Les Carnets de Siegfried, Terence Davies

Qui, de ce côté de la Manche, connaît le poète anglais Siegfried Sassoon (1886-1967) ? Très certainement peu de gens. Il était donc judicieux de voir le dernier film de Terence Davies pour avoir une idée de l’identité de cet homme, sa vie, sa personnalité et de la nature de sa poésie. Malheureusement, à ce jour, le film n’est pas ce que l’on peut appeler un succès : à peine 21000 entrées à ce jour…. Est-ce le sujet ? Le réalisateur lui-même réputé difficile d’accès ? Ceux qui ne sont pas allés en salle, malgré de bonnes critiques, ont sans doute raté quelque chose.

Cette dernière œuvre, puisque le réalisateur est décédé en octobre 2023, et donc aujourd’hui considérée comme une œuvre testamentaire, ce qui n’avait pas été le cas lorsqu’elle fut présentée en 2021, a reçu beaucoup de soutien financier, contrairement aux autres films de ce réalisateur exigeant en tous points.

Le résultat de ce film, sur lequel Terence Davies a commencé à réfléchir en 2015 et finalement tourné juste après le confinement de 2020, est une grande fresque de plus de 2h où les trois unités de temps s’entremêlent dans une virtuosité époustouflante, nous faisant traverser les deux âges de la vie de Sassoon : la jeunesse, volée par la guerre de 14-18, et la vieillesse, alourdie par le poids de la culpabilité d’avoir, contrairement à d’autres, échappé à la boucherie, et rester ainsi traumatisé à vie, vivant replié sur lui-même et enfermé dans le monde de l’horreur vécue.

Cette biographie non linéaire, nous fait passer d’une période à une autre sans aucune brusquerie mais grâce à un montage subtil et fluide. Elle nous entraîne dans la sphère implacable de l’armée avec ses militaires, rigides et froids, du bureau de recrutement aux hôpitaux où sont soignés les soldats blessés et traumatisés (shell-shocked), puis sur le front avec des images d’archives choisies, agrémentées en voix-off des poèmes de Sassoon et de Wilfred Owen, ou encore dans les salons chics aux couleurs chatoyantes des mondains et aristocrates britanniques des années 20, enfin dans les intérieurs plus feutrés et plus sobres de la mère de Siegfried ou de Siegfried lui-même. Jack Lowden, qui a été vu entre autres dans le film de Christopher Nolan Dunkirk, est totalement habité par son personnage, à la fois déterminé quant à ses opinions sur la façon dont cette guerre est menée, et n’hésitant pas à se rebeller contre l’autorité militaire à laquelle il refuse d’obéir et qu’il condamne dans sa lettre de 1917, A Soldier’s Declaration, lue au Parlement, publiée dans The Times et qui, sans l’intervention d’amis, aurait valu à Sassoon la Cour martiale pour cet «acte délibéré de rébellion conttre l’autorité militaire, car je pense que cette guerre est prolongée par ceux qui ont le pouvoir d’y mettre fin » (‘I am making this statement as an act of wilful defiance of military authority, because I believe that the War is deliberately prolonged by those who have the power to end it’ July 1917); 

mais c’est aussi le fragile jeune homme aux traits parfaits – ne nous rappellent-ils pas ceux de Gérard Philippe ?- arrivant dans un hôpital militaire en Ecosse puis c’est au tour de Peter Capaldi d’incarner Siegfried vieillissant, amer, enfermé dans son mal être comme dans un tombeau, figure marmoréenne à la parole rare mais coupante, prisonnier de ses fantômes : tous ces jeunes soldats, braves, morts dans les tranchées, son frère Hamo mort à Gallipoli en 1915, Wilfred Owen, jeune poète protégé de Sassoon, à l’allure fragile, visage émouvant déjà marqué par la mort qui le fauche à l’âge de 25 ans en 1918 quelques jours avant l’armistice ! Cette guerre est sans cesse en toile de fond, images d’archives terrifiantes, ou par le biais de la parole cinglante de Siegfried, s’adressant à ses supérieurs, reprochant au dandy et amant Ivor Novello (Jeremy Irvine, dont le 1er film fut Le cheval de guerre de Spielberg) d’être resté ‘planqué’ au pays pendant la guerre, ou apostrophant Stephen Tennant (Calam Lynch), autre dandy oisif et amant, lui reprochant de ne penser qu’à des futilités, pommades et autres crèmes inutiles, pendant que d’autres sont devenus ‘des gueules cassées’ que l’on peine à regarder.   

