Quiz n°3- Des personnages et des films, le courage .

Voici 3 personnages de 3 biopics que nous avons vu aux cramés de la bobine. Qu’est-ce qui les rapproche ? Presque rien, ces personnages n’ont rien en commun, ni leur métier, ni leur popularité, ni leur manière de penser et d’agir, ils n’auraient sans doute pas eu plaisir se connaître. Une « petite » chose pourtant les rapproche : Des convictions solides, le courage de penser par eux-mêmes, d’en assumer les conséquences, d’aller au bout de leur projet. Il ne sera pas simple de les reconnaître, deux de ces visages sont peu connus, l’un en revanche est bien connu de ses nombreux lecteurs.

Alors je vous suggère quelques indices, Aux USA, l’un des personnages est devenu, contre toute attente, le « David contre Goliath » d’une cause humaine et environnementale, un deuxième personnage compte parmi les grands penseurs de notre temps, et le troisième se donnait pour mission de montrer la guerre, c’est à dire des tripes et du sang, quoi qu’il lui en coûte. Attention, ces informations ne sont nécessairement pas dans l’ordre d’apparition des photos.

Bonne chance!

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Quiz n°2 Réponses-personnages et des films (2 films italiens)

Cet homme c’est Giulio Andreotti, sept fois président du conseil, vingt-sept fois ministre, sénateur à vie. 
Celui -ci c’est Toni Servillo dans le rôle d’Andreotti

….Et le film c’est « Il Divo » de Paolo Sorrentino, son personnage aux cent surnoms, le petit bossu, Belzebuth, mais surtout « Il Divo » est le personnage le plus important de la démocratie chrétienne au 20ème siècle. Il a beaucoup de cadavres dans son placard. Vous trouverez un excellent dossier sur le film dans le site des Cramés de la Bobine 2009

Cet homme « propre sur lui » qui fait sérieux, qui en impose, c’est Tommasso BUSCETTA, le repenti qui a mis le mafia à genoux
Pierfrancesco Favino, interprète Tommasso Buscetta

Et l’auteur du film, nous le connaissons bien aux Cramés e la Bobine, c’est Marco Bellochio. Pierfrancesco Favino était allé voir Bellochio et lui avait dit :  » je sais que tu fais un casting pour ce personnage, mais ce rôle est pour moi » Et il avait mille fois raison!

Cette mafia que dénonce Buscetta le repenti , c’est celle dont Andreotti était familier, nous sommes à la même époque. Les deux films montrent la collusion entre ce Président et cette Mafia. Cramés de la Bobine 2019. Merci et félicitations !

Un quiz de Georges (2) des personnages et des films…

Le cinéma italien séduit nombre d’entre nous, ses comédies, ses drames, le mélange des deux, son autodérision, son humour caustique ou tendre, son imagination, sa critique sociale, sa générosité, sa folie, son réalisme, ses actrices et acteurs, et puis il y a cette vague montante des nouveaux réalisateurs. Bref, Viva il Cinema!

Aujourd’hui, ce quiz va être plus difficile qu’hier. Voici deux films italiens (c’est déjà un indice :)… Les personnages… Les italiens n’hésitent jamais à dénoncer où à se moquer de personnages importants. Je me souviens d’avoir vu un film un docu-fiction “Sono tornato” (“Me revoilà”) de Luca Miniero, il raconte les pérégrinations de Mussolini, de retour en 2018, et témoigne d’une Italie politiquement déboussolée, voire capable de remettre son destin entre les mains du “Duce”… Ci-dessous, autre registre, ce sont deux personnages qui ont suscité deux films sérieux et qui auraient pu appartenir à un même film.

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Réponses au quiz 1- des personnages et des films

Bravo à tous ceux qui ont trouvé et Merci à tous , plus particulièrement Chantal et Laurence pour leurs réponses parfaites. Demain, nous irons en Italie.

Voici les réponse :

1) Camille Claudel 1915, Réalisé par Bruno Dumont, à ne pas confondre avec celui de  Bruno Nuytten. Juliette Binoche rêvait de jouer avec Bruno Dumont, Bruno Dumont la rêvait en Camille ! Allons sur le site relire l’excellent journal des débats!

2) Rodin  est un film réalisé par Jacques Doillon avec Vincent Lindon. Un biopic qui réussit une sorte de symbiose entre le réalisateur, l’acteur et Rodin.

