Marquée, par bonheur, à son adolescence par Sète, ses odeurs, ses couleurs, sa lumière, Agnès, à 24 ans, s’en était remis à elle pour son premier film, La Pointe courte.
Alors jeune photographe, elle devint cadreuse. Cadreuse à vie.
Aimant la Peinture, elle mit tous ses talents dans les images qui bougent et les faisait parler.
Agnès Varda filmait comme elle respirait, elle regardait et imaginait le reste, vivait dans son époque avec ses joies et ses épreuves qu’elle nous rapportait. Elle filmait les gens simples, des gens « sans importance », des pécheurs, des glaneuses, des ouvriers. Elle filmait, avec amour, la vraie vie, disant, avec une apparente simplicité, les choses difficiles, secrètes du cœur, ses égratignures, ses tourments, ses blessures et le Bonheur aussi.
Agnès Varda était féministe naturellement, évidemment et avait dit regretter qu’on la regarde comme une femme qui réalise. Il y a seulement des films. Ceux qui les font sont hommes ou femmes, aucune différence.
Quand les gens ne sont pas contents, ils vont dans la rue et c’est dans la rue qu’elle trouvait ses idées.
Agnès Varda avait une force de création immense et embellissait tout ce qu’elle touchait. Jusqu’au bout.
En novembre 2012 sortait le coffret de 22 DVD, « Tout(e) Varda », l’ensemble de ses œuvres, certaines, comme « Oncle Yanco », un peu oubliées.
Depuis, se sont ajoutés « Visages, Villages » et « Varda par Agnès », sa révérence.
Notre dernière rétrospective lui était consacrée …
Agnès est partie.
Quelle belle vie !
Merci
Marie-No