Les images d’archives, souvent accompagnées en voix off des poèmes de Sassoon, en noir et blanc, apparaissent tout au long du film, se superposant aux couleurs des années 20, nous forçant ainsi à laisser la légèreté et l’insouciance de cette aristocratie de l’entre-deux guerres, ces vêtements à paillettes, ces visages resplendissants de jeunesse et de vie pour revenir dans l’horreur qui ne quitte plus Siegfried Sassoon, et ce malgré les apparences, malgré son ardent désir de refaire surface, de vivre un peu malgré tout,  tous ses efforts sont vains, tout est voué à l’échec : ses amours auprès d’Ivor, de Glen et de Stephen, et même son mariage avec Hester (Kate Phillips) n’y changent rien, si ce n’est, comme le lui dit Glen à propos de son propre mariage, une sorte de tentative pour en finir avec cette « vie fantôme » (shadow-life). L’homosexualité, bien que punie par la loi, était très fréquente à l’époque dans les milieux intellectuels : 1895, le procès retentissant d’Oscar Wilde son emprisonnement puis bannissement avaient fortement marqué les esprits. Ces jeunes Adonis que sont Ivor, et Stephen ne sont-ils pas les héritiers de Dorian Gray ? La scène où Stephen, que nous voyons de dos devant sa coiffeuse, s’interrogeant tout en soignant son visage dont le miroir nous renvoie le reflet, est, à cet égard, très frappante.

Tout n’est qu’illusion et l’âge venant, Siegfried s’enfonce de plus en plus dans cet enfermement, plus solitaire que jamais, ses poèmes sont de plus en plus mystiques et donc incompris, et on peut, comme son fils George,  se demander si sa conversion au catholicisme l’aide vraiment.

Pour ce qui est de la forme, on ne peut qu’admirer ces glissements d’une période à une autre, avec ces ‘morphings’, sorte de fondu enchaîné sur les visages, les décors et les costumes somptueux ; on est également surpris par les silences où seuls les corps et en particuliers les visages et les mains parlent : plusieurs scènes sont à cet égard remarquables ; celles où Siegfried s’entretient avec le Dr Rivers, lui aussi hors la loi par son orientation sexuelle (le docteur Rivers était spécialiste des traumatisés de la guerre et avait étudié de près tous ces malades et publié ses observations) ; les plans rapprochés sur les mains qui se serrent, les visages qui se crispent ou se tendent ; et que dire de la scène finale ou Siegfried, assis sur un banc dans un parc la nuit, tour à tour jeune et vieux par un mouvement de caméra à 360 °, voit un soldat mutilé, infirme assis seul lui aussi dans sa chaise roulante tandis que la voix off de Siegfried récitant le poème de Wilfred Owen, Invalide (Disabled), celui que Wilfred lui avait donné à lire, nous émeut nous aussi.

Le film s’ouvre et se ferme (presque) sur une scène de théâtre : tout d’abord L’oiseau de feu de Stravinsky, le rideau se lève après les premières mesures nous dévoilant le décor d’un champ de bataille ; à la fin, une comédie musicale,  qui se referme sur l’image de ce mutilé de guerre, comme seul sur une scène de théâtre, avec les vers d’Owen récité par Sassoon : la boucle est bouclée, à la gaieté succède la tristesse,  Siegfried seul survit avec un sentiment de profonde injustice. Siegfried, dont le visage ressemble à un masque mortuaire, n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. 

Enfin, il y a la langue, si mélodieuse, (comment voir ce film en VF ? On y perdrait tout !), des dialogues ciselés, percutants, n’excluant pas l’humour so British ! Absolument unique et incomparable. Quant aux acteurs, tous justes, avec tout de même une mention spéciale pour Jack Lowden et Peter Capaldi que nous connaissons peu, tout comme les autres jeunes talents, vus dans des séries ou des films, qui donnent un souffle et une vitalité extraordinaire au film.

Les carnets de Siegfried,  un film magnifique et poignant, un choc visuel et émotionnel, un film qui interroge sur la guerre, le courage et l’héroïsme, l’amour et la solitude, le mystère insondable des êtres qui ont vécu les tragédies que d’autres n’imaginent pas.    

Chantal

POUR ALLER PLUS LOIN :  

Deux poèmes de Siegfried Sassoon

Suicide dans les tranchées

Je connaissais un simple garçon soldat
Qui souriait à la vie dans une joie vide,
Dormait profondément dans l’obscurité solitaire
Et sifflait tôt avec l’alouette.

Dans les tranchées d’hiver, intimidé et maussade,
Avec des miettes, des poux et un manque de rhum,
Il s’est tiré une balle dans le cerveau.
Plus personne ne parla de lui.

Vous, foules au visage suffisant et aux yeux enflammés,
Qui applaudissez quand les jeunes soldats passent,
Rentrez chez vous et priez pour ne jamais savoir
L’enfer où vont la jeunesse et le rire.

Est-ce important?

Est-ce important ? Perdre vos jambes ?…
Car les gens seront toujours gentils,
Et vous n’avez pas besoin de montrer que cela vous dérange
Quand les autres reviennent après la chasse
Pour engloutir leurs muffins et leurs œufs.

