Pour Michel

C’est d’abord par son élégance distinguée, son côté dandy que nous le remarquions. Michel était sensible et cultivé, souvent original.  C’était un fin connaisseur d’art moderne et un cinéphile acompli.   Quand il aimait un film,  il ponctuait ses commentaires de « oh » et de « ouah ! », le pouce levé, en revanche lorsque le film n’était pas trop à son goût il  se contentait de « ouais bon… ». Jamais chez lui de longs commentaires, il saisissait en deux mots ce qu’il avait trouvé épatant.

Après ses études au Lycée Louis Le Grand, sans doute a-t-il été saisi par l’envie de se libérer des choses connues, d’aller vers d’autres paysages et d’autres gens. De sa jeunesse aventureuse et cosmopolite, sans doute a-t-il tiré son absence de préjugés, son ouverture d’esprit. Ses qualités ont dû faire de lui un éducateur du tonnerre ! A la fois chaleureux et à bonne distance.  De ses voyages, il a aussi fait une provision d’images. Michel était aussi photographe, il a mis sa technique et  son talent au service des Cramés de la Bobine. Comme tous les photographes, il aimait shooter au bon moment, saisir une expression, une ambiance…Vous pouvez le retrouver sur le site des Cramés de la Bobine.

Et nous nous souvenons tous, pour l’avoir souvent vu, Michel cherchant du regard dans la foule « Où elle est Annie ? ».

Et maintenant, on va où ?

Danièle, en me proposant avec Henri il y a quelques années de rejoindre la commission, tu as d’un coup embelli ma vie !  Je me souviens m’être sentie très honorée. Moi, à la commission des Cramés !
Tu ne doutais pas et ta confiance m’a donné confiance.
Ton regard était puissant, Danièle, il portait haut et dans tes yeux, on se voyait intéressant. Tu as aussi réussi à me convaincre de me lancer à présenter des films ! Une vie de Stéphane Brizé a été le premier. « Tu verras, ça sera de plus en plus facile » Tu m’encourageais et j’ai persévéré, guettant ton regard, moi aussi, toujours. « Ça allait ? »
Le temps avec toi a été trop court, tant de jours et tant de soirées manquent. Tant de déjeuners du mardi. Je voulais De toutes mes forces que ça dure toujours, Demain et tous les autres jours. Je me retiens de hurler
Ne croyez surtout pas que je hurle. En matière de films, on n’était pas toujours d’accord, on en discutait et on en riait bien ! Mes propositions en commissions te faisaient parfois sourire et je souriais aussi. Mais on se retrouvait sur beaucoup d’autres.
Danièle, tu avais la classe, la très grande classe, tu étais belle, rayonnante, comme éclairée de l’intérieur.
Nous étions amies. Quelle chance j’ai eue !
« Et souvent, quand un jour se lève, triste et gris
Quand on ne voit partout que de sombres images,
Un rayon de ciel bleu glisse entre deux nuages
Qui nous montre là-bas un petit coin d’azur » (Maupassant lu par Judith Chemla dans Une Vie)
Même César doit mourir.
Danièle, je te garde dans mon coin de ciel bleu et je vais t’envoyer désormais plein de dialogues et d’images que tu partageras avec tous Les Biens aimés qui sont à tes côtés, Derrière la colline, dans La Chambre bleue, où un jour, passant alors D’une Vie à l’autre,  je te rejoindrai pour L’Echappée belle. Voilà ce que je souhaite. I wish !
Pour l’heure, je vais goûter encore un peu le sel de la vie, Le Sel de la Terre, je vais garder encore un peu … comment ça s’appelle déjà ? tu sais cette pierre qu’on pose devant soi… à qui on confie tout ce qu’on a sur le cœur … On lui parle, on lui parle … Et la pierre écoute, éponge tous les mots, nos secrets, Les secrets des autres, jusqu’à ce qu’un beau jour elle éclate. Et ce jour-là, on est délivré de toutes ses souffrances, de toutes ses peines… versant alors des Larmes de joie … Comment appelle-t-on cette pierre, déjà ? »
Ah, oui ! Syngué Sabour

Marie-No

Pour Danièle Sainturel

Amis Cramés de la Bobine,

Nous sommes tristes. Vous qui lisez ces lignes vous le savez sans doute. Danièle nous a quittés. Chère Danièle, notre amie, notre Présidente. Nous partageons tous en ce moment la même peine. Tant de beaux souvenirs nous lient ! Nous avons, chacun, de tendres pensées pour elle, nous aimions sa hauteur de vue, son élégance en tout. Nous pensons également à Henri qui partageait sa vie, Nous ressentons sa tristesse et celle de tous leurs proches et nous sommes avec eux.

Ensemble ils ont vu des milliers de films et nous en ont fait connaître des centaines. Avec les Cramés de la Bobine, à  l’Alticiné, Danièle  avait créé un lieu de partage, d’amitié, de convivialité. Avec sa disparition,  c’est une partie de la culture  du Montargois et bien au delà qui s’en va. 

Sans doute souhaiterez-vous témoigner. Le blog vous est ouvert. Vous pouvez envoyer vos messages à georges.joniaux45@orange.fr qui les mettra en ligne.  Par ailleurs et vous le comprendrez, nous reportons toute autre publication

Avec nos amitiés

L’Administration du Blog

Adieu à Stéphane Audran

Beaucoup de souvenirs reviennent en apprenant la mort de Stéphane Audran toujours laissée mariée à Claude Chabrol parce que ce n’était pas possible autrement. Ils s’étaient trouvés ces deux-là ! Le même air de ne pas y toucher, le sourire au bord des lèvres, le rire juste derrière.
La voix de Stéphane Audran était reconnaissable entre mille et B.Tavernier dans « Coup de torchon » avait su lui offrir un de ses rôles au diapason ! Un délice …
Mille autres délices …
Stéphane Audran : la féminité parfaitement insoumise.

Stéphane Audran,
toujours un peu à distances,
magnifique actrice

 

 

« L’effet aquatique » César 2017

L’Académie des César a décerné hier le Prix du meilleur scénario original à Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget pour « L’effet aquatique ».
Nous avions rencontré Solveig Anspach aux Cramés, accompagnée de son actrice Florence Loiret-Caille, lors de la sortie de son film précédent « Queen of Montreuil ».
À Prades, l’été dernier, nous avons vu « L’effet aquatique » une première fois, présenté par Patrick Sobelman, son producteur.
Il nous avait raconté le lien fort qui unissait Solveig Anspach et Jean-Luc Gaget, comme ils travaillaient bien ensemble, comment ils s’étaient trouvés ces deux-là  pour tricoter leurs beaux scénarios !
Il s’inquiétait de la suite pour Jean-Luc Gaget tant il lui savait Solveig essentielle, irremplaçable .

Hier, lors de la cérémonie, Jean-Luc Gaget a reçu le prix seul.
Il a rendu à Solveig, bien au chaud dans son coeur, un très bel hommage venu des étoiles.
Le bruit de ses aiguilles à tricoter lui manque, nous manque aussi.
Leur tricot à quatre mains manquera au cinéma.

Merci pour ces beaux films

Marie-Noel

La chanson de Solveig
(Peer Gynt, Edvard Grieg)