Turandot de Giacomo Puccini

Donné au Met et retransmis en direct hier à AltiCine : Turandot de Puccini, mise en scène de 1987 de Franco Zeffirelli en hommage à ce grand metteur en scène de cinéma et d’opéra disparu en juin de cette année. Grandiose. 150 minutes de bonheur total.
De l’opéra comme on l’aime, avec des décors, des costumes taillés à sa mesure. Très grands.
Et Zefirelli voyait l’opéra en grand ! Décors et costumes travaillés, généreux,  raffinés, étoffes précieuses, il veillait au moindre détail et le résultat est époustouflant !
Je suis de ceux qui trouvent que les opéras ne s’écoutent pas, ils se regardent et Turandot en est la parfaite illustration.
Et même si, bien sûr, in situ, c’est mieux, en retransmission, on a le privilège et l’avantage de voir les détails, les expressions des visages et, pendant les entractes, d’entrer dans les coulisses, d’assister aux changements de décors, ballet minuté et impressionnant de techniciens experts, et de voir soudain un(e) artiste rayonnant(e), polyglotte, entièrement tourné(e) vers la musique, venir, quelques instants, nous parler de son art.
Quelle jouissance ce doit être de chanter ces airs là, Nessun dorma (Calaf formidable hier par Yusif Eyvazov), Signore ascolta (par Liù/Eleonora Buratto).
A la fin quand ils saluent, on retient ses larmes. Dieu que c’est beau !
Alors on préférerait, à ce moment-là, être dans la salle pour applaudir, crier les noms, ovationner.
Brava ! Bravo !

Franco Zeffirelli (2003-2019)
Confié à l’orphelinat des Innocenti le jour des Z, sa mère, admiratrice de Mozart, le fait inscrire sous le nom de Zeffiretti (Idomeneo), mais, suite à une erreur de transcription, il devient Zeffirelli. Il est recueilli par une Anglaise installée à Florence qui lui enseigne sa langue et lui fait découvrir Shakespeare qui l’accompagnera toute sa vie. D’abord assistant de Lucchino Visconti, il commence dans les années 50 une carrière de metteur en scène d’opéra qui s’échelonne sur plusieurs décennies et le conduit à travailler régulièrement avec La Scala de Milan et le Met de N.Y. Il dirige Maria Callas à Milan, Vérone, Paris,  dans des représentations mémorables de La Traviata (1959), Tosca (1964), Norma (1965).
Pour le cinéma il réalise en 1967, une adaptation de La Mégère apprivoisée de Shakespeare avec Elisabeth Taylor et Richard Burton qui connaît un beau succès et l’encourage à adapter Roméo et Juliette l’année suivante, avec Leonard Whiting et Olivia Hussey, deux jeunes inconnus dans les rôles titres. Pour la première fois, un metteur en scène employait des acteurs ayant l’âge réel des rôles. Ce film (qui est aussi un de mes premiers souvenirs de cinéma)  sera le plus grand succès de la carrière de Zeffirelli et remportera deux Oscars (meilleure photographie et meilleurs costumes).
Viendront ensuite Jésus de Nazareth, Jane Eyre.
Et Callas for ever (2002) qui marquera la fin de sa carrière.
La boucle était bouclée.

Marie-No

Charles Gérard (1922-2019)

L\'acteur Charles Gerard, le 5 décembre 2016 à Paris.

Ses parents avaient fui l’Arménie soviétique en 1920, car son père était un général tsariste et Charles était né sous le prénom de Gérard en 1922 à Istambul qui s’appelait, alors, Constantinople.
Emigrés en France courant des années 20, les Adjémian s’étaient installés à Marseille puis au Pré-Saint-Gervais.
Sous l’occupation, Gérard Adjémian se retrouve seul. Il a 20 ans.