Est-ce important ? Perdre la vue ?…
Il y a un travail si magnifique pour les aveugles ;
Et les gens seront toujours gentils,
Pendant que vous vous asseyez sur la terrasse, vous souvenant
Et tournant votre visage vers la lumière.

Est-ce qu’ils comptent ? — ces rêves de la fosse ?…
Vous pouvez boire, oublier et vous réjouir,
Et les gens ne diront pas que vous êtes fou ;
Car ils sauront que vous vous êtes battu pour votre pays
Et personne ne s’inquiétera du tout.

Et, je rappelle le titre du merveilleux roman de Anna HOPE, Wake (2014),Le chagrin des vivants (Folio)

Le Journal de Dominique, un jour à Prades (4)

Mercredi 19 juillet

9h. Télé Gaucho

(2012. « Tout a commencé lorsque les caméscopes ont remplacé les caméras. Faire de la télé devenait alors à la portée de tous. Jean-Lou, Yasmina, Victor, Clara, Adonis et les autres ne voulaient pas seulement créer leur propre chaîne de télé, ils voulaient surtout faire la révolution. Ainsi naquit Télé Gaucho, aussi anarchiste et provocatrice que les grandes chaînes étaient jugées conformistes et réactionnaires[1]… »)

… parcours initiatique d’un jeune homme  (Félix Moati, choisi par casting) pas encore fini.

Inspiré par l’expérience de Michel Leclerc à Télé Bocal[2], dans les années 1990, avant internet. Montrer sa fabrication.

Film de troupe, sur un groupe. Difficulté : filmer le bordel sans  être bordélique.

Je ne regarde que le début, dit Michel Leclerc à une dame devant nous qui le voit s’asseoir par terre le long du mur et se pousse pour lui laisser une place. Il restera jusqu’à la fin : difficile de décrocher de cette histoire et de ses acteurs inspirés (mention spéciale à Sara Forestier).

La projection est suivie d’une table ronde animée par Yann Tobin au cours de laquelle on apprend que :

Michel Leclerc est venu au cinéma par la musique et son groupe de rock.

(Cadeau du clip « T’es mon youpin, t’es ma bougnoule » où il se met en scène avec Baya Kasmi -d’origine algérienne- et un groupe d’amis au bord d’une piscine où ces derniers plongent -hommage- façon Busby Berkeley)

Il ne fera plus de films personnels (Sauf si ma femme me plaque) parce que les quinquagénaires sont moins intéressants que les jeunes.

Quand il écrit un scénario, il se trouve enfermé (→ changements sur le tournage) et a tendance à surligner les choses pour le présenter aux producteurs.

Idem au montage  il a du mal à couper mais l’accepte. Il a été monteur pendant des années pour, entre autres, Capital sur M6 et y a beaucoup appris. Le montage = l’art de l’ellipse.

Pour que le spectateur ne s’ennuie pas, il faut jouer avec son attente mais s’il y a manipulation il ne faut pas qu’il ait l’impression de se faire avoir.

Michel Leclerc n’a pas l’esprit militant qui incite à vouloir gagner à tout prix en se foutant du mal que peuvent faire les coups qu’on donne (cf le personnage d’Emmanuelle Béart dans Télé Gaucho).

Il a peur de faire du cinéma macroniste[3].

Il pense qu’on ne peut progresser qu’en se confrontant à des idées opposées aux siennes.

Il a du mal à mesurer l’émotion, avec le sentimentalisme, les violons → met des petites touches d’humour.

Il n’aime pas quand tout va dans le même sens et affectionne les fins heureuses. Ainsi s’en est-il voulu après coup de terminer Télé Gaucho sur une séparation. Dans La Lutte des classes, l’école s’effondre mais, même s’ils s’engueulent, les gens sont réunis.

Il fait des films en autodidacte (n’a pas étudié dans une école de cinéma).

Il a toujours deux projets…

(Actuellement, un sur le féminisme -la parité : si actuellement 31% des films français sont réalisés par des femmes, qu’adviendra-t-il si on arrive à 50/50 : fera-t-il partie des 19% d’hommes éjecté du système ?- et un film historique en costumes dans lequel il organise la rencontre de Cyrano de Bergerac et de Molière)

… en même temps, façon d’avoir plus de chances d’obtenir du boulot l’année suivante.

14h. La première séance de courts métrages en compétition pour le prix Bernard Jubard est suivie, à

17h, de la projection de Foudre

(2023. « Été 1900, dans une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth a dix-sept ans et s’apprête à faire ses vœux quand le décès brutal de sa sœur aînée l’oblige à retrouver sa famille et la vie de labeur qu’elle avait quitté cinq ans plus tôt pour entrer au couvent. Elisabeth n’est plus une enfant et les mystères entourant la mort de sa sœur vont la pousser à lutter pour son droit à l’expérience[4] »)

… film suisse de Carmen Jaquier, ennuyeux à périr. Je suis contente d’avoir attribué la note 2 à Tigru, ça me permet de donner à celui-ci la minimale : 1/5.

