L’Amore in città

Novembre 1953, 1h49
ressorti en salles le 22 juin 2020
(diffusé actuellement sur Ciné+classic)

Six histoires par six grands metteurs en scène italiens sur la misère de l’amour à Rome au début des années 50.

Amore che si paga de Carlo Lizzani
Tentato suicido, de Michelangelo Antonioni
Un’agenzia matrimoniale de Federico Fellini
Storia d Caterina de Francesco Maselli
Paradiso per 3 ore de Dino Risi
Gli italiani si voltano d’Alberto Lattuada

Ce film, vu hier soir sur Ciné+classic m’a fortement impressionnée et juste avant que notre WE du cinéma ne commence, aujourd’hui à 14h30 !
Ce sextuple portrait de la jeune fille italienne des années 1950 entre en résonance avec la société contemporaine.
En 1953, l’Italie se reconstruit. En 1953, à Rome, autour de Rome, c’est la misère noire, très très noire …
Le cinéma italien, lui, par les succès du courant néoréaliste, commence sa renaissance et Cesare Zavattini (scénariste avec Vittorio de Sica sur Ladri di biciclette, Miracolo a Milano …), initie ce film de six sketchs et autant de regards portés sur la condition féminine en 1953, à Rome et qui en 2020 nous étourdissent, certains plus que les autres, tant ils se catapultent avec la condition féminine d’aujourd’hui, cf le sketch final, Gli italiani si voltano d’Alberto Lattuada !
Ces courts métrages de 1953 sont à mille lieues des sketchs satiriques du cinéma italien des années 1960 et 1970 ! 
Dans L’Amore in citta, Federico Fellini, Dino Risi ou Michelangelo Antonioni racontent des « histoires vraies », caméra au poing, collée à la misère, dressant le portrait-type de la jeune fille pauvre italienne du début des années 50. Les cinéastes sont de reporters, leurs scénarios, des faits-divers.
Pour Un’agenzia matrimoniale, Fellini filme déjà un journaliste faussement désinvolte qui plus tard se perdra dans La dolce vita, tandis que dans Paradiso per 3 ore Dino Risi promène sa caméra sur ses congénères au dancing en un tableau où jeunesse, beauté, laideur, fraicheur et transpiration se mêlent devant son regard sarcastique. en un bouquet entêtant.

L’Amore in citta, est à voir assolutamente !

L’occasion de renouer avec un cinéma exigeant et hyper réaliste et le temps du pain noir où rien ne portait à sourire …
Mais le temps de la comédie italienne et son pain blanc allait arriver !

Un « Amore in citta » aujourd’hui serait noir
et sans gluten 

Marie-No

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