Un de ces jours sur nos écrans (2)

Aleem Khan Réaliwateur

After Love long métrage britannique de 1h29  du pakistanais Aleem Khan, qui commence à Douvres  se continue à Calais. 

Le début est saisissant, une femme musulmane Fahimma,  discute avec son mari qui un navigateur entre la France et l’Angleterre. Ils sont espacés, elle est dans la cuisine, lui dans la salle de séjour.  A un moment, il ne répond plus… Il vient de mourir subitement. 

Fahimma découvre que son mari avait une autre  femme à Calais. Elle décide de s’y rendre.

Nous sommes invités à suivre son voyage qui est aussi un voyage intérieur, où se superposent sidération,  peine, interrogations : L’espace entre une cuisine et une salle de séjour, entre la vie et la mort, entre cet homme et cette femme, entre ce qu’on sait et ne sait pas, entre une vie et une autre. Un voyage pour comprendre, pour recontrer et peut-être pour dessiner la vie d’après.

Comme le remarque « Le Polyester » le film comporte bien quelques clichés, mais franchement ils sont secondaires, le film est délicat et tient son rythme.

Georges

Site Le polyester : « After Love, néanmoins, fait preuve d’un savoir-faire qui fonctionne. C’est en partie dû à la qualité de l’interprétation, celle des deux actrices principales : la Britannique Joanna Scanlan et la Française Nathalie Richard. Leur duo fournit au film les ambigüités qui manquent peut-être parfois au récit. Grâce à elles, les deux héroïnes qu’elles incarnent sont éloignées et réunies de manière plutôt émouvante ».

Site Abus de Ciné : Tissant ainsi un imbroglio de liens inconnus des uns ou des autres, le très impactant scénario, signé d’Aleem Khan lui-même, construit une situation explosive, tout en traitant de l’oubli et de l’attachement à celui, disparu pour l’une, simplement absent pour l’autre, au travers d’apparents détails (un message téléphonique conservé, un plat traditionnel de son pays, une odeur persistante…). Par moment très sensoriel, « After Love » parle avec une indéniable finesse du sentiment amoureux et de ce qui unit les êtres. Une approche qui doit beaucoup à son interprète principale, d’une sobriété émouvante : Joanna Scanlan

Prochainement sur nos écrans (1)?

Kaouther Ben Hania – Réalisatrice

« L’Homme qui a vendu sa peau » 

C’est le premier film tunisien sélectionné aux Oscars, la réalisatrice est Kaouther Ben Hania que nous connaissons pour « la belle et le meute ». Le film a pour actrices et acteurs  Monica Bellucci, Yahya Mahayni,  Koen De Bouw, évoque nous dit le Monde « le pacte faustien d’un réfugié syrien avec un artiste contemporain pour passer les frontières de l’Europe ». Ce film est tiré d’une  histoire vraie : Une œuvre du Flamand Wim Delvoye, tatouée sur le dos d’un volontaire, reviendra, après la mort de son porteur, au collectionneur qui l’a achetée.

L’homme qui a vendu sa peau évoque un peu « The Square » en montrant l’imposture d’un certain art moderne et de l’argent facile dans l’art,  mais  pas seulement, il traite aussi des réfugiés et exilés, de la liberté de circulation : celle des marchandises, de l’art, et des humains, et… de la marchandisation des corps. Le scénario tisse ces thèmes ensemble pour en faire un excellent film qui dit des choses importantes sans oublier d’être captivant.

Georges

Extraits de la très belle critique parue dans Le bleu du Miroir
L’Homme qui a vendu sa peau une œuvre brutale. Son récit a beau être plus convenu que son précédent long-métrage, le quatrième film de la cinéaste n’en est pas moins brillamment traversé par la violence sourde qui se tapit dans les rapports, historiques mais aussi très contemporains, qu’entretiennent l’Orient et l’Occident ». 