Le soir, à la télévision : des cons se font photographier dans la Vallée de la Mort près d’un thermomètre affichant 56° qu’ils montrent du doigt en arborant un sourire jusqu’aux oreilles. L’humanité ne mérite pas d’être sauvée.

Jeudi 20 juillet

            9h. Chercheuses d’or 1933

            (« Carol, Polly et Trixie rêvent de faire du music-hall. Elles apprennent que le producteur Barney Hopkins doit monter un show mais elles découvrent avec déception que Barney n’a pas d’argent. Le jeune compositeur Brad Roberts qui aime Polly et qui est beaucoup plus riche que celle-ci ne le croit, investit 15 000 dollars dans le spectacle. Brad, qui a une très jolie voix, refuse pourtant de se produire sur scène[5] ».

« Premier film d’une série de trois ayant pour héroïnes de jeunes artistes de music-hall à la recherche d’un travail, de la fortune et de l’amour durant la dépression[6] »)

… de Mervyn LeRoy, qui vaut surtout (les aventures sentimentales des trois chercheuses d’or sont tirées par les cheveux) pour les numéros musicaux de Busby Berkeley…

(En arrivant à Hollywood, il demanda à un caméraman quel était son secret, La caméra n’a qu’un œil, Je vais être cet œil)

… même si, dans Remember my forgotten man, on peut de nos jours tiquer aux paroles  « Cause ever since the world began, a woman’s got to have a man » et autre « he used to take care of me » chanté par Joan Blondell et repris par Etta Moten, une chanteuse Noire (elle fut Bess dans Porgy and Bess), ce qui, bien qu’aucun Noir ne figure dans le défilé des combattants de la Grande guerre, suggère (c’est mieux que rien) qu’ils participèrent au conflit puisque les mariages mixtes étaient alors interdits.

Suit une table ronde avec Yann Tobin, qu’il illustre avec des extraits de films et au cours de laquelle il évoque précisément la place quasi inexistante des Noirs dans le musical, Fred Astaire, dit-il, dut se battre pour les imposer…

… dans ce qui ne peut être, en 1937, que Slap that bass

 (« Zoom zoom, zoom zoom, The World is in a mess With politics and taxes And people grinding axes There’s no happiness », si ce n’est « When I’m listening to that big bass fiddle »)

…qui se passe dans la rutilante (et donc peu réaliste -le sol est un miroir- mais on s’en fout) salle des machines du paquebot (pas un Blanc parmi les mécaniciens) de Shall we dance.

14h. Deuxième séance de courts métrages.

17h. Rencontre avec Valérie Leroy, talentueuse réalisatrice de cinq courts métrages :

Le Grand bain

(2016. « Mia, trente ans, en instance de divorce, emménage dans un studio au sein d’une résidence HLM. Ancienne championne de natation, elle va se retrouver à donner des cours de natation aux habitants de l’immeuble. Sans piscine[7]… »)

… drôle et loufoque. Développement en long métrage envisagé, Mais il faudrait changer le titre.

Laissez-moi danser (2018. « Mylène, cinquante-cinq ans, est femme de ménage sur un ferry. Ce soir, ses collègues lui ont organisé une fête surprise pour son anniversaire. Mais sur l’enveloppe qu’on lui tend, il y a l’ancien prénom de Mylène, son prénom d’homme, son ancienne vie[8] »)

Belle étoile (2018. « Thu Yen, trente-cinq ans, est venue en France pour se marier mais les choses ne se sont pas passées comme prévu à son arrivée. Sa rencontre avec Marianne, femme de ménage au passé tourmenté, va changer le cours de sa destinée »)

Banc de touche

(2022. « Marjorie est médecin d’une équipe de football. Ce soir, le match est décisif, si l’équipe gagne, c’est la Ligue 1. Sauf que l’entraineur veut faire jouer un joueur blessé. Marjorie doit s’affirmer, entre sa conscience et l’intérêt de l’équipe[9] »)

… qualifié par L’Equipe de « film militant contre le sexisme dans le foot ». Rôle de la médecin confié à Suliane Brahim. Comment fait-on pour travailler avec une actrice de la Comédie Française, On lui écrit tout simplement.

Teen horses

(2019. « Suite à la séparation de ses parents Tania, 14 ans, arrive en cours d’année dans un nouveau collège. Venant de Finlande où elle a grandi, Tania vit cette épreuve comme un véritable déracinement. D’autant qu’en Finlande, elle était dans une équipe très soudée qui pratiquait un sport bien particulier, le hobby horsing ou cheval bâton[10] »)

…  ou, après la natation sans eau, l’équitation sans cheval. Et la boucle est bouclée.