Boxeur souvent KO, c’est autour du ring qu’il fait la connaissance, et deviendra ami pour la vie, de Jean-Paul Belmondo qui l’emmène dans le monde du Cinéma où, sous le nom de Charles Gérard, il s’essaie à l’écriture de scénario et à la réalisation.
Mais c’est comme acteur, dans une soixantaine de films pour, entre autres, Claude Lelouch, Henri Decoin, Nadine Trintignant, Gérard Oury, Philippe de Broca, Henri Verneuil, Francis Veber, Claude Zidi, Georges Lautner, Elie Chouraqui, qu’il fera carrière.
Pour Lelouch, depuis « Un homme et une femme », il était Charlot.
Immédiatement sympathique, il incarnait à merveille le pote de toujours, la bienveillance, le soutien inconditionnel.

Aujourd’hui, on mesure combien Charles Gérard nous était familier.

https://youtu.be/i4xeyekiVjw

Les Arbres remarquables (2)

Les Arbres Remarquables, un patrimoine à protéger : Affiche

Documentaire de Georges Feterman, Jean-Pierre Duval et Caroline Breton
Soirée-débat lundi 16 septembre 2019
Animée par :
Bérengère Metzger de l’Association Ecolokaterre pour l’Arboretum des Barres et de Maxime Fauqueur Présidentde l’Association A.R.B.R.E

Dans la vie, je me tiens plutôt éloignée des arbres, des arbres de la forêt, dressés vers le ciel, serrés, menaçants, étouffants à tel point que, dès le premier pas dans une forêt, mon souci est d’en sortir, de m’en sortir. Au secours !
Alors le documentaire d’hier soir, m’a agréablement surprise. Les arbres qu’on y rencontrent sont des arbres à part, solitaires, libres, autoclonés parfois, plantés parmi les hommes, visibles et remarquables déjà parce qu’on ne peut pas ne pas les voir, et remarquables par leur âge, leurs formes, leurs racines ancrées ici ressortant plus loin, régénérées, renouvelées. Des forces de la nature ! Ces arbres-là sont des refuges, des œuvres d’art qu’on a envie d’observer longuement comme on observe les tableaux qui nous plaisent, globalement et minutieusement, infiniment.
Faire la connaissance de ces êtres lumineux et obscurs, délicieusement verts, profondément sombres, majestueusement tordus, bossus, aux formes élargies, étendues ou stoppées, improbables, rafistolés parfois, a été un réel plaisir.
Arbres remarquables et précieux.
Hier, j’ai pensé à d’autres individus feuillus moins remarquables,  parfois remarqués d’un seul, de moi, de toi, de lui, d’un autre, d’une autre avant, en leurs temps, d’enfants qu’ils ont fait grandir.
La place de la République était alors un terrain de jeux. Quel bonheur de s’y retrouver, de s’éparpiller, envolées de moineaux qui vivaient dans la ville. Il y avait l’école, les courses effrénées dans le quartier et puis le rassemblement, les retrouvailles  des gamins du quartier, toujours sur la place, à l’ombre des platanes.
Quand, en 2010 on a fait disparaître des arbres de son enfance, un vieil homme a pleuré. Un enfant, né en 1926, inconsolable qu’on ait coupé ses platanes remarquables. 

 

L’image contient peut-être : arbre, ciel, plein air et nature

« L’arbre tordu vit sa vie, l’arbre droit finit en planche »
Proverbe chinois

Marie-No

PS : La musique … dommage
On laisse le mot de la fin au vieux monsieur « Il va pas bientôt l’arrêter, son truc ? »
Sans compter qu’il va falloir le redescendre le piano droit rouge incongru.

 

Perdrix de Erwan Le Duc

Perdrix : Affiche

Le réalisateur, Erwan Le Duc, est journaliste sportif à la base. Genre, le type couvre le Mondial de foot en Ukraine !!!
Comme quoi il ne faut jamais désespérer de rien puisque, avec « Perdrix », son premier film long métrage, Erwan Le Duc nous offre une comédie romantique, déjantée, soignée, signée.