3) MichelAnge est un film réalisé par Andrey Konchalovsky avec Alberto Testone, le réalisateur, comme son frère Nikita Mickalkov aime l’Italie, et là encore, il a trouvé l’acteur idéal pour nous montrer un révolutionnaire de l’art, un génie dans tous ses aspects. Souvenir du W.E Italien et de toute la science de Jean-Claude Mirabella.

Un quiz de Georges, des personnages et des films (1)

Débutons par une série facile , voici un art représenté par 3 portraits, l’un ne correspond pas à un biopic projeté aux Cramés de la Bobine, cependant les trois films sont bien connus du public en général et des Cramés de la Bobine en particulier. Vous pouvez envoyer vos réponses avisées et… encourageantes à Georges : georges.joniaux45@orange.fr

1) Pour commencer, une femme géniale et … un destin ? Un indice :1915
2. »Le style c’est l’homme même » disait Buffon.
3. Une vision révolutionnaire, et un film impressionnant.

Des personnages et leurs biopics…

Biopic : Film dont le scénario s’inspire de la vie d’un personnage célèbre nous dit le Larousse. Aux Cramés de la Bobine, nous en avons projeté beaucoup. Souvent ils sont parfaitement réussis et captivants.

Parfois, la ressemblance physique des personnages est crédible, et même troublante parfois non et entre ces deux pôles il y a toute une gamme. Côté Non, on se souvient de Nanni Moretti dans le Caïman… Berlusconi y est réduit à son discours ou plutôt à ses formules. C’est un bon choix, ne pas voir la tête de Berlusconi ne nous frustre que modérément.

Je me propose de vous présenter à partir de demain des portraits de personnages qui ont fait l’objet d’un biopic présenté aux Cramés de la Bobine ou à l’Alticiné. Certains sont admirables. D’autres sont des personnages pas ou peu estimables, d’autres encore sont devenus lointains, c’est le film qui les met en lumière, qu’on se souvienne en d’autre temps de Sacco et Vanzetti de Giuliano Montaldo en 1971.

Plutôt ressemblants ces deux acteurs non ?

Parfois les personnages présentés voisineront mal, vous m’en excuserez, ils ne sont là que pour nous conduire à des films et aux acteurs dont il faudra (re)trouver le nom… À des films dont certains sont des chefs-d’œuvre, et dans tous les cas de bons souvenirs cinématographiques.

Rendez-vous demain pour cette série !

18 Mars 1871

Souvenons-nous, il y a 150 ans la commune de Paris avec ses héroïnes et ses héros.

Nous pensons en même temps à Louise Michel et peut-être distraitement à …

Louise Michel  ce bon film film drôle et très sérieux réalisé par Kervern et Delepine

Bon! On ne peut pas dire que ce soit exactement un biopic! Justement, puisqu’on en parle, à propos de Biopic, je vous ai préparé quelques devinettes sur ce thème . Demain je vous en parle.

Gardons la pêche!

Les Yeux Noirs-Nikita Mikhalkov

Voici un film de 1987 loué par les journalistes et qui reçu une standing-ovation du Public au Festival de Cannes, promis à la plus grande récompense du Festival , il n’y a rien obtenu, excepté le Prix d’Interprétation pour Marcello Mastroianni…

Après le superbe Michel-Ange ce film italien réalisé par le russe Andreï Konchalovsky, j’ai repensé que son frère Nikita Mikhalkov lui aussi en 1986 avait réalisé un film Italien-Russe, ou l’inverse : Les Yeux Noirs.

Les deux frères sont deux grands cinéastes. De Mikhalkov, rappelons-nous le souffle de ses films : Urga,  Soleil Trompeur, Le barbier de Sibérie… Dans les « Yeux Noirs », qui leur est postérieur, tout est remarquable, le scénario, il s’inspire de trois nouvelles d’Anton Tchekhov : « La dame au petit chien » « Ma femme », et « Anne au cou ». Les prises de vues sont belles, particulièrement les plans larges. Quant au  Casting, Mikhalkov a confié le rôle principal à Marcello Mastroianni (Romano), avec lui la touche Tchekhov se conjugue à la touche italienne. Marcello c’est l’Italie, avec le grain de folie, l’élégance, l’humour. Ajoutons trois actrices de premier plan, le premier rôle féminin est tenu par Elena Sofanova (Anna), il y a aussi, Silvana Mangano (Elisa), Marthe Keller (Tina). Le début du film est simple :

Lors d’une traversée sur un paquebot  de touriste, un Italien marié raconte à un homme de rencontre ses déboires sentimentaux avec une Russe également mariée.

