Présenté par Jean-Louis Rocca sinologue
FilmTaïwanais (vo, mars 2016,1h45) de Hou Hsiao-Hsien avec Shu Qi, Chang Chen et Yun Zhou
Bavardage du mercredi :
Salle comble pour ce film somptueux et curieux, à la fois lent et fulgurant dont la revue 7ème obsession de février mars, fait l’éloge dans un article « apprendre à devenir soi même », de Xavier Leherpeur.
Il nous met vertement en garde avant de regarder ce film :
« …Ce n’est pas attendre qu’il soit ce que nous lui demandons d’être. mais au contraire, qu’il nous arrache à nos certitudes, à notre confort de spectateur repu de facilités. Non, le scénario de The assassin n’est pas confus. Bien au contraire » .
Cette considération n’est heureusement pas sa meilleure pour défendre un film dont au demeurant il parle très bien. Et nous lui conseillerions bien volontiers de venir aux cramés pour vérifier si les spectateurs sont repus de facilités…
Ce que nous avons aimé chez Jean-Louis Rocca en plus de sa science, c’est qu’il dit le contraire de cette mise en garde, il nous met à l’aise, nous dit que lui même n’a pas tout compris et que ce n’est pas bien grave.
A ce propos, pendant que nous prenions un verre, je discutais avec Georges B, et je lui demandais : A ton avis, qui est cette femme au masque d’or avec qui combattait l’assassin ? il me répond tout de go* (1): l’épouse du roi… femme aimante et jalouse ».
Merci Georges B de tes lumières, les cramés de la bobine c’est aussi ça, le bonheur de pouvoir se mettre à plusieurs pour s’expliquer un film.
G
*(1) Je ne vais pas me priver de cette facilité.
Nb : Dans la 7ème obsession, on peut lire aussi « le combat intérieur » une interview de Hou Hsiao Hsien lui même.
Merci à G de nous avoir transmis l’interprétation de Georges B quant à la femme au masque d’or. Film pas facile (plans longs et lents) mais de toute beauté même si quelques réserves parfois. J’ai aimé l’histoire de cette femme criminelle, retenue par des doutes, des scrupules, des sentiments. La rivalité épouse et concubine, et le truchement du sorcier, était plaisante aussi : on rejoint l’univers des contes. Merci Monsieur Hou Hsiao-Hsien de nous perdre pour nous faire rêver.