Meilleure comédie et meilleure actrice aux Golden Globes 2018
Du 19 au 24 avril 2018
Distributeur : Universal Pictures
Présenté par Marie-Annick Laperle
Synopsis : Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird a perdu son emploi.
Je ne savais pas que Lady bird voulait dire coccinelle.
Christine veut qu’on l’appelle « coccinelle », c’est mignon, ça, mais ça ne nous met pas« delighted », non plus. En fait on n’est enchanté de rien.
Tout se passe comme si Greta Gerwig avait voulu suivre point par point un cahier des charges précis pour coller au stéréotype de la comédie douce-amère, indépendante et cool avec de la jolie musique sucrée nineties et des protagonistes un peu en marge, pas trop quand même et tellement attachants avec un bon fond bien ripoliné qui ressort toujours de toutes façons. Obligé, on est en Amérique, quoi !
Lady bird a 17 ans, vit à Sacramento, dans une famille modeste, qui se prive pour l ‘envoyer dans un lycée privé (puisque dans le public on se fait égorger) et elle vit de l’autre côté du periph euh … de la voie ferrée. Dès le début du film, Greta Gerwig se plante sur le rythme. Pour biffer la case « comédie enjouée », elle nous fait subir un tourbillon de scènes montées dans une frénésie de fête foraine. Stop ! On voudrait faire connaissance et puis voir un peu que la vie de « coccinelle » à Sacramento, c’est une succession de jours interminables où on s’ennuie ferme, même que c’est pour ça qu’elle veut absolument aller étudier ailleurs. A New York de préférence. On est en 2003, elle a des chances d’y arriver, le 11 septembre joue en sa faveur !
Être ailleurs, ne plus être cataloguée du mauvais côté, ne plus se serrer la ceinture en famille et surtout fuir sa mère avec qui la connexion est presque totalement interrompue. Au mieux, ça grésille fort sur la ligne ! Comme pour 9 adolescentes sur 10, sa mère représente, à l’instant T, ce qu’elle ne veut jamais devenir.
Lady bird découvre l’amour x2 , se trompe, pleure un peu. Délaisse sa meilleure amie pour la fille branchée de la classe, plus riche, plus fun. Bilan des courses : un homosexuel, un pseudo intello contestataire blasé chic, une obèse et une bimbo. Emballez, c’est pesé.
Et bien sûr, à la fin, on se recale, la mère et la fille se parlent bien et Sacramento … Ah ! rouler dans Sacramento … Et le dimanche à New York, après une nuit bue au goulot, le nez au vent elle retrouve le droit chemin et l’église du coin de la rue, devant le chœur d’enfants … et se revoit, c’etait hier …
Et tout est tellement attendu !
C’est bien interprété. La mère et le père sont très bien. Mais les rôles sont tellement caractérisés, les bornes des personnages tellement marquées … Le supplément d’âme ne fait pas partie du package. Ca peut plaire. Du bon boulot, bien ficelé, bien récompensé.
Balisé, sans surprises, hyper-conventionnel … surévalué.
Pas très intéressant
Assez énervant
Marie-No
Pour ma part, si j’ai trouvé ce film intéressant et bien joué, je trouve néanmoins ta critique assez juste vu sous cet angle. De plus elle est drôle!
Peut-être sous-estimes-tu le mobile de l’adolescente et sa trajectoire :
Lady Bird, Sacramento, maison de pauvre vs maison de riche, dépôt à bonne distance du lycée, l’autre côté de la ligne de chemin de fer, petits mensonges ordinaires, réactions de prestance etc… bref, la honte de cette jeune fille! et en même temps cette manière de se poser en s’opposant des adolescents.
Un cheminement vers une reconnaissance de son identité, particulièrement après la séquence,
-je viens de Sacramanto!
-Pardon?
-Je viens de San Franciso!
-Ah Cool!
Puis l’Eglise et son identité provinciale, chrétienne et familiale modeste : je m’appelle Christine (ce n’est pas rien de s’appeler Christine à Sacramento). Elle quitte son double pour autre chose. Bref un sujet d’identité.
G
PS : Cette jeune fille avait de braves parents.