Imaginez,  nous sommes au début du siècle dernier, l’histoire commence par une rencontre de hazard entre deux hommes, l’un, Romano est Italien, la fatigue se lit sur son visage, il porte une veste blanche, d’un chic décontracté dont l’histoire nous révélera l’usage. Il est atablé devant un verre.  Le second est russe inconnu parlant italien, c’est un élégant septuagénaire, en costume blanc et canotier, il a soif, le bar est fermé. Romano d’un coup joyeux,  lui propose de partager une fraîche carafe de rosé, ils lient conversation.

Et le récit de Romano nous projette dans le somptueux palace italien de sa richissime épouse. Lui, de son côté, n’a jamais rien fait de sa vie, depuis ses études d’architecture. Il est puéril, espiègle, indifférent à la marche des choses, il somnole volontiers. Bref, il s’ennuie et se laisse vivre, entre deux facéties, sous le regard protecteur et bienveillant d’Élisa son épouse. Représentons-nous Mastroianni avec sa belle soixantaine, son humour, son charme naturel, lointain reflet de la Dolce Vita. Son seul projet, c’est de se rendre comme chaque année en cure, pour y soigner… quoi au fait ?

La maison de cure a pour décor Les Thermes de Montecalcino. Et là commence l’aventure. Disons que ce séjour où habituellement il se défoule,  le conduit à une bouleversante apparition, celle d’Anna, une femme au petit chien : « Sabatchka ».

En jouant Romano, Marcello Mastroianni y insuffle l’esprit, l’humour, le naturel de ses films avec Felini, et d’un seul coup, par la grâce du scénario, Romano devient fantasque, pour retrouver Anna, il part en Russie, et là, il y a du mouvement dans les grands espaces de la Grande Russie ; là s’exprime tout l’art du plan large de Mikalkov. Et puis, il y a les rencontres, la loufoquerie des personnages.

Voici un film classique et beau, bien écrit où se mêlent romantisme, humour, et une douce nostalgie. Mais comment se le procurer ? Certes le DVD mais le seul moyen d’échapper à son prix exorbitant, c’est de le trouver d’occasion, et je peux vous le prêter si vous voulez. Mais disons le tout net, le petit ecran n’est déjà pas la panacée pour le cinéma encore moins pour ce genre de film. Vraiment, l’idéal  serait qu’on puisse le projeter à l’Alticiné  un providentiel Ciné Culte !  

PS : 30/11/2020, je tombe sur un article de Jacques Siclier du Monde de 2003, il qualifie le personnage de Marcello Mastroianni (Romano) de paresseux et lâche. Je ne le trouve pas lâche… bien au contraire : Il veut rompre avec sa femme, mais cette rupture coïnciderait avec un ennui majeur dont elle est victime. Alors, il y renonce et c’est un douloureux dilemme que Marcello joue merveilleusement.

Voir ou Revoir : Whiplash de Damien Chazelle à la Télé

Je n’avais pas encore vu Whiplash, et un film musical me tentait. C’est chose faite, et on ne peut pas dire que j’en suis enthousiasmé. C’est film dramatique américain écrit et réalisé par Damien Chazelle, sorti en 2014 qui a remporté le Prix du jury au festival de Sundance 2013, et obtenu le Grand prix et le Prix du public du Festival du cinéma Américain de Deauville, excusez du peu ! Je lis quelque part : « Les puristes disent qu’il ne s’agit pas d’un film sur le Jazz, mais d’un drame sur fond jazzy centré sur l’histoire d’un batteur obstiné et de son mentor tyrannique. Mais la bande-son est géniale, les protagonistes exceptionnels, la photographie chaude, superbe et la mise en scène réussie. C’est haletant comme un thriller et le film ne suit aucun des schémas habituels du film musical. »

Et il faut bien reconnaître que Fabien Teller dans le rôle du jeune batteur Andrew Neiman et J.K Simmons dans le rôle de Terrence Flechter le chef d’orchestre et mentor jouent impeccablement. Mais enfin, je trouve l’ensemble du commentaire assez superlatif. D’abord ce genre de jazz orchestral, c’est un peu du « jazz à Papa ». Quant aux images du film, ses couleurs sont certainement obtenues à l’aide de filtres rouges et parfois verts et c’est assez laid. Je me suis retenu de faire un réglage couleur sur ma télé.

