Chronique d’une liaison passagère-Emmanuel Mouret

En bref…

Voici un film qui a tout pour plaire, son casting : Charlotte (Sandrine Kiberlain) et Simon (Vincent Macaigne), ce gentil et idéal tandem bobo- Ce style bobo tant prisé par le cinéma d’auteurs français – Et puis il y a l’écriture soignée des dialogues qui est la marque d’Emmanuel Mouret.

Ces deux personnages se rencontrent et n’ont qu’une envie c’est de coucher ensemble. Charlotte l’exprime en mode majeur, carrément et Simon en mode mineur, teinté d’une touche de « culpabilité » et de maladresse. Le décor est planté dès la bande annonce.

…Et si tu m’aimes, prends garde à toi!

Là où tout n’est qu’affaire de désir il n’y a pas de faute : Tu ne trompes pas ta femme car c’est elle que tu aimes, il n’y aura rien d’autre que du plaisir entre nous.

Dans l’amour courtois au Moyen-Age, le chevalier servant aime sa Dame mais tous liens physiques lui sont interdits par le code de chevalerie. Ici Mouret inverse la formule. De sorte que ces deux-là finissent par être obligés d’inventer des stratagèmes de non-attachement, de non-amour pour continuer leur commerce, de se centrer sur leur désir et leur plaisir sans tâche (amoureuse).  D’ailleurs, pour conforter  leur règle de jeu,  ils font une expérience de triolisme en compagnie de la non moins pure est innocente Louise (Georgia Scalliet). Mais voilà! Charlotte et Louise deviennent amoureuses l’une de l’autre. (Louise qui du coup se fera faire une PMA en Espagne…la panoplie complète).

Alors, comment se passe une rupture dans une telle histoire ? Il y a des codes de comportement : Toute manifestation d’attachement est bannie (ce serait lourd). En revanche, l’éconduit peut à la rigueur manifester un peu d’étonnement et de tristesse nostalgique, mais il doit avant tout demeurer tendre et compréhensif.  (Ce qui est léger, élégant).

Alors, on songe un instant à Woody Allen inventeur de situations amoureuses paradoxales subvertissant les codes sociaux, exemple« Whatever Works », mais ça ne dure pas longtemps, il y a chez Woody distance humoristique et capacité d’autodérision qui à mon avis, échappent un peu à Emmanuel Mouret.

Georges

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