D’YITZHAK RABIN

Film israélien (vo, décembre 2015, 2h30) de Amos Gitaï avec Ischac Hiskiya, Pini Mitelman et Tomer Sisley
Chers Amis cramés bonjour,
Je ne sais pas si vous étiez dans la salle hier pour voir ce film, si vous n’y étiez pas, vous avez doublement loupé. D’abord, c’est Marie José Sanselme, coscénariste d’Amos Gitaï qui présentait ce film. Elle ressemble à son film, elle est précise, mesurée. Ensuite, c’est un très bon film qui tient du documentaire, qui en a la rigueur, et qui avec ses 2heures30 passe très vite parce qu’il a du rythme, qu’il est remarquablement scénarisé. Durant la discussion, nous n’avons pas manqué de souligner que jusqu’à sa musique, ce film est impeccable.
Comme nous tous dans la salle, je connaissais l’homme Yitzhak Rabin et son assassinat, j’en savais le contexte. Ce que je ne savais pas, c’est la mécanique de cet assassinat. Lors de la discussion, quelqu’un d’entre nous évoquait l’assassinat de Jaurès… même climat de haine et mêmes haineux, mêmes déchainements ; même type d’assassin…sûr de son fait.
Cela étant dit, je souhaite ici réagir aux propos que j’ai entendus, et qui me faisaient un peu gesticuler dans mon fauteuil, non parce que je pense détenir une vérité, mais plus simplement pour en débattre, si le cœur vous en dit :
Il a beaucoup (trop) été question de l’intégrisme religieux dans le débat d’après film. Eh bien, je trouve que nous avons là une fausse cause. Dieu n’a rien à voir là dedans. Je l’affirme, bien que jusqu’à présent, il soit arrivé à se passer de moi comme défenseur. L’idée religieuse n’est à mon sens que l’apparat dont s’habille les extrémistes politiques, les va t’en guerre – Une subversion du religieux à des fins tout à fait terre à terre- (C’est le cas de le dire). Certes certains hommes projettent leur flamme et leur folie dans l’idée religieuse, mais les sincères sont-ils si nombreux? Pour beaucoup, la religion n’est qu’une autre manière d’affirmer une puissance. Une puissance politique partout, jusque dans leur lit. Leur kitch, leur ostentation les dénoncent, comme ils dénonçaient Tartuffe.
Quelqu’un dans la salle comparait à Daesh l’assassin de Rabin. Je trouve que c’est aller un peu vite en besogne, car contrairement aux combattants de Daesh, relativement bien rémunérés en moyenne, ce tueur n’a certainement pas été payé pour tuer. Non, l’assassin de Rabin est un bénévole, un pur. Il est sincère et « providentiel ». Il est tellement sûr de son fait, qu’il se demande comment on peut lui reprocher une chose pareille. Et ça… ce mariage à l’intérieur d’un même homme, de la stupidité la plus crasse avec une intelligence normale, c’est déprimant. Avec des gens comme lui, les Tartuffes ne manqueront jamais de moyens au service de leurs fins haineuses.
Georges
PS : Rassurez-vous, autre article, autre auteur sur ce sujet en préparation. G