« Qu’est-ce que tu nous fais, Michel? » s’est écrié ton pote Jugnot. Il nous a ôté les mots de la bouche car c’est vrai qu’on a eu du mal à réaliser et on a cru, Jean-Claude, que c’était encore une de vos Splendid blagues.
Qu’est-ce qu’elle a foutu La Mort, elle s’est trompée de client, il y a eu « un malentendu », c’est pas possible autrement ! A moins qu’elle se soit présentée sous les traits d’une jolie roumaine et vous ait trouvé très beau : aviez-vous mis votre Tenue de Soirée ce jour-là ? Certainement! Avez-vous cru que là-bas vous alliez bronzer et peut-être même faire du ski ? Non, M. Blanc, on est dans le noir tout le temps là-bas, comme seul sur un télésiège la nuit, on a froid malgré une combinaison jaune canari et on ne peut plus chanter. On ne peut que Marcher à l’ombre, et si on ne maîtrise pas La Meilleure Façon de marcher, on attrape « des entorses qui s’infectent ». Vous avez été victime d’une arnaque suite à une Grosse fatigue ou à une Mauvaise Passe que vous n’avez pas pu gérer, il ne peut en être autrement. On vous a menti et vous, vous avez cru au PèreNoël ! et pourtant Gérard vous l’avait bien dit : Le Père Noël est une ordure ! C’est pour ça que là, vous les avez lâchés vos Splendid compères. Tout comme il vous avait dit, Gérard, que le télésiège allait bientôt fermer : comment avez-vous pu être naïf à ce point ? Pourquoi ne pas l’avoir écouté ?
Cependant, en prenant de l’âge, vous avez senti qu’on commençait à vous prendre au sérieux : même si, toujours loser car manipulé et naïf, ce Monsieur Hire vous a tout de même ouvert une porte sur L’exercice de l’État. Plus tard Les Témoins vous ont vus aller chez une copine qui n’était pas la vôtre… Tout de même Monsieur le juge, reconnaissez que Marie-Line vous a permis de renouer avec un amour de jeunesse, un vrai : on ne peut pas vous reprocher d’avoir embrassé qui vous vouliez.
Enfin tout ça pour dire que vous nous avez fait éprouver beaucoup d’émotions : le rire, la compassion, les larmes aussi, en nous montrant ce dont vous étiez capable, toutes les facettes de ces personnages que vous avez su incarner en vous dépouillant du costume étriqué de Jean-Claude Dusse, (dont certains vous croyaient vêtu à jamais) pour en endosser d’autres bien plus mystérieux et insaisissables, troublants et émouvants.
Au milieu de toutes vos Petites Victoires on va tout de même vous faire un reproche : celui d’avoir conclu trop vite malgré le malentendu évident dont vous avez été une fois de plus victime, alors que le chemin aurait dû être encore long : M. Blanc, on vous en veut de nous avoir fait fausse route malgré vos satanées « entorses infectées » mais sans doute grâce aux « comprimés contre les renards. »
Chantal