Valérie Leroy : une réalisatrice à suivre.


[1] https://www.senscritique.com/film/tele_gaucho/411831

[2] « Chaîne de télévision associative locale d’Île-de-France, produite par l’association du même nom » (Wikipedia).

[3] N’ayez crainte, ça n’arrivera pas.

[4] https://www.swissfilms.ch/fr/movie/foudre/89D3A47877124A849EA53128CB6E6A98

[5] https://www.cineclubdecaen.com/realisateur/leroy/chercheusesdorde1933.htm

[6] https://vodkaster.telerama.fr/films/chercheuses-d-or/525046

[7] https://www.unifrance.org/film/42564/le-grand-bain

[8] https://www.senscritique.com/film/laissez_moi_danser/29433341

[9] https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=banc+de+touche+valerie+leroy

[10] https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=teen+horses+valerie+leroy

Le disciple de Kirill Serebrennikov

Présenté par Sylvie Braibant 
Film russe (novembre 2016, 1h58) de Kirill Serebrennikov avec Petr Skvortsov, Viktoriya Isakova et Svetlana Bragarnik 
Titre original :Uchenik
Synopsis : Veniamin, un adolescent pris d’une crise mystique, bouleverse sa mère, ses camarades et son lycée tout entier, par ses questions. 
- Les filles peuvent-elles aller en bikini au cours de natation ? 
- Les cours d’éducation sexuelle ont-ils leur place dans un établissement scolaire? 
- La théorie de l’évolution doit-elle être enseignée dans les cours de sciences naturelles ?
Les adultes sont vite dépassés par les certitudes d’un jeune homme qui ne jure que par les Écritures. Seule Elena, son professeur de biologie, tentera de le provoquer sur son propre terrain.

J’ai beaucoup ri pendant « Le disciple », ce film russe qui expose les corps et la parole religieuse, dominés par une croyance dont l’origine est méconnue. Les citations permanentes de la Bible datent le film.

Proférés par un jeune intégriste comme des injonctions,  l’anachronisme péremptoire des versets bibliques semble situer l’action du film dans un temps inconnu de la plupart des personnages. En introduisant le doute en même temps que la toxicité religieuse, la vie sociale se trouve déstabilisée progressivement. A noter le parallèle d’équivalence établie entre la drogue et la religion dès le début. Comme un sortilège malsain qui voudrait réduire la vie à des comportements automatiques. Au nom d’un dieu inconnaissable, c’est la vie même que l’on attaque ! On ne pense plus alors qu’à la malmener sous des prétextes fallacieux. Interdictions et punitions sont prononcées comme des sentences d’un tribunal imaginaire qui tente maladroitement de contrôler le cours de la vie humaine.

D’où la bouffonnerie de certaines scènes où le grotesque le dispute à la bêtise ! Rien ne se prête plus à la parodie de la vie qu’est le cinéma, que la religion qui l’a largement précédé. Les jeunes femmes semblent cependant échapper à cette ambiance de culpabilisation généralisée : scènes de la piscine et du bord de mer, où les corps expriment une sensualité bienfaisante… Sans complexe.

Défense de la connaissance scientifique par une actrice formidablement vivante face à des collègues alourdis, figés dans leurs passés. Antisémitisme latent, puis verbal. Bien avant qu’il ne soit devenu allemand, le mot “pogrom”est d’origine russe.

La vision de ce film est d’autant plus pénible pour certains spectateurs qu’elle leur révèle leur proximité avec la religion.L’effet glaçant de ce film toxique peut sonner comme un avertissement d’actualité …

Il y a trois siècles, Spinoza écrivait : “dieu, asile d’ignorance”.

Michel

Le potager de mon Grand-Père

 DOCUMENTAIRE DU MOIS

Semaine du 7 au 13 décembre 2016 Soirée-débat lundi 12 à 20h30

Présenté par Marie-Noëlle Vilain
Film français (avril 2016, 1h16) de Martin Esposito

« Le réel et son double * »

On est heureux d’avoir choisi cette projection à l’Alticiné…et tout autant ravi de la présentation débat de Marie-Noël qui observe que le Potager de mon grand-père est aussi un film sur le temps et la transmission… Et puis à l’amour des jardins s’ajoute un bel amour filial entre un petit fils et son grand-père. Il flotte au dessus de ce film une belle expression de la dignité humaine, et plus généralement de la dignité du vivant.

