« Moonlight » de Barry Jenkins (2)

Oscar du Meilleur film, du Meilleur acteur dans un second rôle, du Meilleur scénario adapté (1)Du 13 au 18 avril 2017Soirée-débat mardi 18 à 20h30
Présenté par Laurence Guyon

Film américain (vostf, février 2017, 1h51) de Barry Jenkins avec Alex R. Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes.

Je suis vraiment heureuse que Moonlight ait plu au public des Cramés hier soir. J’avais une crainte, la même que celle de Barry Jenkins : que les spectateurs n’acceptent pas certains partis pris esthétiques du film, radicaux, quasi agressifs, engagés à certains moments pour s’approcher au plus près du héros. A la première vision, j’ai moi-même été gênée par l’usage excessif du flou, certains effets « chichiteux » mais, hier soir, je ne l’ai pas vu ainsi, j’ai lâché prise et j’ai trouvé ma première réaction injuste. Barry Jenkins ne voulait surtout pas faire un film terne et misérabiliste. Au contraire. C’est volontairement qu’il a filmé ainsi, il souhaitait que l’on voit la beauté des lieux, les couleurs, l’architecture, la végétation luxuriante, ce bleu symbole du rêve. Un magnifique écrin pour mettre en valeur ses personnages si fragiles et si forts.

C’est vrai, Marie-No, c’est injuste que ces moments de reconnaissance aient été volés à Barry Jenkins et Tarrel Alvin Mc Craney à la cérémonie des Oscars. Comme tu le disais dans un précédent article : « Quel bazar aux states » !

Barry Jenkins a confié au magazine américain Entertainment Weekly le discours qu’il avait préparé, au cas où :

« Tarell Alvin McCraney  et moi sommes ce gamin. Nous sommes Chiron. Et ce gamin ne sera jamais nommé à huit Oscars. Ce n’est pas un rêve qu’il a le droit d’avoir. Je ressens toujours la même chose. Je ne pensais pas que c’était possible. Mais je regarde maintenant les autres gens qui m’observent, et si je pensais que ce n’était pas possible, comment pourraient-ils le croire eux-mêmes ? Mais c’est arrivé. Donc laissons de côté ce que je pense. Cette chose est arrivée ».

 

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