Extrait du journal Le Monde :
Cette sélection aux Oscars intervient quelques jours après un César attribué à l’acteur franco-tunisien Sami Bouajila pour son rôle dans le film tunisien Un fils. Alors que le cinéma tunisien mourait à petit feu dans les années 2000, la liberté de ton apportée en 2011 par la révolution lui a donné un nouveau souffle. Depuis, une jeune génération de cinéastes et producteurs met à l’écran remous sociaux, questions politiques et conflits de l’intime, des sujets longtemps bannis qui font désormais son succès.

https://www.youtube.com/watch?v=IWeaZszKte8

Quoi de neuf sur le ciné?

Un jour les cinémas vont rouvrir leurs portes. Et pendant ce temps-là, des films sont produits, réalisés,  les distributeurs, les salles, sagement, tout comme nous, attendent ce beau jour. De notre côté, nous avons eu la possibilité de voir certains de ces films en prévisionnement, nous avons  été leur petit public avant le grand. Nous les avons vus, dans différentes conditions pas toujours terribles, sur nos ordinateurs, nos télévisions, et plus rarement en salle. Certains feront l’objet de nos discussions et peut-être d’une sélection aux Cramés de la Bobine ou à l’Alticiné. Je me propose de vous en parler dans une nouvelle rubrique : « Quoi de neuf au ciné».

Bien sûr, la commission des Cramés de la Bobine ne pourra tous les retenir, d’abord, parce qu’ils sont inégaux ensuite, parce que le choix sera alors beaucoup plus large. Mais à l’Alticiné ou ailleurs, ces films vont passer, et ainsi, si ce n’est pas déjà le cas, vous en aurez entendu parler.

Chaque article comportera des commentaires, les miens et peut-être d’autres, complémentaires ou contradictoires, par ceux qui ont vu ce film, quelques citations d’articles de presse (arbitrairement parmi ceux que j’ai aimé) et si possible, la bande-annonce.

Lisez, écrivez dans le blog, prenez soin de vous, gardons la pêche !…Et à demain pour le premier film.

Quiz Lait : les réponses

Avec nos félicitations aux deux gagnantes du concours du lait 2021 : Laurence 70% et Chantal 100%- impressionnantes!

N° 1
Bigger than life (Derrière le miroir) 1956 Nicholas Ray

N° 2
No country for old men 2007 de Joel et Ethan Coen

N° 3
The Night of the Hunter (La nuit du Chasseur) 1956 Charles Laughton

N°4
Suspicion (Soupçons) 1946 Alfred Hitchcock

N° 5
Bitter moon (Lunes de fiel) 1992 Roman Polanski

N° 6
The Ghost and Mrs Muir (L’aventure de Mme Muir) 1947 Josef L. Mankiewicz

N°7
Ensayo de un crimen (La vie criminelle d’Archibald de la Cruz) 1955 Luis Buñuel

N° 8
Rebel without a cause (La fureur de vivre) 1955 Nicholas Ray

N° 9
The big Lebowski 1998 Joel Coen

N°10
La peau douce 1964 François Truffaut

Marie-No,Quiz Lait

Nourricier, maternel, le lait au cinéma est souvent dramatique.
Souvent un rappel à l’enfance enfouie, l’enfance enfuie, l’enfance perdue

N° 1

Une histoire d’effets secondaires …

N° 2

La coupe Mafalda pour un drôle de méchant

N° 3

THE film ! H à gauche, côté coeur

N° 4

Peut-être trop blanc pour être honnête

N° 5

Adapté d’un roman. Dégoulinant dans un autre genre

N° 6

La virilité fantas-mée, -magorique

N° 7

Quand la boîte à musique doit finir dans l’étang

N° 8

Jim & Judy forever. Platon se prend la veste

N° 9

Un russe bien blanc !

N° 10

Un autre viendra finir plus tard et en couleur

Vous trouverez sans doute la plupart des titres de ces « milky » films.