Pour le reste, un peu comme pour le scénario du documentaire Mondovino concernant les viticulteurs, il y a ici un médiocre jardinier, faire-valoir du bon. Le premier (Tonton) est un moderne, mais il a la modernité de son âge, une vieille modernité. Il est un peu « activiste », il veut un jardin ordonné, traite ses légumes sans nuance (à la bouillie bordelaise, ce qui est un moindre mal), utilise outre mesure son motoculteur, arrose sans raison, désherbe obsessionnellement. Bref, il a un peu la déraison des gens trop raisonnables et conventionnels, et ça le conduit à bien des déboires. Alors, que le second (Papy), s’appuie sur une expérience ancestrale et il observe. Sa pratique est contraire, il est adepte du non agir, il accorde confiance à son sol et à la nature, paille, combine les plantes, laisse son jardin dans une apparente anarchie. Tonton tente de maitriser, de dominer, un environnement qui l’entoure, Papy fait corps, compose avec un environnement qui le contient.

Mais en même temps, je me demande si ce monde là est bien celui où nous vivons? En effet dans le réel, il y a certes de beaux jardins et des sages jardiniers, et quelquefois de moins sage, mais il y a aussi, chaque année un tonnage constant de pesticides utilisés en France dans les cultures agricoles ou horticoles. Parmi eux, les pesticides organochlorés, modificateurs hormonaux, qui se répandent et qui selon une étude récente, se retrouvent désormais dans le corps des femmes enceintes.

Et dans nos villes et villages qu’en est-il ? Un marqueur, comme ont dit maintenant, un symbole visible de notre rapport à la vie,   c’est l’arbre. La dignité des vieux arbres. Dis moi comment vont les arbres de la ville où tu habites ?

Mutilés, massacrés à la tronçonneuses sur nos places publiques, réduits à l’état de simples et tristes troncs. Ce matin encore, je lisais les titres de l’Eclaireur du Gâtinais du 07.12 « des arbres disparaissent du paysage à Nogent sur Vernisson », Ce ne sont pas les arbres qui disparaissent du paysage, c’est le paysage qui disparait avec eux .

En revanche, à Sainte Geneviève des Bois, le conseil municipal a planté un arbre pour le climat.

Que peut un arbre ? Que peut un jardinier ? N’empêche, le potager de mon grand père est beau et la conscience du jardinier est comme une petite lumière dans la nuit.

Georges

 

* Titre emprunté à l’ouvrage de Clément Rosset

Rétrospective Bertrand Tavernier animée par Thomas Pillard

 

 

  Samedi 3 et dimanche 4 décembre 2016

6 films pour 40 ans de cinéma
Rétrospective Bertrand Tavernier animée par Thomas Pillard Docteur en études cinématographiques et audiovisuelles, chargé d’enseignement à la Sorbonne.

 

Cher(e)s cramé(e)s de la bobine, bonjour,

Qu’avez-vous pensé de cette retrospective?

Tous commentaires bienvenus

A vos claviers!

 

PS : Je vous signale bel et riche article de Michelle Ligneau journaliste à l’Eclaireur du Gâtinais « le tandem Tavernier-Noiret ». (mercredi 17.12, page 18).  

 

 


 

Je veux seulement que vous m’aimiez

Soirée-débat dimanche 20 novembre à 20h30
 

Présenté par Maïté Noël 
Film allemand (vo, 1976,1h50) de Rainer Werner Fassbinder avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle et Alexander Allerson 
Titre original : Ich will doch nur, dass ihr mich liebt

 

Article de Maïté

Rainer Werner Fassbinder ou l’ art de la mise en scène des contrastes illustré dans le film.

Commençons par la musique.

Alors que l’histoire racontée est tragique, la musique accompagnant certaines scènes du film est plutôt entraînante, voire guillerette. Dans une scène, on voit par exemple Peter et Erika dans leur salon, discutant une énième fois de leurs soucis financiers et dans le même temps, Dalida chante à la télé: «Ne crains rien, je reviens, car je t’aimerai toujours, t’aimerai toujours, c’est bien toi mon unique amour» C’est une chanson optimiste dont le rythme enjoué contraste avec ce que vit ce couple accablé par ses soucis financiers. Vous aurez sans doute reconnu «muss i denn, muss i denn» chanson populaire allemande du 19è siècle où il est question d’un jeune homme qui doit quitter sa bien-aimée ; il lui jure de l’aimer toujours et de l’épouser à son retour. Cette chanson est encore jouée par la marine allemande lors du départ d’un bateau (sur You tube, on voit dailleurs Dalida chanter sur un bateau au son d’un orchestre genre Bagad de Lann-Bihoué sans les binious!)

Ce contraste ne se trouve pas seulement dans l’accompagnement musical mais aussi dans la mise en scène de certaines séquences.

Une demande en mariage se fait «normalement» dans un lieu romantique,  un parc au clair de lune, au bord d’une rivière etc. Ici, Peter et Erika se promènent dans ce qui semble être une carrière ; le sol est inégal et mouillé et lorsque Erika, tout heureuse à l’idée de se marier, se jette dans les bras de Peter, on voit leurs chaussures s’enfoncer dans le sol glaiseux , scène qui préfigure déjà les soucis financiers dans lesquels ils «s’enfonceront» par la suite. Lorsque par contre, ils se promènent dans un environnement romantique, une serre avec des orchidées et de hautes plantes exotiques, c’est pour se livrer à un calcul au Pfennig près de leurs recettes et de leurs crédits à rembourser.

