Week-End de Cinéma Italien 2022

Voilà… Bien heureux de ce week-end Italien passé ensemble, de ces moments cinématographiques animés par Jean-Claude Mirabella et…il y avait dans l’air comme une ambiance d’avant-Covid et espérons-le, d’après… Nous étions tout au plaisir de nous retrouver et d’échanger les uns les autres durant les poses.

Je vous livre ici quelques impressions sur ces films du WE vous pourrez en savoir davantage en voyageant sur le Site de Cramés de la Bobine et en lisant les excellents articles de Laurence, Marie-No, Françoise ou Marie-Annick. (en appuyant sur le bouton rouge à gauche, vous y êtes!)

Théorème de Pasolini ouvre le WE, c’est la seconde fois que nous y présentons un film ancien, après » la fille à la valise ». Pasolini aurait eu cent ans cette année, ça justifiait bien ce petit écart. Dès sa sortie en 1968, ce film a fait scandale. La venue d’un jeune homme est annoncé dans une maison bourgeoise, il y arrive séduit la bonne, la mère, le fils, la fille, le père, (mais où étaient les grands-parents ?) puis s’en retourne un peu comme il était venu. La mécanique bourgeoise, bien huilée de la famille se brise et chacun de ses membres voit en lui s’opérer un changement radical — Pour le meilleur et le pire — Sommes-nous choqués aujourd’hui d’un tel film ? Nous n’en avons pas eu l’impression, sommes nous séduits ? Guère davantage. Disons alors que ce film a satisfait la curiosité de ceux qui ne l’avaient jamais vu et de ceux qui voulaient le revoir, dans les deux cas c’était une belle introduction à la conférence du dimanche sur l’œuvre cinématographique de Pasolini, brillamment réalisée par JC Mirabella.

« Les huit montagnes », voici une avant-première, réalisée par un couple dans la vie comme au travail : Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen(vo, décembre 2022, 2h27) avec Luca Marinelli (Pietro), Alessandro Borghi (Bruno) et Filippo Timi. D’après le roman de Paolo Cognetti. On pouvait imaginer qu’avec ce cadre, ce film serait en cinémascope. Mais surprise, c’est du 1.33 (presque carré), pas mal du tout. C’est l’histoire d’une amitié entre deux jeunes garçons. Elle paraît simple, Pietro est un citadin pas trop dégourdi et Bruno depuis son plus jeune âge, un montagnard dans l’âme. Les deux enfants vont cultiver une solide amitié et s’aguerrir, d’autant qu’ils font de longues et hautes excursions guidées par le père de Piétro. Un jour, cette montagne qui a réuni ces deux amis d’enfance va les séparer, jeunes hommes, ils souhaiteront s’y retrouver, reconstruire le cours brisé des choses. Mais chacun doit faire son chemin, Bruno ne saurait quitter sa montagne, Pietro veut parcourir le vaste monde. Les réalisateurs entrelacent habilement histoire de montagne et histoire de vie, belles, tragiques parfois, singulières toujours. Pour en savoir plus : voir le billet de Laurence dans le site des cramés de la Bobine et si vous regrettez de ne pas avoir pu voir ce film, qu’à cela ne tienne ! Il sera de nouveau à l’affiche à l’Alticiné dans quelques semaines.

« America Latina » est le troisième film des frères jumeaux Damiano et Fabio d’Innocenzo, révélés avec « Frères de sang » en 2018, Leur deuxième film, et l’étrange « Storia di vacanze », sorti en 2021 et que nous avons projeté au WE italien 2021. Comme le remarque Marie Annick, ils y confirmaient leur talent et leur originalité. Là nous avons eu droit à un film déconcertant, décapant j’ajouterais. Un film qui ne se laisse pas saisir du premier coup, qui intrigue, vous ballade, prend le spectateur à contre-pied jusqu’à la dernière image. Mon sentiment de malaise à la sortie de la salle n’a pas résisté à une nuit de sommeil. Ces  jumeaux en effet ne cherchent pas à nous servir des choses prévues et à séduire qui que ce soit. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils conduisent leur film comme ils l’entendent et prennent leur risque. Une chose est sûre ils auront des adeptes fidèles. Qui seront-ils ? On ne sait que répondre mais on leur souhaite le plus nombreux possible. Pour en savoir plus : voir le billet de Marie-Annick dans le Site des cramés de la Bobine.

« La dérive des continents », Film de Lionel Baier, « La dérive des continents ( au sud ) 2022, est la troisième pièce de l’Europe vue par un Suisse ( qui n’en fait pas partie ) » nous dit Françoise sur le site des Cramés de la Bobine. En 2017 nous avions vu un film italien d’Andréa Segré,« l’Ordre des Choses » qui traitait plus gravement ce sujet. Avec la dérive, la tonalité est bien plus légère. Une certitude, ce film a été apprécié par nombre spectateurs, j’ai pu le vérifier à la pose café. Je n’en étais pas si sûr car comme Laurence, je trouvais que ce film traitait trop de sujets : les relations franco/allemandes, mère/fils, amantes/amantes, imigrés/europe, la visite des politiques, ce qu’on montre et ce qu’on cache, ce qu’on travestit. Sans doute la note à la fois grave et humoristique, la générosité du film, le jeu des acteurs dont Isabelle Carré ont emportés l’adhésion.

Nostalgia Avant-première. Film de Mario Martone (vo, novembre 2022, 1h57) avec Tommaso Ragno, Pierfrancesco Favino et Francesco Di Leva. Ce film a eu le plus grand nombre de spectateurs, ce qui prouve que le public des cramés de la bobine est un public averti, certains comme moi-même ont lu le billet de Marie-No dans le Site des Cramés de la Bobine ou des critiques qui ne manquent pas sur internet. Et le film est à la hauteur de tout le bien qu’on dit de lui. Pierfrancesco Favino est de presque tous les plans. Dès le début, l’arrivée à Naples, le retour d’exil, la reprise de contact délicatement sensuel, les retrouvailles avec la mama, si petite et si fragile sont des images inoubliables. Mais cette nostalgie fait écran à d’autres choses indicibles qui petit à petit se révèlent. « L’expression d’une force inconnue qui pousse chacun à soulager sa culpabilité » dit le Docteur Freud.
Ce film va repasser à l’Alticiné, ne le manquez pas et si vous l’avez vu, vous pourrez ainsi le revoir si le coeur vous en dit.

Marcel Film réalisé par Jasmine Trinca (vo, juillet 2022, 1h33) avec Alba Rohrwacher, Maayane Conti et Giovanna Ralli. Jasmine Trinca est cette belle et excellente actrice, souvent vue aux cramés de la Bobine comme l’indique le billet de Françoise dans le Site des Cramés de la Bobine. Voici un premier film magnifiquement présenté et défendu par J.C Mirabella (sans doute à l’égal des autres, mais celui-ci en avait davantage besoin !). Un premier film prometteur, qui va aux sources du cinéma, avec ses séparations de séquences par des cartons (aux sentences énigmatiques). C’est Alba qui tient le rôle principal, celui d’une artiste de rue, elle est mime, elle a une fille mais c’est une mère énigmatique qui délaisse sa fille pour son chien. Un peu comme l’un des films précédents (América Latina) mais pour une tout autre raison, ce film poétique délivre son sens aux dernières images, nous invitant à le revisiter de mémoire.

Et bien sûr tous ceux qui le souhaitent peuvent commenter à leur guise les films de cet heureux W.E cinématographique. Déposer vos articles dans la boîte du Site les Cramés de la bobine ou les envoyer à georges.joniaux45@orange.fr

Georges

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