Ciné d’ailleurs, vu par Marie

LA DOULEUR

Mélanie Thierry livre une remarquable interprétation de l’incarnation de la douleur qu’est cette femme (Marguerite Duras) attendant le retour de son mari arrêté par le Gestapo.

Douleur de l’attente dans l’interrogation de revoir l’homme qu’elle aime ; douleur d’imaginer ses souffrances ou sa mort. Douleur devant l’ambiguïté de ses sentiments alors qu’elle se donne à un autre homme ; qu’elle en séduit un autre qu’elle utilise.

C’est la douleur qui lui permet d’exister durant ces longs mois d’attente. Mais la plus poignante douleur n’est-elle pas celle qui la submerge en découvrant que celui qui revient n’est plus celui qu’elle a tant attendu ?

 

STRONGER

Victime de l’attentat du marathon de Boston, Jeffrey est amputé des deux jambes, traité en héros par la foule qui l’ovationne. Ce que ne perçoit pas cette foule, c’est le regard empreint d’un insondable désespoir de ce héros bien malgré lui.

On se prend à exécrer la mère, alcoolique, tellement fière d’être la mère de ce héros, qu’elle reste indifférente aux réels besoins de ce fils sévèrement handicapé au point de se transformer en manager des relations publiques plutôt qu’être à l’écoute de la souffrance de Jeffrey.

Il n’y en a qu’une pour lui apporter l’aide véritable qui lui permet de gagner le combat : Erin, sa compagne, pleinement consciente qu’un « héros » mutilé est avant tout un homme à reconstruire.

Très beau film où l’interprète de Jeffrey (Jake Gyllenhall) est bouleversant d’humanité.

3 BILLBOARDS

Un film dur, le personnage principal en est une femme obsédée par la volonté que soit retrouvé l’assassin de sa fille. Parmi ceux qui l’entourent, deux policiers, de personnalité très différente, alimentent l’intrigue.

Le film ouvre la réflexion sur le désir de vengeance, ses ressorts inavoués, ses aveuglements et ses outrances ; sur son inanité aussi ; sentiment, profondément humain, auquel nous risquons tous d’être confrontés.

Frances McDormand est exceptionnelle de vérité dans ce rôle de femme implacable.

PENTAGON PAPERS

En 1960, aux USA, le poids du pouvoir exécutif sur la liberté de la presse sous forme de thriller haletant et passionnant. S’y ajoute la place accordée aux femmes ! Meryl Streep, qui incarne la présidente du Washington Post, révèle en finesse les doutes, les hésitations que lui imposent son statut de femme dans ce monde éminemment masculin. Les pressions et les tentatives d’influence dont elle est l’objet font douter jusqu’à la fin de sa décision… maintenant ainsi le suspense.

 

 

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