Une telle émotion, une telle fantaisie avaient bien besoin de sortir !
D’abord sur nos gardes, on plonge vite dans l’histoire et on prend un plaisir mélancolique à être avec cette famille loufoque mais pas tant que ça, soudée, mais pas tant que ça, figée dans l’empêchement.
Ca parle d’amour. L’amour naissant et évident entre Pierre et Juliette, l’amour pudique, débordant, étouffant, d’une mère pour ses fils, d’un père pour sa fille, l’amour préservé et ravageur d’une femme pour son mari disparu, l’amour fraternel.
L’équilibre est trouvé entre la fantaisie et l’émotion.
Dans la famille Perdrix, le gardien du temple c’est Pierre (Swann Arlaud, épatant en gradé lunaire), le fils aîné, gendarme bienveillant qui n’ a pas grand chose à gendarmer dans sa bourgade perdue des Vosges. A part garder un œil sur la colonie de nudistes, arrivés là depuis peu, voulant faire reconnaître leur droit à se présenter sans artifices, sans masque, nus donc et signifier à tous par des « actions » l’urgence à adhérer à leur cause, à se débarrasser du superflu, à participer à leur révolution.
Pierre Perdix doit aussi encadrer les reconstitutions historiques. Il y a des tanks, des jeeps à garer. Et les bénévoles à accompagner. Ils se passent l’uniforme tantôt français, tantôt allemand. Interchangeables, pareils. Un seul mot d’ordre : zénitude.
Nicolas Maury (le Hervé de Dix pour cent) est Julien dit Juju, le frère de Pierre. Juju père opaque, biologiste réfugié dans la géodrilologie, vouant une passion totale à ces animaux fouisseurs, précieux indispensables alliés du futur, acteurs majeurs dans la qualité du fonctionnement des agroécosystèmes. Juju a une fille, Marion, ado, dans la honte du père, faute de mère,  et le sien lui tape l’affiche format XXL ! Elle, ce qu’elle veut c’est partir en sport études option ping-pong, échapper à sa grand-mère aussi, Thérèse, formidable Fanny Ardant, enfermée dans son deuil avec tous les siens, réfugiée dans son garage, dans l’écoute des autres. Car cette tribu, entre eux, ne se parle pas. Ça s’est décidé comme ça, quand le père est mort, il y a des années. Ils se sont groupés et figés. Thérèse inconsolable d’avoir perdu l’homme de sa vie, l’homme idéal, croque désormais tous les autres, simples mortels, ce qui ne la console nullement.
Un beau jour,  Juliette débarque et Juliette (Maud Wyler formidable en malheureuse électrisée), c’est le contraire. Son cas est tout aussi pathologique, remarquez ! Juliette c’est la fuite en avant avec sa vie consignée sur des petits carnets qui la retiennent en arrière.
Qu’est-ce qui pourra bien rompre ces malédictions ?
L’amour évidemment !
L’amour qui les fera tous sortir du cadre pour les remettre sur le chemin du possible bonheur.

Beaux personnages, dialogues travaillés,
Une jolie comédie, originale et émouvante.
C’est rare.

Marie-No

Jean-Pierre Mocky (1933-2019)

Jean-Pierre Mocky au Clap Ciné !

Bouleversant, drôle, provoquant, choquant, étonnant, époustouflant, impressionnant, touchant, séduisant, charmant.
Dans la vie, Mocky avait mis des distances, ses distances avec les imbéciles, les hypocrites, les malotrus dont il n’a cessé, à l’écran, de brosser des portraits depuis 1959, infatigable enthousiaste mélancolique, attachant détaché. 66 films ! Et il avait encore du pain sur la planche.
On n’a pas fait gaffe qu’il pouvait s’envoler et voilà !
Le 8 août, Jean-Pierre Mocky est parti rejoindre les irremplaçables.

