
Appeler un village somalien Paradis, n’est pas un euphémisme mais un mode de vie.
Ce film est réalisé par Mo Harawe, jeune réalisateur austro-somalien, dont le village aux portes du paradis est le premier long métrage après des études de communication visuelle à Kassel et après 12 court-métrages.
Mamargade, fossoyeur, élève seul son fils Cigaal dans une maison à la sortie du village et sont rejoints par Araweelo, la sœur de Mamragade, qui vient de divorcer car elle n’a pu donner un enfant à son mari.
Cigaal, petit garçon réputé intelligent voit l’école de son village fermer faute de moyens et d’enseignant. La directrice de l’école recommande à son père de l’envoyer dans une école en ville et en internat.
Cigaal va devenir interne dans une madrassa où il apprendra, en plus des matières spécifiques de l’enseignement, l’arabe qui une des langues officielles de la Somalie avec le somali, langue qu’il partage déjà avec son entourage. Sa famille rencontre des difficultés pour rassembler l’argent de la pension et à partir de ce moment là, pour gagner un maximum d’argent, son père travaille pour des « entrepreneurs louches »
Ce petit garçon a beaucoup de mal à s’habituer à l’internat car il est très attaché à sa famille et ne souhaite qu’une chose rentrer chaque jour dormir à la maison. La rencontre avec un autre élève qui lui vit à l’année à l’école, lui fait comprendre que la vie n’est pas toujours aussi simple que souhaité surtout lorsque sa tante lui annonce que son père est parti travailler dans une ville éloignée.
Dans ce pays qui est un état failli et quasiment toujours en guerre civile, ne fonctionnent que l’armée et la police, qui va conduire Mamargade et le nouveau mari de sa sœur en prison.
Ce film montre un portait sensible de la Somalie, où la société est structurée par les clans, où la cohésion qui règne chez les habitants leur permet de surmonter les épreuves qu’ils rencontrent dans la vie de tous les jours.
En effet, depuis la chute de Siad Barré, ce pays a vécu quasiment en guerre civile de 1991 à 2012, avec un état qui semble fonctionner au moins au plan policier, une forte inflation et une précarité économique, la menace permanente des drones tueurs, des avions de chasse, et avec le khat comme moyen économique de survie mais aussi un dangereux échappatoire.

Marie-Christine