Synopsis : 25 jours en immersion dans la prison des Baumettes. 30 000 mètres carrés et 2 000 détenus dont la moitié n’a pas 30 ans. Une prison qui raconte les destins brisés, les espoirs, la violence, la justice et les injustices de la vie. C’est une histoire avec ses cris et ses silences, un concentré d’humanité, leurs yeux dans les nôtres.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une prison en France ?
Les prisons françaises sont des lieux privatifs de libertés gérés par l’administration pénitentiaire, elle-même rattachée au ministère de la Justice depuis 1911. Le rôle de la prison en France est entre autres de protéger la société contre les individus dangereux. Au-delà de l’exécution de la peine de privation de liberté, cela passe également par la mise en œuvre de leur réinsertion afin de prévenir le risque de récidive.
Les maisons d’arrêt accueillent les prévenus ainsi que les détenus dont le reliquat de peine est faible (inférieur à deux ans) ou dont le jugement n’est pas encore définitif (procédure d’appel en cours par exemple), alors que les centres de détention reçoivent les détenus condamnés définitivement à de longues peines et les maisons centrales les détenus les plus difficiles.
Mais parlons maintenant du film « Des hommes » qui nous narre le quotidien des prisonniers de la maison d’arrêt des Baumettes, située dans le 9ème arrondissement de Marseille, avant sa rénovation qui a débuté en 2017.
A mon avis, ce film est une perle rare car point de violence, point de voyeurisme ou de sensationnalisme, juste une caméra posée, qui fait la différence avec de nombreux autres films sur le sujet, qui enregistre la vie, les espoirs, les désespoirs, le manque de vision pour pouvoir se construire un éventuel futur et aussi la vie de détenus qui n’ont pas leur place dans cet établissement mais dans un hôpital psychiatrique.
Les problèmes soulevés par ces prisonniers sont ceux de jeunes citoyens français laissés pour compte quant à leur scolarisation et leur insertion dans leur vie d’adulte. Malheureusement, aux problèmes récurrents des maisons d’arrêt, est venu s’ajouter celui de la radicalisation, tel que nous le montre ce prisonnier très calme et qui ne fait pas de bruit. Trop peu de bruit ??
Dans « Des « hommes », on est loin des détenus violents et du personnel pénitentiaire sadique, comme cela est trop souvent montré mais nous voyons les limites du système judiciaire lorsque la juge refuse une sortie à un détenu qui a une promesse d’embauche, trop complaisante dit-elle, car il peut récidiver.
Il faut bien admettre que ce film nous renvoie à une partie de notre société que nous ne voulons, très souvent, pas voir mais est-ce que l’enfermement est la meilleure réponse ?? Je ne le crois pas car elle crée des êtres enragés et des récidivistes en puissance. Un plus grand nombre de travailleurs sociaux aiderait à résoudre ce problème de récidive, car c’est là le cœur du problème. La récidive.