« Nous nous marierons »de Dan Uzan

 

Film français (février 2017, 1h16) de Dan Uzan

Avec Karim El Hayani, Faten Kesraoui, Sylvia Berge et Sofiane Kesraoui,

Synopsis : Karim, jeune boxeur d’un club de banlieue a deux passions dans la vie : la boxe d’abord pour laquelle il s’entraîne dur afin de réaliser son rêve : devenir ‘’champion’’ Faten, une jeune femme divorcée qui élève seule son enfant et qu’il veut épouser.

« Quatre boules de cuir tournent dans la lumière
De ton œil électrique, Boxe, Boxe, »  Claude Nougaro

Voici un film pour tous ceux qui aiment la boxe, et pour tous ceux qui ne l’aimant pas aiment le bon cinéma. Ce film prend sa place parmi les 70 films de boxe recensés par sens critique.com. On peut supposer que les réalisateurs et cadreurs aiment se mesurer à ce sport. La boxe doit les faire devenir boxeurs ou maître de ballet (je ne sais). Mais sur ces 70 films, les plus beaux nous parlent d’autre chose, presque toujours. Récemment encore, il y a eu l’histoire d’Olli Mäki cet ouvrier finlandais, grand champion, mais amoureux de Raïja. Un authentique petit bijou ce film ! J’y pense encore. Mais ne nous égarons pas et revenons à Levallois (par la ligne 3, descendre à Louise Michel) c’est là que ça se passe.

Il y a dans les salles de boxe à Levallois comme ailleurs des petits jeunes des cités, de parents émigrés et de condition modeste, voués à ne pas trouver de travail de toutes les façons. Et comme ces jeunes ne veulent pas dealer, ni tenir les murs de leurs entrées de HLM, ils viennent dans les salles de boxe et ils s’entraînent dur. Ils ne pensent qu’à ça. Chaque minute de souffrance à l’entraînement fera leur jour de gloire…un jour. Il faut y croire, et chacun d’entre eux le peut. Et puis, il y a l’amitié du champion qu’ils voient s’entraîner dans le même club, et qui leur dit bonjour. Ce voisinage qui unit l’exception et la règle.

Nous nous marierons n’est déjà plus l’histoire d’un aspirant, car Karim est un espoir, il vient de passer professionnel. Et aussi celle d’un soupirant, il aime Faten une jeune femme du quartier. Mais sa main gauche blessée nécessite une intervention. Qu’importe un bon boxeur ne renonce pas, il faut le mettre KO et encore, il y a des KO debout. Il y a la main de Karim et aussi celle de Faten qui mérite bien une alliance. Bref Karim aime Faten et Karim aime la boxe. Deux promesses.

Eh bien « Nous nous marierons » est aussi une belle histoire de renoncement. A quoi renoncera Karim ? Allez voir ce film, il fait entrevoir quelque chose sur la vérité, celle qu’on porte en soi, et plus encore celle qui s’impose…et que parfois on dénie, mais qui s’impose.

Enfin c’est aussi un film dont la trame sociale montre l’inanité (crasse) de certaines idéologies qu’on ne va pas citer parce qu’on les cite déjà trop et qu’en outre on est un blog qui parle de cinéma.

Georges

Laisser un commentaire