix Solveig Anspach.

Exploitation sexuelle féminine et masculine, impossibilité de changer de vie.

Un bon film.

21h. Dans les jardins de l’Hôtel de Ville, concert…

(Suivi de la projection de La Lutte des classes à laquelle je ne reste pas. Idem, demain, pour Le Nom des gens, j’ai vu -et même, pour ce dernier, revu récemment à la télévision- le film au cinéma et m’en souviens très bien)

… de Michel Leclerc.

Accompagné de deux musiciens (clavier et guitare) et de son accordéon, il interprète des chansons de ses films, qu’il a toutes composées. Son bonheur à chanter fait plaisir à voir.

Mardi 18 juillet

            10h. Somewhere over the chemtrails

(2022. « Lorsqu’un villageois est blessé par une voiture lors d’une fête, le pompier Brona est immédiatement convaincu qu’il s’agit d’une attaque perpétrée par un « Arabe ». Son collègue Standa voit les choses différemment…[3] »)

           

            … film…

            (Sur le racisme et le conspirationnisme,  les « chemtrails » étant, selon la définition de Wikipédia, ces « traînées blanches créées par le passage des avions en vol [censées être] composées d’agents chimiques ou biologiques délibérément répandus en haute altitude par diverses agences gouvernementales pour des raisons dissimulées au grand public » et dont les effets nocifs sont censés être annulés par le vinaigre…)

… tchèque d’Adam Rybansky qui, dans une courte vidéo, se présente à nous en contre-jour un verre à la main et j’aime ça, tout comme son film dont l’humour me rappelle celui des cinéastes tchécoslovaques des années 1960. Note : 4/5.

14h. Six weeks

(2022. « Zsofi, adolescente butée et rebelle rêve d’une grande carrière sportive, mais elle attend un enfant non désiré qu’elle veut confier à l’adoption, et ce malgré la désapprobation de sa mère. Fait-elle le bon choix ? Selon la loi, elle aura six semaines pour changer d’avis. Le portrait saisissant d’une jeune fille confrontée à un choix qui pourrait bouleverser sa vie[4] »)

… de la hongroise  Noémi Veronika Szakonyi.

Etonnant le fait que la mère biologique puisse rencontrer les potentiels parents adoptifs. Inconfortable pour ces derniers : comment s’attacher à un bébé en sachant qu’il peut vous être retiré dans les six semaines suivant l’acte d’adoption ?

Un bon film, le cinquième en compétition pour le prix Solveig Anspach.


[1] https://www.dulacdistribution.com/film/pingouin-goeland/157

[2] http://meliesmontreuil.fr/FR/fiche-film-cinema/M5SSSC/les-damnes-ne-pleurent-pas.html

[3] https://www.senscritique.com/film/somewhere_over_the_chemtrails/46727536

[4] https://www.arrasfilmfestival.com/six-weeks/