68, mon père et des clous (2)

68, mon père et des clous, je remonte le titre et le temps.
Les clous de mon enfance puis mon père et, par extension, mon grand-père, gardiens de clous dans des boites précieuses , longtemps interdites, permises en accès temporaire et surveillé, à mon frère, d’abord, puis à moi, grande, alors, pour de vrai et très vite en possession moi-même de ma propre boîte à clous que je continue de remplir avec ceux trouvés par terre, partout. Interdiction, impossibilité (presque) maladive de les laisser là … Et je me rappelle la quincaillerie de mon enfance, rue Dorée, trois marches, la porte, je re-sens cette odeur si particulière… ça faisait si longtemps ! Monsieur M savait compter et comme son époux, Madame M portait une blouse. Ses cheveux naturels étaient maintenus en place par deux petites barrettes pour une tenue permanente jusqu’à la fermeture. Tout, et c’était beaucoup, parfaitement rangé, jamais à court, déclaré admirable ce qui m’amène à 68, le 68 de mon adolescence.
Alors, c’est à ça qu’un de ces diables devenu vieux pourrait ressembler, aussi?

Jean est un mystère. On en apprend sur lui mais pas tant que ça. Même sous la torture, il ne parlerait pas. On comprend qu’il a été marqué au fer rouge de ses idées perdues. Lui n’en est pas mort, mais les marques sont là. D’autres les auraient cachées devant un auditoire, ou dans une boucherie … Non, trop prenant et/ou trop violent pour ce Jean-là. Après une vie de quincaillier, l’âge venu, devant nous, il ne laisse presque rien paraître du déchirement de laisser ses employés licenciés, eux si tristes d’être obligés de les quitter, lui et Bricomonge, leur antre, leur refuge. Il fait face. Ne pleure pas. Hors champ, il aura pleuré, sans doute … Pleuré sur ces belles années où les clous se vendaient tout seuls, pas besoin de compter. Ces années de tranquillité et de rencontres aussi.
Mais lui reste-t-il des larmes ? A son fils il semblerait qu’il n’ait pas parlé des années d’avant, celles qui l’ont, à la fois endurci et en même temps carapaçonné, alors, ni vu, ni connu, je t’embrouille, il tient bon, fait face, ne lâche rien. Malin, il enrobe, joue au chat et à la souris, pas de problème : le chat c’est lui.
On comprend qu’un jour, il y a longtemps, Jean a décidé de déposer les armes et que leur poids l’a mis à terre. Après … On comprend qu’un jour, il s’est redressé. Qu’on l’y a aidé. Après …
Après, quand il a tenu debout, qu’elle a pû le lâcher, qu’il a recommencé à marcher, il n’a pas bien su où aller et, aucune autre activité ne pouvant alors l’occuper à plein temps, il a choisi de se rafistoler à son compte, dans le foutras d’une quincaillerie et pouvoir, ainsi, incognito, continuer à penser. Penser toujours et si, en plus il y a des makrouts. Hmm !
Un film délicieusement mélancolique.

Marie-No

Kinorama 77

Pour avoir participé à cet événement en 2018, sorti mon « Maurice », mais surtout passé 3 jours épatants, je vous encourage à vivre, vous aussi, cette formidable expérience.

C’est du 5 au 7 juillet 2019 à Avon et les inscriptions sont ouvertes

« Faire bien avec rien,

faire mieux avec peu… mais le faire maintenant ! »

https://kinorama77.wixsite.com/avoblo

Douleur et Gloire de Pedro Almodovar

Douleur et gloire : Affiche

Soirée débat animée par Laurence mardi 11 juin 2019

 

Les premières images, déjà captivent. L’émotion nous étreint et ce sera jusqu’au bout.
De ses giclées de couleurs, poudres magiques, Pedro Almodovar illumine la vie. Un peu de sa vie, ici condensée en l’essentiel.
Et on se surprend à penser que, si chacun de nous faisait son autofiction, comme pour lui, les éléments majeurs en ressortiraient.