La scène du petit-déjeuner chez les parents offre aussi ce contraste. La table est mise, sur une belle nappe blanche, on voit de la vaisselle en porcelaine, des œufs à la coque, de la confiture dans des ramequins en verre, des Brötchen. Tout cela est très «gemütlich» et invite à la convivialité, or que voyons nous : la mère, l’air mauvais, mange dans une autre pièce, le père lit son journal, Erika fait les cent pas car, contrairement à ce qu’il avait promis, Peter n’a toujours pas demandé d’argent à son père. Seul Peter s’assied, mais au lieu de manger, il «massacre» son Brötchen à coups de couteau, désespéré ou furieux contre lui-même d’être incapable de quémander de l’argent à son père.

Je termine par un dernier exemple. Cela se situe au tout début du film. On voit Peter qui se réveille dans un lit. La caméra nous montre une petite pièce, puis une fenêtre avec des barreaux. On comprend qu’il se trouve dans une prison. Suspendu devant la fenêtre, se trouve un mobile: ce sont des mains en carton avec un index tendu; en fait des indicateurs de direction à prendre pour la suite d’une visite de monument ou pour trouver la sortie d’un musée; mais nous sommes dans une cellule de prison!

Le mobile se met à bouger de plus en plus vite et les index s’agitent dans toutes les directions à la fois.

Ce mobile qui s’agite préfigure ce qui est démontré dans tout ce film, dans cette société cruelle, les humbles, les gentils, les serviables ne trouvent aucune échappatoire et ne doivent s’attendre à aucune reconnaissance. Par deux fois aussi apparaissent sur l’écran ces mots écrits en lettres majuscules : « Peter avait construit une maison à ses parents mais au bout de deux mois, ils n’éprouvaient déjà plus aucune gratitude à son égard» Nous l’avions bien sûr compris mais par cet écriteau, clin d’oeil aux panneaux explicatifs du cinéma muet, Fassbinder enfonce encore le clou. Même si Peter est profondément aimé par Erika, cela ne suffira pas à le sauver.

Face au matérialisme, au pouvoir de l’argent, l’amour n’est jamais le plus fort.

Cela correspond à la vision pessimiste de la société que l’on retrouve dans tous les films de Fassbinder, même si parfois, tout semble s’arranger, il n’y a jamais de happy end .

Maïté

Mercenaire

Quinzaine des Réalisateurs : prix Label Europa Cinema
Du 10 au 15 novembre 2016
Soirée-débat mardi 15 à 20h30
 

Présenté par Jean-Michel Vilain
Film français (octobre 2016,1h44) de Sacha Wolff avec Toki Pilioko, Iliana Zabeth, Mikaele Tuugahala 
Synopsis : Soane, jeune Wallisien, brave l’autorité de son père pour partir jouer au rugby en métropole.
Livré à lui-même à l’autre bout du monde, son odyssée le conduit à devenir un homme dans un univers qui n’offre pas de réussite sans compromission.

Brooklyn village

Grand prix au Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 3 au 8 novembre 2016
Soirée-débat mardi 8 à 20h30

Présenté par Marie-Annick Laperle
Film américain (vo, septembre 2016,1h25) de Ira Sachs avec Theo Taplitz, Michael Barbieri et Greg Kinnear 
Titre original Little Men
Synopsis : Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les relations sont d’abord très cordiales, notamment grâce à l’insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s’avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins.

L’économie du couple

 

Du 27 octobre au 1er novembre 2016

Soirée-débat mardi 1er à 20h30

 Présenté par Martine Paroux

Film belge (août 2016,1h40) de Joachim Lafosse
Avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller

On pourrait commencer comme ça : voici un film qui ne dit rien, ne prend pas parti, et n’a d’autre souci que de montrer les affres, les tensions d’un couple en route vers la rupture.

Mais on pourrait dire aussi, voici Marie qui ne veut plus vivre avec Boris, mais Boris n’arrive pas à finir cette relation, pour une raison matérielle évidente explicitée dans le synopsis,  et d’autres, on s’en doute.

Il y a différentes manières de voir ce film, ce que je souhaite faire c’est pointer un aspect de la crise du couple, m’arrêter sur quelques séquences du film et présenter ici une sorte de hors champ.

Que sait-on de chacun ? Quel cortège imaginaire accompagne leurs paroles et leurs actes  dans cette dissension ?