Terrence Flechter joue le rôle d’un chef d’orchestre despotique, manipulateur harceleur, qui ne recule devant aucune humiliation pour faire « progresser » ses élèves. Le scénario justifie la conduite du professeur par un argument d’autorité que voici : « La technique d’enseignement Fletcher est basée sur une anecdote qu’il raconte à son élève, celle de l’histoire qu’a connue Charlie Parker alors qu’il jouait avec Jo Jones. Ce dernier lui lança une cymbale en pleine tête parce qu’il jouait mal. Plutôt que de baisser les bras, celui qui allait devenir le célèbre « Bird » travailla alors de façon acharnée pour être simplement le meilleur ». C’est une invention un peu faible et lourde du scénario. Les cymbales jetées à la tête ne font pas les grands artistes, et l’inspiration géniale.

Quant à l’élève monomaniaque, convaincu du bien-fondé de cet enseignement, il tape comme un sourd sur sa batterie, transpire comme un bœuf. Sans cesse remettant sur le métier, il joue jusqu’à s’en faire exploser la peau des mains. (C’est assez peu vraisemblable et lourdement montré, le sang de ses mains qui goutte et se répand sur les toms ou sur la caisse claire). Le seul personnage qui pourrait sauver ce gamin dans cette histoire, c’est son père, c’est un homme bon. Hélas, il est d’une bonté un peu passive qui n’annule pas l’impression de maltraitance diffuse qui inonde tout le film.

On arrive au bœuf final du batteur qui n’a plus rien à voir avec grand-chose, exit la musique, l’orchestre, le public, il a seulement à voir avec « une performance » et cette relation d’emprise de couple maitre/élève, sado – maso.

Le « Bird » de Clint Eastwood 1988 (1) nous montrait un jazzman, ici je n’en ai pas vu. Whiplash m’apparaît à la fois comme une transposition du monde de l’entraînement militaire dans celui du Jazz et comme une apologie de la violence au travail et du culte de la performance. On est loin d’un Jazz vivant, imaginatif et poétique. Alors que reste-t-il ? Ce rapport entre un élève et son mentor…Et il est exécrable.

Georges

1) Digressions

a) Pour interpréter C.Parker, C.Eastwood avait choisi Dexter Gordon qui est à double titre, un géant saxophoniste. (Son art, sa stature, proche de celle de C.Parker)

b) Le fils de Clint Eastwood, Kyle est un contrebassiste et guitariste basse. J’ai eu le bonheur de le voir et de l’entendre lors d’une tournée Française à Paris…un authentique jazzman !

Week-End du Cinéma Italien 10 et 11.10.2020

Beau succès pour ce Week-End italien, avec sa sélection variée et la prestation sympathique et savante de Jean-Claude Mirabella. Mais ce succès, c’est aussi la présence chaleureuse du public, avec bien sûr les cramés de la bobine et d’une manière générale, tous les amateurs de cinéma, de cinéma italien, de bon cinéma.

Avec « Il campione » de Leonardo D’Agostini,  le week-end commence par un film qui semble facile, qui nous parle d’un cheminement, où l’on voit un jeune homme doué pour le foot, un peu caractériel et fragile pris dans le star-system, saisir l’opportunité d’une rencontre forcée avec un professeur, pour se construire, et quitter progressivement le Pinocchio qui est en lui. Voyant ce film, je repensais au « Maître Ignorant, un ouvrage philosophique de Jacques Rancière » qui montre que le maître a moins besoin d’un savoir académique que de son désir d’enseigner et que ce désir rencontre un désir d’apprendre. Et dans le film le maître trouve la clé. Si « Il campione » n’est certainement pas du grand cinéma, il y a des séquences sensibles et émouvantes soutenues par deux acteurs remarquables et un scénario qui en font un bon film. 

Una promessa (Titre original Spaccapietre (Brise-pierre)de Gianluca et Massimiliano De Serio a suscité de vives réactions. Parfois hostiles, à l’image de celle de R. dont je me souviens un peu du commentaire : Qu’est-ce que ce film qui en rajoute des couches ? Qui mobilise tous les clichés émotionnels, de qui se moque-t-on, le chien, un noir, etc… Où ils vont ? Que veulent-ils dire ? Oui, ce film ne laisse guère de temps de respiration. Ce n’est pas faux. Mais aujourd’hui je tombe sur cet article : « « Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2019, 39 Vietnamiens meurent étouffés dans un camion frigorifique qui les fait passer clandestinement de Belgique en Angleterre. Un an après, les diverses enquêtes lancées aident à reconstituer ce drame et à mesurer l’ampleur des réseaux ». La réalité ne s’embarrasse pas toujours de subtilités et le cinéma n’est pas là pour nous caresser dans le sens du poil. J’appartiens à ceux qui ont aimé ce film et tout autant les acteurs du film.

