Vendredi 19 juillet
Ciné-Rencontres, année d’exception. En effet, sont invités : Stephen Frears…
(Dont j’ai vu tous les films présentés, mais pour certains, besoin de me rafraîchir la mémoire)
… et Yolande Moreau ! Aussi, Lucie Borleteau.
Le programma débute à
14h par Les Liaisons dangereuses…
(1988. « Deux aristocrates brillants et spirituels, la marquise de Merteuil et le séduisant Vicomte de Valmont, signent un pacte d’inviolable amitié à la fin de leur liaison. C’est au nom de celui-ci que la marquise demande à Valmont de séduire la candide Cécile de Volanges qui doit prochainement épouser son ex-favori, M. de Bastide, mais Valmont a entrepris de séduire la vertueuse Mme de Tourvel[1] »)
… de Stephen Frears dont la carrière, nous apprend N. T. Binh, a eu du mal à démarrer. Ce sont les films qu’il a tournés pour la télévision (BBC, Channel 4) qui ont fait sa réputation (My beautiful laundrette a été d’abord un téléfilm en 16mm avant d’être projeté au cinéma). Emergence de scénaristes à la même époque.
Les Liaisons dangereuses est sa première grosse production, avec des stars américaines confirmées (John Malkovich, Glenn Close) ou montantes (Michelle Pfeiffer). Le scénario est de Christopher Hampton qui avait écrit une pièce d’après le roman épistolaire de Choderlos de Laclos.
Quand Milos Forman fait de son Valmont (tourné la même année) une comédie sociale, Stephen Frears réalise un thriller amoureux, en s’appuyant sur le jeu des stars. Il décide des gros plans qui font passer les émotions, leurs répressions et les mensonges, s’attirant l’incompréhension du créateur des somptueux costumes, mais au contraire, lui objecte le réalisateur, les gros plans les mettent en valeur. Costumes et maquillages sont au service du film.
Stéphen Frears et Dominique
Musique de thriller, comme celle des films d’Hitchcock.
Stephen Frears n’a jamais arrêté de tourner, même pendant le covid. Il se partage entre plateformes et grand écran.
Importance des scénarios, qu’il reçoit par la poste et dont il fait des films quand il est emballé. Depuis une quinzaine d’années, ceux-ci sont inspirés par des histoires réelles.
La problématique de son cinéma : dichotomie et ambigüité.
Chaque film de Stephen Frears est précédé d’un épisode (dix minutes) de la première saison de la série State of the union qu’il a tournée en 2009. Le pitch : les discussions d’un couple avant qu’il n’aille en thérapie de couple. Avec Rosamund Pike et Chris O’Dowd.
17h. Je zappe la projection de The Lost king…
(Complicité avec Sally Hawkins, double casquette de Steve Coogan, scénariste et interprète du rôle du mari)
… vu aux Cramés cette année.
21h. Avant-première d’Emilia Pérez…
(Jacques Audiard, 2024. « Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être[2] »)
… Prix du jury et quadruple prix d’interprétation féminine…
(Zoe Saldaña, danseuse de formation ; Karla Sofía Gascón, actrice trans ; Selena Gómez, revue récemment chez Woody Allen ; Adriana Paz)
… au dernier festival de Cannes.
Au départ, Jacques Audiard hésite entre un opéra, une comédie musicale et un thriller d’action. Il cherche un compositeur, Clément Ducol, mais celui-ci n’a pas le temps d’écrire un opéra sur demande : ce sera donc une comédie musicale (Jacques Audiard engage un chorégraphe) doublée d’un thriller.
Film original, étonnant, Palme d’Or de cœur de Positif.