Le film révèle par bribes des indices sur « qui sont ces deux là », en dévoilant le comportement de Marie et de Boris, ce qu’ils disent et se disent, leurs rapports à leurs filles jumelles, à leurs parents, la situation sociale de l’un et de l’autre.

Martine P. nous signalait que les deux acteurs ne s’appréciaient pas. C’est un avantage, la tension était palpable. Elle nous signalait aussi que Joachim Lafosse avait conseillé à ses acteurs de revoir « Qui a peur de Virginia Woolf » de Mike Nichols. Nous nous souvenons de ce chef d’œuvre durant lequel les protagonistes se disent toutes sortes d’horreurs, et les conditions possibles de leur énonciation se révèlent en fin de film. (Une sorte de contrat tacite).

Dans les deux films, il y a un point commun, le secret ; quelque chose qui ne doit pas être prononcé. Là s’arrête l’analogie, car la circulation de la parole dans le couple Marie/Boris est moins sophistiquée, mais là aussi, ce qui est soustrait, non dit, est présent comme un fantôme…

Pour ce non dit,  un faisceau de quatre indices sont parsemés dans le film:

Première séquence, Boris descend dans son jardin où trois intrus semblent lui demander des comptes, il leur donne quelques billets…bousculade.

Deuxième séquence, Marie s’agace d’entendre Boris s’amuser avec son portable.

Troisième séquence, Boris revient le visage marqué, sans doute une rixe, il avoue à sa femme qu’il « leur » doit de l’argent.

Quatrième séquence, Marie remet à Boris 10 000 euros pour régler sa dette.

La deuxième séquence semble incongrue, mais elle s’éclaire si on admet que Boris est un joueur compulsif, le téléphone peut être alors au service de cette compulsion.

Donc Boris est un joueur compulsif ; sa maîtresse, c’est le jeu. Elle exige que son personnage soit attachant, séducteur par tous moyens, et un peu menteur. On sait aussi de lui qu’il se vit comme étant d’une famille plus modeste que celle de sa compagne. Qu’il est une sorte d’intermittent du travail, qu’il a des dons pour rendre les choses belles dans la maison (c’est un fameux bricoleur)…qu’il est attaché à sa mère. On voit aussi qu’il est bon papa, câlin, ludique, cool.

Pour Marie, c’est plus simple, elle est attachée à ses parents, à sa mère (Marthe Keller) qui vit non loin d’elle, elle a un côté structuré, contenant et réfléchi face à un monde qui ne demande qu’à lui échapper. Marie est fiable, sincère, engagée, travailleuse, responsable, bonne mère, etc. Elle a un idéal de sincérité, elle reproche à sa mère de s’être trop accommodée, d’avoir fait semblant.

Marie est froide, rude envers Boris, elle ne l’aime plus, ils vivent sous le même toit et ils partagent encore et surtout ceci : Les enfants ne doivent pas avoir à connaître que leur père est joueur, jamais le mot jeu ne sera prononcé en leur présence. L’un et l’autre sont d’accord pour protéger leurs enfants de cette connaissance. C’est le secret,  il constitue une analogie avec  « Qui a peur de V.W » c’est  leur point d’entente. (Ce socle à partir de quoi on peut ne pas s’entendre)

Cette entente tacite du couple permet toutes les autres mésententes. La question de la division des biens est conflictuelle. Boris veut 50% de la valeur de la maison qui ne lui appartient pas. Il allègue qu’il y a fait des travaux. Ses prétentions sont excessives, son argumentation ne tient pas la route et les spectateurs que nous sommes s’en étonnent. Que veut dire cette revendication ?

Ce que recherche Boris, ce n’est pas exactement l’argent, il a un trouble avec ça, c’est un joueur, il ne connaît même pas la valeur du bien dont il demande 50%. Non, ce qu’il recherche, c’est une sorte d’étrange réparation symbolique. Tout se passe dans l’esprit de Boris comme si la maison, c’était le couple. Marie ne peut être 66% du couple. Elle ne peut pas non plus être parent à 66%. L’égo de Boris n’a que faire des réalités concrètes, tout se joue dans le symbole…Et la réparation c’est : je suis ton égal.

Dernières images…on voit le couple enfin séparé, apaisé, attablé devant un verre…Flash back, le tribunal, la lecture du jugement, le partage selon les vœux de Boris. Marie a renoncé à faire valoir son droit. Son acceptation des conditions de Boris est un acte de bonté et d’intelligence. Les dignités sont sauves, une vie plus calme reprend son cours.

Georges

 

 

FRANTZ

Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir pour Paula Beer
Du 19 au 25 octobre 2016
Soirée-débat mardi 25 à 20h30

Présenté par Marie-Annick
Film franco-allemand (vo, septembre 2016,1h54) de François Ozon avec Pierre Niney, Paula Beer, Ernst Stötzner 
D’après un pièce de théâtre de Maurice Rostand
Synopsis :Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien, est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.