Réponses au Quiz tournez Manèges

Premier film : The Third Man (Le Troisième Homme,Der Dritte Mann). Film britannique de Carol Reed tourné en 1948 à Vienne avec Joseph Cotten et Orson Welles. Grand prix du festival de Cannes de 1949. Une des scènes se passe dans un des wagons de la Grande Roue du Prater à Vienne. L’air de cithare (mondialement connu) a été composé par Anton Karas 

Deuxième film (choisi pour faire plaisir aux Joniaux et aux fans de l’humour tatinesque!) : Jour de Fête de et avec Jacques Tati sorti en 1949

Troisième film(choisi pour faire plaisir à Chantal et à tous les fans du grand Hitch of course!):Strangers on a Train (l’Inconnu du Nord-Express,Der Fremde im Zug) Film sorti en 1951.La scène du manège « fou » a été tournée dans un parc d’attractions de Californie(pas  Disneyland inauguré seulement en 1955)

Quatrième film:Wilde Maus (La Tête à l’Envers)Film autrichien de et avec Josef Hader sorti en 2017. La souris dont il est question est une attraction de type Grand Huit qui,comme la Grande Roue, se trouve dans le parc d’attractions du Prater de Vienne

Cinquième photo tirée du Manège enchanté,série télé sortie en 1965(ça ne nous rajeunit pas!). Vous vous rappelez sans doute de Pollux et de son accent (qu’on prenait plaisir à imiter) et des Tournicoti, Tournicoton de Zébulon!

Bravo à Chantal, Laurence et Marie-No, impressionnantes!

Un Quiz de Maïté, Tournez Manèges

Comme le dit si bien le proverbe : en avril, on ne découvre aucun fil (m).

« Un de ces jours sur les écrans »(dixit Georges), peut-être en mai, on pourra enfin voir ce qui nous plaît et refaire la tournée des cinémas… Et aussi celle des grands-ducs !

En attendant la programmation de tous ces nouveaux films déjà tournés ou en attente de pouvoir être tournés, je vous propose ce quiz intitulé : Tournez manèges

– Indice pour la 1re photo : une rencontre du 3ème type sur 🎼🎶la, lala, lala, lala (je suis sûre que vous aurez reconnu cet air célèbre joué à la cithare !)

-2ème photo : la tournée du facteur tournant

-3ème photo : avant le TGV, des coups échangés (et pas que !) sur un MGV (manège à grande vitesse)

-4ème photo : ici une SGV (souris à grande vitesse)

-5ème photo : après la souris, un CQP (un chien qui parle) qui plus est avec un fort accent anglais !

Je veux seulement que vous m’aimiez

Soirée-débat dimanche 20 novembre à 20h30
 

Présenté par Maïté Noël 
Film allemand (vo, 1976,1h50) de Rainer Werner Fassbinder avec Vitus Zeplichal, Elke Aberle et Alexander Allerson 
Titre original : Ich will doch nur, dass ihr mich liebt

 

Article de Maïté

Rainer Werner Fassbinder ou l’ art de la mise en scène des contrastes illustré dans le film.

Commençons par la musique.

Alors que l’histoire racontée est tragique, la musique accompagnant certaines scènes du film est plutôt entraînante, voire guillerette. Dans une scène, on voit par exemple Peter et Erika dans leur salon, discutant une énième fois de leurs soucis financiers et dans le même temps, Dalida chante à la télé: «Ne crains rien, je reviens, car je t’aimerai toujours, t’aimerai toujours, c’est bien toi mon unique amour» C’est une chanson optimiste dont le rythme enjoué contraste avec ce que vit ce couple accablé par ses soucis financiers. Vous aurez sans doute reconnu «muss i denn, muss i denn» chanson populaire allemande du 19è siècle où il est question d’un jeune homme qui doit quitter sa bien-aimée ; il lui jure de l’aimer toujours et de l’épouser à son retour. Cette chanson est encore jouée par la marine allemande lors du départ d’un bateau (sur You tube, on voit dailleurs Dalida chanter sur un bateau au son d’un orchestre genre Bagad de Lann-Bihoué sans les binious!)

Ce contraste ne se trouve pas seulement dans l’accompagnement musical mais aussi dans la mise en scène de certaines séquences.

Une demande en mariage se fait «normalement» dans un lieu romantique,  un parc au clair de lune, au bord d’une rivière etc. Ici, Peter et Erika se promènent dans ce qui semble être une carrière ; le sol est inégal et mouillé et lorsque Erika, tout heureuse à l’idée de se marier, se jette dans les bras de Peter, on voit leurs chaussures s’enfoncer dans le sol glaiseux , scène qui préfigure déjà les soucis financiers dans lesquels ils «s’enfonceront» par la suite. Lorsque par contre, ils se promènent dans un environnement romantique, une serre avec des orchidées et de hautes plantes exotiques, c’est pour se livrer à un calcul au Pfennig près de leurs recettes et de leurs crédits à rembourser.

La scène du petit-déjeuner chez les parents offre aussi ce contraste. La table est mise, sur une belle nappe blanche, on voit de la vaisselle en porcelaine, des œufs à la coque, de la confiture dans des ramequins en verre, des Brötchen. Tout cela est très «gemütlich» et invite à la convivialité, or que voyons nous : la mère, l’air mauvais, mange dans une autre pièce, le père lit son journal, Erika fait les cent pas car, contrairement à ce qu’il avait promis, Peter n’a toujours pas demandé d’argent à son père. Seul Peter s’assied, mais au lieu de manger, il «massacre» son Brötchen à coups de couteau, désespéré ou furieux contre lui-même d’être incapable de quémander de l’argent à son père.

Je termine par un dernier exemple. Cela se situe au tout début du film. On voit Peter qui se réveille dans un lit. La caméra nous montre une petite pièce, puis une fenêtre avec des barreaux. On comprend qu’il se trouve dans une prison. Suspendu devant la fenêtre, se trouve un mobile: ce sont des mains en carton avec un index tendu; en fait des indicateurs de direction à prendre pour la suite d’une visite de monument ou pour trouver la sortie d’un musée; mais nous sommes dans une cellule de prison!

Le mobile se met à bouger de plus en plus vite et les index s’agitent dans toutes les directions à la fois.

Ce mobile qui s’agite préfigure ce qui est démontré dans tout ce film, dans cette société cruelle, les humbles, les gentils, les serviables ne trouvent aucune échappatoire et ne doivent s’attendre à aucune reconnaissance. Par deux fois aussi apparaissent sur l’écran ces mots écrits en lettres majuscules : « Peter avait construit une maison à ses parents mais au bout de deux mois, ils n’éprouvaient déjà plus aucune gratitude à son égard» Nous l’avions bien sûr compris mais par cet écriteau, clin d’oeil aux panneaux explicatifs du cinéma muet, Fassbinder enfonce encore le clou. Même si Peter est profondément aimé par Erika, cela ne suffira pas à le sauver.

Face au matérialisme, au pouvoir de l’argent, l’amour n’est jamais le plus fort.

Cela correspond à la vision pessimiste de la société que l’on retrouve dans tous les films de Fassbinder, même si parfois, tout semble s’arranger, il n’y a jamais de happy end .

Maïté