Dernier amour de Benoît Jacquot

Dernier amour : Affiche

Dernier amour … Vincent Lindon …  Non ce n’est pas possible que Casanova ait été celui-là. Vincent Lindon tenait au rôle et Jacquot a dit oui. Erreur fatale de casting. Déjà par l’âge du personnage. Casanova à Londres avait 39 ans. Vincent Lindon en a 59 ans. Il y a là un écart que même lui ne peut combler. Mais le gros problème, c’est l’allure. Cet air de chien battu, ces yeux d’ami fidèle ne reflètant jamais ni perversité, ni luxure, ces épaules tombantes (mais qui a validé ces vestes molles sans épaulettes ???). Mou, morne, sans panache … On a l’impression qu’il a remis ses habits de Joseph croqué par Célestine. Jamais, jamais on ne voit Casanova, jamais on n’est à Londres, jamais on ne comprend quel effet peut bien produire cette jolie petite personne, portant certes bien la toilette, taille mannequin, mais ne dégageant aucune sensualité, n’incarnant rien..
The charme féminin, l’effet fulgurant qui met les hommes à terre. Voilà ce qu’il eût fallu voir.
Pareil que pour Lindon, la séduction, qui passe d’abord par le regard, n’existe pas, ne se lit jamais dans les yeux de Stacy Martin. Aucun des deux ne dégage le charme sulfureux, essentiel à cette histoire et donc on ne voit pas trop à quoi rime tout ça … Casanova n’arrive pas à mettre La Charpillon dans son lit et par pur instinct de chasseur, s’obstine. Normal. Banal.
Rapidement, on rit de ces indices grossiers semés sur les graviers de ces décors superléchés. Casanova qu’on nous montre épicurien, bon vivant, de bel appétit devant des mets raffinés et se jetant dans le lit des femmes (encore que la scène montre un rendez-vous sans gloire avec deux prostituées)  perd soudain et très ostensiblement l’appétit et le goût pour l’alcool , signe d’état amoureux bien sûr et on a bien compris le message mais quand, seul,  il commande un lemon juice sous la tonnelle, même table, même lumière et même costume que la scène de référence … oh, non ! Quel manque de subtilité.
On voulait voir, dans ses yeux, couler le jus de citron dans la gorge de l’aimée et sentir l’acidité du moment. 
Casanova, à peine assis dans un salon de musique, cœur attendri, adouci par l’amour, happé par la musique, regard embué de larmes … artificielles.
Là on a carrément envie de rire ! Quel poseur !
Pendant le film, un Marielle me soufflait à l’oreille, de sa voix tonitruante : « qu’ils baisent et qu’on en finisse ! »
Donc …

Marie-No

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