« Une vie » de Stéphane Brizé

 

Nominé à la Mostra de Venise 2016Soirée-débat mardi 17 à 20h30

Présenté par Marie-Noël Vilain
Film français (novembre 2016, 1h59) de Stéphane Brizé avec Judith Chemla, Jean-Pierre Darroussin, Yolande Moreau, Swann Arlaud,Nina Meurisse, Olivier Perrier et Clotilde Hesme
Scénario Stéphane Brizé et Florence Vignon
D’après l’oeuvre de Guy de Maupassant
Synopsis : Normandie, 1819. A peine sortie du couvent où elle a fait ses études, Jeanne Le Perthuis des Vauds, jeune femme trop protégée et encore pleine des rêves de l’enfance, se marie avec Julien de Lamare. Très vite, il se révèle pingre, brutal et volage. Les illusions de Jeanne commencent alors peu à peu à s’envoler.

 

« Je t’aime comme un pauvre enfant
Soumis au ciel quand le ciel change ;
Je veux ce que tu veux, mon ange,
Je rends les fleurs qu’on me défend. »
Extrait du poème « J’avais froid » de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

« Car souvent, quand un jour se lève triste et gris
Quand on ne voit partout que de sombres images,
Un rayon de soleil glisse entre deux nuages
Qui nous montre là-bas un petit coin d’azur »
Extrait du poème « Le Dieu créateur » de Guy de Maupassant (1850-1893)

dits par Jeanne Le Perthuis des Vauds, merveilleusement dits par Judith Chemla, choisi(e)s par Stéphane Brizé

L’histoire est triste, bien sûr.
Un tel désenchantement, tant de désillusions …

Mais ce n’est pas tant l’histoire qui m’a captivée que le film lui-même, comment Stéphane Brizé raconte cette histoire.
Les acteurs, le montage en flash back, flash forward, les ellipses , les images sur plusieurs saisons, les sons des voix mêlées de vent, de pluie, de bruissement des feuilles, le format, la musique, les costumes. Tout.
Chapeau bas !
pour savoir, en deux heures, nous faire vivre ces 27 ans .
Avec une telle délicatesse, une telle virtuosité.

Marie-Noël

NB : J’aime les personnages purs auxquels Stéphane Brizé s’intéresse pour ses films. Ses choix me rassurent.

 

 

Une réflexion sur « « Une vie » de Stéphane Brizé »

  1. Une vie

    Stéphane Brizé reste fidèle au développement de Maupassant : Jeanne, née pour la joie de vivre et la tendresse, voit sa vie sombrer tragiquement, trahie par son mari, ruinée par son fils. L’histoire est sans surprise, somme toute banale.
    Le chef-d’œuvre qu’en a fait Maupassant grâce à sa plume, Stéphane Brizé le réalise avec sa caméra. Les images ravissent par leur délicatesse ; de plan en plan, de paysage en portrait (auquel le profil de Judith Chema se prête à merveille), on pense à La Tour, Vermeer, Monet, Courbet.
    La musique, en n’étant pas omniprésente, laisse place à une bande son où l’eau, le vent, le feu, les pages d’un livre trouvent leur force évocatrice.
    Ce film est un excellent moment de cinéma et, atout non négligeable, il donne envie de relire Maupassant.

Laisser un commentaire