Envoyez vos réponses à georges.joniaux45@orange.fr

Bertrand Tavernier : Le cinéma et rien d’autre

Je crois me souvenir de Philippe Noiret interrogé par un journaliste à un JT pour présenter le dernier film dans lequel il jouait, L’horloger de Saint Paul, réalisé par Bertrand Tavernier. Je ne connaissais pas ce réalisateur mais j’aimais beaucoup Noiret. Je suis allée voir le film pour l’acteur : j’ai adoré, j’ai été fascinée par la présence de Noiret, mais j’ai été frappée par la façon dont le réalisateur filmait la ville, sa ville… C’était en 1974, j’avais 20 ans et je découvrais un réalisateur qui s’appelait Bertrand Tavernier. Puis j’ai vu les films suivants, presque tous, certains plus marquants que d’autres, plus engagés aussi. J’allais au cinéma non plus pour voir Noiret, qui a tourné 6 films avec lui, mais pour voir un film DE Bertrand Tavernier.

Je me souviens de ses conférences, de ses analyses de films, décortiquées comme peu savent le faire, des conférences lumineuses qui vous font comprendre ce qu’est le langage cinématographique comme un professeur de Lettres qui vous fait entrer au plus profond d’un texte et vous le fait aimer, moment magique où tout s’éclaire et vous semble limpide…

Plus tard, je l’ai écouté présenter son ouvrage sur le cinéma américain, toujours aussi passionnant : on se sent humble à écouter des gens comme cela, on apprend, encore et encore, on va même se croire un peu plus intelligent. On resterait des heures à écouter…

Réalisateur inclassable puisqu’il a exploré quasiment tous les genres et a traité de sujets très différents ; créant des liens solides avec ses acteurs, passionné et passionnant, conteur hors pair, il avait cette voix chaude et envoûtante, celle d’un passionné, une voix qui savait aussi s’élever pour mieux s’indigner, se mettre en colère, se révolter, dénoncer: citons ici quelques œuvres, La vie et rien d’autre, Capitaine Conan, Ça commence aujourd’huiDe l’autre côté du périph en collaboration avec Niels, son fils, des films, un documentaire qui témoignent de son engagement.

Est-ce sa passion du cinéma américain qui le pousse à faire Round Midnight , 1986 (Autour de minuit) sur la vie de deux jazzmen, Lester Young et Bud Powell et plus tard, en 2009, à adapter le roman de James Lee Burke Dans la brume électrique ? Peut-être…

Je ne lis que très peu de bandes dessinées mais je suis allée voir le film DE Bertrand Tavernier Quai d’Orsay découvrant qu’il s’agissait d’une BD de Christophe Blain et Abel Lanzac : quel délice ! Un tout autre genre !

Films en costumes d’époque, films policiers, films qui s’inscrivent dans une réalité sociale et économique contemporaine, Bertrand Tavernier s’est essayé à tout. Les Cramés ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils l’ont choisi pour une de leurs rétrospectives.

Si Philippe Noiret a « aidé » le jeune réalisateur Bertrand Tavernier, ce dernier a, quant à lui, « révélé » certains acteurs sous un angle inattendu : deux, entre autres, m’ont particulièrement frappée : Joseph Bouvier (Michel Galabru) Le juge et l’assassin, Marie, marquise de Mézières (Mélanie Thierry), La princesse de Montpensier.

Des films à voir et revoir, des interviews à réécouter, des ouvrages à lire, Bertrand Tavernier, ce ‘grand’ du cinéma, ce cinéphile d’une culture époustouflante, cinéaste connu et reconnu nous laisse une œuvre éclectique et abondante, Bertrand Tavernier, nous avons perdu l’autre ‘Lumière’ du cinéma, ce 7ème Art auquel il aura consacré sa vie : du grand art Monsieur Tavernier!

Réponses au quiz, des personnages et des quiz (fin)

Chantal nous écrit :

1. Barbara; film éponyme réalisé en 2017 par Mathieu Amalric; Jeanne Balibar est Barbara;
2. Mildred et Richard Loving; film de Jeff Nichols, Loving 2016;
les interprètes sont Ruth Negga et Joel Edgerton
3. Le capitaine Dreyfus; film de Roman Polanski, J’accuse, 2019; Dreyfus est incarné par Louis Garrel
4. Stefan Zweig; film de Maria Schrader, Stefan Zweig, adieu l’Europe, 2016; Josef Hader incarne Zweig

Et Maïté s’en revenant des Cols nous dit :