Almodovar, lui, les filme. Et comment !

Pedro Almodovar se livre tout simplement, sans s’apitoyer, nous parle de lui.  De son enfance pauvre mais enluminée de sa mère, son joyau.
Penélope Cruz en Jacinta, madone en sa cueva à ciel ouvert, caverne lumineuse, berçant son enfant de son chant,  l’enveloppant dans sa tendresse maternelle, l’imprégnant pour la vie de son amour absolu,  n’a jamais été aussi touchante, aussi belle, plus vraie que vraie, mère souveraine,  éblouissante du blanc immaculé des draps étendus au soleil.
Et on voit que Pedro/Salvador est riche de naissance. Riche du côté de sa mère.
Après un résumé pudiquement, ironiquement, psychédélique, il nous montre et détaille où il en est, ses multiples douleurs, physiques, psychiques et les événements choisis qui ont fait de lui cet être fragilisé, aujourd’hui, au moment où ressort Sabor. C’est sa vie qui défile … Le premier émoi qui donne la fièvre, l’envie furieuse de vivre, les amours qui finissent un jour et nourrissent pour toujours.
Oh, si ! Pedro a été un bon fils : égoïste et Salvador !

Douleur et Gloire est comme une introspection, clinique et romanesque.
Par bonheur, et dans la douleur, aussi, chez Almodovar, la créativité l’emporte infiniment et indéfiniment sur la mélancolie.
Rechercher pour la recréer la saveur du premier désir.
Primer Deseo. Moteur !

Un très beau film. Antonio Banderas a reçu la palme du meilleur acteur à Cannes et c’est bien mérité d’autant qu’il réussit par son interprétation à ce que, au final, il s’efface et que ça soit Pedro Almodovar lui-même qui nous atteigne et nous bouleverse !

Marie-No

Cannes 2019

 

 

Beaucoup d’appelés, peu d’élus, c’est la vie

En dehors de la qualité cinématographique des films primés que nous pourrons apprécier, ou pas, dans les mois qui viennent, en donnant cher de la Vie,  en faisant une belle place aux urgences du Monde, le Palmarès est, déjà, un contentement.

 

Palme d’Or
«Parasite» de Bong Joon-Ho

Grand prix du jury
Atlantique de Mati Diop

Prix d’interprétation masculine
Antonio Banderas pour «Douleur et Gloire» de Pedro Almodovar

Prix du jury (attribué ex-aequo)
«Les Misérables» de Ladj Ly
«Bacurau» de Mendonça Filho et Juliano Dornelles

Prix de la mise en scène
Les frères Dardenne pour «Le Jeune Ahmed»

Prix d’interprétation féminine
Emily Beecham dans «Little Joe» de Jessica Hausner

Prix du meilleur scénario
Céline Sciamma pour «Portrait de la jeune fille en feu»

La caméra d’or
«Nuestras madres» de Cesar Diaz


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Pour rappel, étaient en compétition :
The dead don’t die de Jim Jarmush
Douleur et Gloire de Pedro Almodovar
Il Traditore de Marco Bellochio
The Wild Goose Lake de Diao Yinan
Parasite de Bong Joon-Hoo
Le jeune Ahmed de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin
Atlantique de Mati Diop
Mathias et Maxime de Xavier Dolan
Little Joe de Jessica Hausner
Mektoub my love : intermezzo d’Adelaltif Kechiche
Sorry, we missed you de Ken Loach
Les Misérables de Ladj Ly
A Hidden life de Terence Malick
Bacarau de Kleber Mendonça et Juliano Dornelles
La Gomera de Corneliu Porumboiu
Frankie de Ira Sachs
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
It must de heaven de Elia Suleiman
Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino
Sibyl de Justine Triet (cf mon commentaire sur Allociné)

 

Marie-No