Maternal, Film italien argentin de Maura Delpero en quasi-huis clos, dans les tons de bleu. La toile de fond sociale du film n’est pas dite, la violence qui s’exerce sur ces femmes, nous la ressentons petit à petit, comme sous l’effet d’un goutte-à-goutte. Et le hors-champ du film est immense. Il ne nous est pas permis de savoir ce que pense notre prochain, il faut qu’il nous le dise. Paola, cette jeune future Sœur affiche un sourire ineffable, elle nous montre que non seulement on ne sait pas ce qu’elle pense, mais qu’en outre, rien ne nous permet de nous en douter. Dans cet univers féminin où vivent des mères célibataires, avec ses Consœurs, Paola est là, patiente, disponible, et douce. Ce qui se joue secrètement en elle, c’est le désir d’être mère, mère de substitution, mais mère. Ce thème je me souviens l’avoir vu dans « l’institutrice » de Nadav Lapid. Si dans ce dernier tout est narcissique, dans Maternal, l’altruisme habille plus subtilement cette volonté, Paola désire réparer. Troublant et fascinant.

De Michel-Ange Film somptueux de Andrey Konchalolovsky, le synopsis nous dit « Michel Ange à travers les moments d’angoisse et d’extase de son génie créatif, tandis que deux familles nobles rivales se disputent sa loyauté ». Nous ne savons si les traits de personnalité de ce Michel Ange sont exacts, si c’est un personnage du 16ème ou du 21ème siécle. Pour le décrire on risque très vite de déborder d’adjectifs pour parler de lui : frénétique, exalté, intense, bouillonnant, passionné, tourmenté. On ne voit pas l’homme travailler la pierre mais l’homme imaginant, le patron, parfois roublard et injuste ; le génie. Le format du film, ses couleurs, les décors, les personnages tout y est parfait, un peu comme si le réalisateur s’était dit, pour parler d’un des plus génial artiste, il faut donner au cinéma ce qu’il peut de mieux. Et en effet ce Michel-Ange mériterait bien un Donatello.🙂 

Sole de Carlo Sironi avec Sandra Drzymalska, a eu le moins de spectateurs, sur le plan formel, il n’est comparable à aucun de cette série, mouvements de caméra réduits au possible — Parti pris de sobriété absolue — Avec ses personnages tristes, sans avenir, sans espoir, ce film fait écho à « Maternal » par cette question du désir de maternité et à « una promessa » pour la violence de l’exploitation de l’homme par l’homme, qui n’est pas banale, c’est celle de riches. Une femme de mafieux désire un enfant, elle ne peut pas en avoir. Qu’à cela ne tienne, un enfant ça s’achète, s’il n’y a que ça ! Il est là, dans le ventre d’une femme, une pauvre jeune polonaise, il n’y a qu’à attendre et la faire garder par un neveu bon à rien pour que tout se passe bien. Le rapport de ce jeune homme à cette jeune femme tient en une phrase qui arrivera aux deux tiers du film, elle est une manifestation d’identification, d’amour et d’impuissance en même temps…mais peut-être d’autre chose. Avec ce thème de l’exclusion, de la réification du tiers, la mère porteuse, nous entrons dans le stade ultime de la société marchande, un sujet actuel. 

Citoyens du Monde de  Gianni Di Gregorio  est la note joyeuse et pour reprendre Jean-Claude Mirabella, une manière de parler légèrement de choses graves, par touches légères, avec une sorte de pudeur exquise. Et en effet on retrouve dans ce film l’humour, la convivialité, et le plaisir de vivre généreusement, de bon vin, d’amitié et…de pastèques. S’il y a un film qui me donne un désir d’Italie, c’est bien lui. Aucun film n’aurait mieux fini ce week-end qui nous l’espérons a pu donner aux spectateurs une source raffraichissante de plaisir esthétique. Celle que procurent les films originaux et beaux, et par ces temps désolés, bien du bonheur. 

Merci aux cramés de la bobine, à tous les spectateurs qui font vivre ces films en même temps qu’ils les vivent, merci à Jean-Claude Mirabella, c’était un grand cru ! 

Et Viva Italia!