Ciné d’ailleurs, vu par Marie

   Ciné les 400 coups, Angers

CARRE 35

Bouleversant ! Aucune fiction, aucun artifice, beaucoup d’authenticité et d’honnêteté Eric Caravaca, comédien, se mue ici en journaliste d’investigation pour retrouver la mémoire d’une petite sœur jamais connue.  Il aborde avec courage le déni et le mensonge, sans jamais juger, avec une attitude de neutralité presque scientifique. Sans complaisance mais avec bienveillance dans ses entretiens avec ses proches (mère, père, frère, cousin…) Comment ne pas être ému au plus profond par cette mère dont le chagrin est si insupportable que la fuite dans le déni reste la seule échappatoire.Le film est merveilleusement réalisé, incluant des documents filmés, parfois difficiles à regarder ; mais E. Caravaca ne cherche pas l’angélisme : il cherche la vérité.

AU REVOIR, LÁ-HAUT

Excellent ! L’adaptation de Dupontel reprend fidèlement les principaux éléments du roman de Pierre Lemaître (Goncourt 2015), mais dans un dosage différent. La psychologie des deux rescapés des tranchées est parfaitement restituée, les suites de guerre aussi… Dupontel révèle ici un talent de scénariste à la mesure de son talent de comédien. Pour une fois, je n’ai pas été déçue par la version cinématographique d’un roman.

CORPS ET ÂME

Insolite ! Entre réalisme brutal (scènes d’abattage capables de transformer un carnivore convaincu en inconditionnel végétarien) et onirisme tendre (belles scènes en nature.) Parmi des personnages à la rudesse sans nuance, les deux protagonistes traînent chacun leur infirmité, physique pour l’un, psychologique pour l’autre. En dépit de leur attirance commune, leur rencontre est impossible, sauf en rêve. Rêve identique qui les unit chaque nuit… jusqu’à… Parviendront-ils à passer  de l’autre côté du rêve ? Cette question soutient tout le film, jusqu’à la très belle image de fin : deux mains superposées.

 

 

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