Du 21 au 25 février 2024, après avoir failli mourir en 2023, Tours nous proposait un superbe 10ème festival de Cinéma Italien. Comme chaque année, nous nous y sommes rendus avec le même plaisir anticipé. Et puis, c’est aussi la possibilité de repérer des films, souvent originaux, qui quand ils sont distribués en France, (ce qui n’est pas souvent le cas) pourraient être retenus pour notre Week-End Italien des Cramés de la Bobine. J’ajoute, que nous les spectateurs sommes aussi un peu des héros de la vie quotidienne car la plupart des films sont projetés Salle Thélème, 550 places, obtenues par la décision de rendre 1100 genoux douloureux, qui ont néanmoins intérêt à bien se tenir!
Pour l’ouverture : Siccita (Sécheresse) de Paolo Virzi, nous avions vu le remarquable « Folles de Joie » en 2016, et là, en avant-première, ce film choral, interprété par nombre célébrités du cinéma italien. La toile de fond, c’est Rome victime d’une sécheresse qui dure depuis 3 ans. Voici un scénario profus et confus, assez évitant qui ne tire pas les conséquences de son sujet et compense par une sorte de zapping incessant. Mauvais début.
Stranizza d’Amuri (L’étrangeté de l’Amour) de Giuseppe Fiorello qui est un acteur, réalisateur, scénariste et qui là réalise son premier long-métrage. Le film s’inspire d’un fait divers des années 1980. C’est une très belle interprétation sensible et touchante d’une histoire dramatique, un film a bien repérer, ça serait tellement bien que le voyiez.
Una Femmina de Francesco Costabile, c’est son deuxième film et autant vous le dire, c’est du bon cinéma, un film sur la mafia calabraise, oui, mais lisons ce qu’il dit de son film dans ciné-europa : c’est aussi un film universel sur l’autodétermination des femmes face à la violence exercée par d’autres femmes. Et c’est un film sur les tentatives des femmes de se libérer des mêmes modèles patriarcaux qui m’ont aussi marqué, dans un certain sens… » Dans ce film, il n’y a rien a jeter, mais les dernières images… elles sont magistrales, Francesco Costabile sait aussi finir un film.
Lubo de Giorgio Diritti qui est un réalisateur déjà multi-récompensé particulièrement pour « Il vento fa il sol Giro » « le vent fait son tour » projeté pour la circonstance de la sortie de son dernier film, Lubo. Suisse, hiver 1939 : Le jeune yéniche, Lubo, est appelé pour rejoindre l’armée suisse pour protéger la frontière. Il est bientôt rejoint par son cousin qui lui apprend que la police a emmené ses enfants, au motif qu’ils sont des enfants de gitans, conformément au programme national de rééducation, les » Kinder der Landstrasse ». Cet événement historique est aussi vrai que celle des enfants volés du Franquisme. Voici dans un style très classique, léché, une pièce de plus concernant la persécution des gitans, et en même temps, l’aventure passionnante d’un homme que rien ne préparait à devenir ce qu’il fut.
Amanda Film d’une jeune réalisatrice Coralina Cavalli, un film qui a séduit le jeune public qui lu a accordé son prix du Jury Jeune. Amanda, est une fille solitaire et antipathique qui veut renouer avec une amie de sa prime enfance. C’est bien vu.
Bassifondi (Bas fond) de Francesco Pividori, c’est un film dont on peut douter qu’il sera distribué en France, c’est le combat pour survivre de deux sans-abri romains, Roméo et Callisto. L’extérieur qui est la vie des clochards est leur huis clos … D’ailleurs ce film pourrait aussi bien être une pièce de théâtre. Francesco Pividori n’est pas seulement un bon cinéaste, c’est d’abord un fin observateur des ces gens de peu, pas les pauvres, les misérables, un fossé! Mais je pense que vous ne verrez pas ce film, et je le regrette, d’abord pour le numéro d’acteur, pour le scénario sans complaisance d’une chute sans fin, le réalisme des relations humaines.
A Suivre…
Georges