Après avoir passé une semaine dans les beaux paysages et au grand air des Saisies et en vacances…d’internet et des nouvelles alarmantes du Covid, me voici de nouveau « branchée » et j’en profite pour apporter mon grain de sel au quiz des biopics.
J’ai natürlich reconnu le grand écrivain autrichien Stefan Zweig dont la réalisatrice Maria Schrader avait relaté les derniers jours et le suicide.
Le film a été présenté par Laurence et s’intitulait : Stefan Zweig, adieu l’Europe.
Le titre allemand était : Vor der Morgenröte, en allusion à la lettre d’adieux de Stefan Zweig dont je cite un extrait : »Ich grüsse alle meine Freunde ! Mögen sie die Morgenröte noch sehen nach der langen Nacht !  » Traduction pour les rares non germanophones : Je salue tous mes amis. Puissent-ils revoir l’aurore après cette longue nuit ! Et je rajoute : puissions-nous bientôt revoir des films après cette longue fermeture des cinémas !

PS : L’acteur qui incarnait l’écrivain était Josef Hader, réalisateur et acteur du film « Wilde Maus » où il incarnait un critique de musique classique parti « en vrille »suite à son licenciement. Le tout sur l’air de La Folia de Vivaldi ! 

Réponse au quiz 3 des personnages et des films, le courage

Annah Arendt

L’oeuvre de Hannah Arendt concerne la révolution, le totalitarisme, la culture, la modernité et de la tradition, la liberté, les facultés de la pensée et du jugement…

Barbara Sukowa, cette immense actrice, vue il y a peu dans » Deux  » interprète Hannah Arendt, film éponyme de Margarethe von Trotta.

le film nous parle de la période où Hannah Arendt écrit « Eichmann à Jerusalem » et comme dit Wikipedia : « l’exigence de sa pensée se heurte à l’incompréhension de beaucoup et entraîne son isolement » ce qu’elle assume.

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Niels Schneider, remarquable dans ce personnage
Le Photographe Paul Marchand guerre du Liban et Sarajevo

Guillaume de Fontenay est le réalisateur de ce bien nommé et passionnant Sympathie pour le Diable : Marchand, journaliste de guerre prenait tous les risques pour tout montrer.

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On demandait à José Corti, petit éditeur « votre maison, c’est le pot de fer contre le pot de terre », et il répondait : « Erreur, moi aussi je suis un pot de fer, mais de petite taille »

Et bien sûr il s’agit de « Dark Waters » un film réalisé par Todd Haynes, un homme, avocat face à la société DuPont.

L’avocat Robert Bilott et son interprète Marc Ruffalo

Marc Ruffalo avait interprété Ulke, là il est encore plus fort. Remarquable acteur pour un rôle, si j’ai bien lu, en total accord avec son engagement personnel .

Bravo à Chantal, Dominique et Laurence, Marie-No qui ont successivement et… très rapidement trouvé les bonnes réponses ! (Chantal a présenté le dernier film :). Ce soir dernier épisode de cette série.

Quiz n°3- Des personnages et des films, le courage .

Voici 3 personnages de 3 biopics que nous avons vu aux cramés de la bobine. Qu’est-ce qui les rapproche ? Presque rien, ces personnages n’ont rien en commun, ni leur métier, ni leur popularité, ni leur manière de penser et d’agir, ils n’auraient sans doute pas eu plaisir se connaître. Une « petite » chose pourtant les rapproche : Des convictions solides, le courage de penser par eux-mêmes, d’en assumer les conséquences, d’aller au bout de leur projet. Il ne sera pas simple de les reconnaître, deux de ces visages sont peu connus, l’un en revanche est bien connu de ses nombreux lecteurs.

Alors je vous suggère quelques indices, Aux USA, l’un des personnages est devenu, contre toute attente, le « David contre Goliath » d’une cause humaine et environnementale, un deuxième personnage compte parmi les grands penseurs de notre temps, et le troisième se donnait pour mission de montrer la guerre, c’est à dire des tripes et du sang, quoi qu’il lui en coûte. Attention, ces informations ne sont nécessairement pas dans l’ordre d’apparition des photos.

Bonne chance!

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