« La Villa » de Robert Guédiguian (2)

Dans le cadre du Festival Télérama

Du 25 au 30 janvier 2018Soirée débat mardi 30 janvier à 20h30
Film français (novembre 2017, 1h47) de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stevenin et Yann Tregouët

Distributeur : Diaphana Distribution

Présenté par Laurence Guyon

Déçue hier. Presque fâchée ce matin
Qu’est-ce qu’il a fabriqué là , Robert ? L’impression qu’il a surfé sur sa vague et en a fait le minimum , oublié d’être Guédiguian …
Dieu sait si je l’attendais son nouveau film !
C’était plié, j’aimais tout : lui, Robert, d’abord, la belle Ariane, Anaïs, Darroussin et tous les autres. Marseille et ses calanques, la villa. Tout.
Et pschitt !
Pour qui comprend l’expression « être resté comme deux ronds de flanc », c’est à peu près l’état dans lequel je suis, et je le déplore. Evidemment, ma question est  : « Qu’est-ce que j’ai, qu’est-ce qui m’arrive ? » Blasée, vu trop de films ces temps-ci ? Certainement pas. Je trouve que Robert Guediguian a mis trop de sujets dans La Villa, qui devient comme un panier garni …
La fratrie abîmée par la vie, le temps qui passe, la perte d’un enfant, la douleur et le refus de faire son deuil, la culpabilité,la maladie, la douleur et la résignation devant la maladie d’un père si lourd, devenu absent. La transmission dans la continuité, la nouvelle donne dans le monde du travail, la peur de vieillir, l’entretien des forêts, les idées politiques d’hier, le choix de mourir et … les migrants ! C’est trop ! Ca déborde !
Tout est effleuré, mal condensé, simpliste.

Ca commence mal
Quand Angèle arrive, Joseph lui présente Bérengère, sa « trop jeune fiancée» … Et là, flop, ça ne colle pas. Elle veut le quitter, Ok, mais on se demande comment il a fait pour lui plaire et comment elle ne l’a pas déjà quitté. Elle voulait revoir le père qu’elle aime beaucoup . Alors elle le connaît bien, elle l’a vu souvent, malgré son job hyper prenant, ses business trips fréquents (dont Londres), elle est avec Joseph depuis un bail alors … Ca serait possible mais pas avec un Darroussin version veste en velours et bouc ! un bouc ! Elle ne lui a pas dit Anaïs à Robert que ça ne collait pas ?
Le personnage de Joseph est pas mal. Jeune, il a cru que les ouvriers étaient ouvriers par choix comme lui qui, bien qu’ayant fait des études, avait choisi de l’être. Un sacerdoce. Lui pouvait rendre l’habit et c’est ce qu’il a fait. Il s’est mis dans le camp des « cols blancs » et a fini par se faire virer. Il est aigri, Joseph. A la question pourquoi est-il si méchant, il répond « C’est comme ça, je le fais pas exprès » Sa meilleure réplique.
J’aurais supprimé ce rôle de fiancée trop jeune et de fils médecin pour recentrer sur la fratrie.
Le fils médecin ! Yvan ! Qui distribue les cachets à ses parents à tirelarigo. C’est pour soigner quelle pathologie ? Pas grand chose de grave puisqu’ils peuvent les stocker jusqu’à ce qu’il y en ait assez et les utliser pour se suicider… Amoureux et unis
Il l’aurait bien voulue un peu plus « cochonne » (c’est bien l’adjectif qu’il emploie juste avant sous la pluie ?) Mais ça ne s’est pas fait. Elle lui jette un regard coquin … Trop tard, donc. Ils rentrent se suicider !
Bérengère et Yvan se ressemble et s’assemble en suivant. Ca commence dès la chambre mortuaire. Aucun respect, les jeunes loups. Pressés de vivre. Le temps passe pour eux aussi.
Benjamin le jeune amant d’Angèle. Pécheur-acteur très bien ! mais pas avec ce sourire jusqu’aux oreilles (ce n’est pas une image) en permanence, cet air allumé. Au lieu de valoriser et défendre le droit à l’écart d’âge dans ce sens là, aussi, pour 3 heures, 6 mois, 10 ans … on prend peur devant ce faciès de Jack Nicholson dans « Vol au dessus d’un nid de coucou ».
Les trois petits migrants mignons, cheveux propres, mental d’acier (deux garçons, une fille comme eux). On est au pays de Candy …
Même l’humeur, l’esprit du tournage m’ont échappé

Le lot de consolation c’est
toutes les images, la Méditerranée, la calanque.
les archives du temps de Ki lo sa
Et la dernière scène des voix en écho

Marie-No

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