Samedi 20 juillet
9h 30. Philomena…
(2013. « Irlande, 1952. Philomena Lee, encore adolescente, tombe enceinte. Rejetée par sa famille, elle est envoyée au couvent de Roscrea. En compensation des soins prodigués par les religieuses avant et pendant la naissance, elle travaille à la blanchisserie, et n’est autorisée à voir son fils Anthony qu’une heure par jour. A l’âge de trois ans il lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant des années, Philomena essaiera de le retrouver[3] »)
… de Stephen Frears.
Film de la filière irlandaise, dont le réalisateur aime les contradictions religieuses et l’esprit rebelle par rapport à l’establishment britannique.
Judy Dench : actrice (quasi aveugle, ce qu’on ne remarque pas) très estimée (comme Helen Mirren et Maggie Smith) qui a le droit de choisir ses réalisateurs. Stephen Frears n’est pas convaincu par le scénario mais il est attiré par l’idée de travailler avec elle. C’est en même temps une croix : il faut qu’il soit à la hauteur.
Philomena : catholique fervente quand le journaliste…
(Steve Coogan : à l’origine, un comique d’improvisation. Le réalisateur lui impose de respecter le texte : une impro ne sera jamais aussi bonne que ce qui est écrit.
Il est aussi co-scénariste : c’est lui qui choisit le sujet, l’autre écrit le scénario qu’ensuite il embellit. Tel Hugh Grant qui en a eu assez de faire des comédies et a voulu grandir un peu, Steve Coogan, ennuyé par ce qu’il était devenu, a voulu avancer)
… s’est détaché de la religion.
Comédie romantique dans laquelle deux personnages que tout oppose finissent par tisser un lien très fort, sur le modèle de New York-Miami que Stephen Frears a fait voir à son équipe. Allusion aussi à M. Smith au Sénat. Le film dit beaucoup sur le monde politique.
Eléments de Psychose (sœur Hildegarde, vieille nonne méchante aigrie frustrée qu’on aperçoit s’éloignant en s’appuyant sur ses cannes et qui disparaît à un tournant de couloir, je suppose)
14h. Courts métrages en compétition pour le prix Bernard Jubard.
17h. Deux courts métrages réalisés par des collégiens sont suivis de
Jezdeca/Riders, film…
(2022. « Slovénie, printemps 1999. Deux amis d’un petit village transforment leurs mobylettes en choppers et partent en voyage, traversant les rêves du passé et les visions de l’avenir, à la recherche de la liberté et de l’amour. Sur la route, ils traversent la Slovénie et la Croatie, deux pays qui viennent tout juste d’être séparés de la Yougoslavie, accompagnés par un motard et une jeune femme en fuite avec un passé mystérieux. Les valeurs personnelles sont mises à l’épreuve et le libre arbitre remis en question. Un road-movie qui dépasse les contrastes entre le vie à la campagne et à la ville, effleurant les temps et les espaces[4] »)
… slovène de Dominik Mencej en compétition pour le prix Solveig Anspach.
Inégal. Ne m’emballe pas.
20h 30. Passés recomposés…
(Dix courts métrages réalisés lors d’un atelier de création de films sur le thème du souvenir. Partage de petits bouts de vie)
… est suivi de
El Vasco/Dear grandma…
(2022. « Mikel a décidé que sa vie avait besoin d’un changement radical. Il accepte donc l’invitation d’un parent éloigné à se rendre en Argentine pour y refaire sa vie. Mais peu de temps après son arrivée, Mikel se rend compte que son « oncle » Chelo n’est rien d’autre qu’un joyeux drille alcoolique et accro au jeu, qui n’a absolument rien à lui offrir. Comme si cela ne suffisait pas, les choses commencent à se gâter lorsque la grand-mère Dolores, la mère de Chelo, se réveille d’un sommeil de dix ans après avoir entendu Mikel chanter une berceuse en langue basque et le confond avec Juanito son frère et le grand-père de Mikel[5] »)
… film hispano-argentin (2022) de Jabi Elortegi, également en compétition pour le prix Solveig Anspach.
A le mérite d’avoir une histoire construite et d’être une comédie.