En bref sur quelques beaux films vus ici et là

Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait Emmanuel Mouret : On dit qu’il est proche de Rohmer et de Woody Allen, nous pouvons aisément partager ce point de vue. Mais il y a chez Emmanuel Mouret une touche qui lui est propre. Nous avons tous vu beaucoup de films dont les personnages amoureux ou désireux de séduire, vont de l’un à l’autre, dans la plus grande indécision, les deux réalisateurs à qui on le compare nous en donnent un exemple, on pourrait en ajouter bien d’autres. « Dans les choses qu’on dit », il y a autre chose qu’un simple marivaudage ou qu’une valse des sentiments, dans son film, l’amour y est chose heureuse et douloureuse à la fois. En contrepoint de l’attrait, du désir de l’autre, et du bonheur qu’on espère, il y a souvent la douleur d’aimer avec son cortège : Inquiétude, hésitation, culpabilité, renoncements, accommodements, regrets et souffrance. Mais la vie va, avec toujours ce désir qui brûle ou picote, lui au moins est aussi fidèle qu’une ombre. Très belle distribution pour ce film remarquable. A l’Alticiné de Montargis

Jinpa Conte tibétain de  Pema Tseden, hier soir, bien heureux d’avoir vu ce premier film tibétain. Les grandes largeurs filmées avec du 1.33 ça donne de la hauteur, de vastes cieux, et de très belles images. Jinpa dans son camion hors d’âge, écoutant au sol e mio en radio cassette sur des routes cahotantes écrase un mouton qu’il charge dans son camion, puis prend en stop un voyageur un jeune homme, un certain Jinpa. Et ce Jinpa ne voyage pas pour rien, il a pour projet d’assassiner un homme qui a tué son père. Un film insolite qui nous montre un monde un peu onirique, entre la tradition et cette modernité qui pointe son nez. Avec humour, générosité, spiritualité et poésie . A l’Alticiné de Montargis

Adieu les cons, un film d’Albert Dupontel  qui sortira le 21 octobre 2020 avec Virginie Efira, Albert Dupontel et Nicolas Marié. C’était en avant-première à Fontainebleau avec la présence de Dupontel himself. Voici le synopsis : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn-out, (et oubli du synopsis, viré de manière moderne) et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable. C’est un film tragicomique, un peu fou comme tout ce que fait Dupontel, à y regarder de près, grave. Au moment du débat Dupontel était pressé d’en finir, il parlait vite en n’était pas toujours sympathique. En fait, ce soir-là, allez savoir pourquoi, il fut le plus mauvais promoteur de son film. Il y a des soirs, où il vaut mieux rester au chaud. Exceptionnellement Ciné-Paradis Fontainebleau

Dans un jardin qu’on dirait éternel de Tatsushi Omori. vivre sa vie comme une cérémonie de thé avec l’actrice japonaise Kirin Kiki, morte en 2018 que nous connaissions bien aux cramés de la bobine puisqu’elle est de presque tous les films de Kore-Eda, que nous l’avons aussi vu dans « les délices de tokyo de Naomi Kawase. Ici elle est la maitresse Takeda qui enseigne chez elle l’art de la cérémonie du thé. C’est en accompagnant Niriko (Mikako Tabe)   que nous suivrons ce rituel. L’effort pour l’apprendre, la constance, la persévérance, nous paraissent presque absurdes, mais curieusement, on regarde, et on comprend que la cérémonie immuable du thé n’est que prétexte à autre chose de nature spirituelle, qui exige la perfection du geste, et une attention de tous instants. Le Zen nous échappe, on comprend que le geste change celles qui s’y appliquent et l’héroïne qui jamais n’a renoncé, deviendra Maitresse à son tour… Vox Château-Renard

Ondine est un Drame romance Allemand Français de Christian Petzold avec Paula Beer, Franz Rogowski,

Synopsis : Ondine vit à Berlin, elle est historienne et donne des conférences sur la ville. Quand l’homme qu’elle aime la quitte, le mythe ancien la rattrape : Ondine doit tuer celui qui la trahit et retourner sous les eaux…

Paula Beer l’actrice principale (et superbe) a 25 ans et elle a déjà 13 films à son actif, deux fois meilleur espoir, elle obtient avec Ondine, l’ours d’argent de la meilleure actrice. Et il faut bien le reconnaître, elle est belle et fascinante dans son rôle. Il y a aussi le fameux Franz Rogowski, (vous vous souvenez, Valse dans les allées). Ondine est la transposition d’une légende germanique. Et on ne peut s’empêcher de penser qu’un tel film aurait eu toute sa place dans une sélection des cramés de la bobine. Maïté nous aurait aidés à mieux le regarder. Si vous avez eu la patience de lire ces lignes, allez le voir.  A l’Alticiné  de Montargis

Encore un mot, avec ses salles grandes, hautes et spacieuses, avec son équipe professionnelle sympathique et rigoureuse, L’Alticiné respecte scrupuleusement les gestes barrières. Le ciné, un art à défendre!

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