retrospective des frères Coen (2)

 

 

Des frères Coen, comme beaucoup d’entre nous, j’ai vu certains de leurs films plusieurs fois, sur grand écran et à la télé. Mais un festival, un grand écran dans une belle salle, c’est autre chose vraiment. Ajoutons, voir ces fims à la suite, présentés, commentés, éclairés par Thomas Sotinel, critique de cinéma au journal Le Monde, pour le public des cramés de la Bobine à Montargis et pour l’amour du cinéma, c’est inespéré.

Ce que je note sur ces six films, c’est que nous avons vu des personnages qui souvent, à la suite d’un malentendu, se retrouvent pris à leur corps défendant, dans l’enchaînement de situations absurdes qui ne pouvaient être autrement, fatales en somme. Situations qui sous le coup des passions prennent des formes de quiproquo, d’erreurs de jugement, de carambolages à la façon billard, et de heurts voire de chaos. Tout finit par aller pour le mieux quand chacun des personnages, est comme le souligne le cow-boy (Sam Elliott) dans The Big Lebowski, exactement à sa place, tel le Dude.  Mais dans le cinéma des frères Coen ce n’est que rarement le cas.

Dans Blood Simple (Sang pour Sang), la jalousie et le dépit meurtrier de Julian, de faire disparaître sa femme et son amant produisent un enchaînement de violence meurtrière dans la confusion la plus totale. Dans Barton Fink le jeune auteur de théâtre accepte de travailler à Hollywood, cette machine à produire des rêves à la chaîne. Barton y est franchement décalé, il a accepté un rôle qui n’était pas le sien. Dans son hôtel désuet, il a Charlie Meadows pour voisin…Hollywood, c’était un peu tenter le diable. Burn after reading est une tentative de chantage stupide qui s’agrège à une conjonction de petites transgressions et de mensonges ordinaires formant un imbroglio inextricable qu’une seule, absurde et sage décision de l’officier de la CIA finit par dénouer. A serious man est plus tendre, c’est celui que je préfère, mais non le moins désespéré, ce pauvre Larry se retrouve dans une sorte de maelstrom.  Le festival se termine par Inside Llewin Davis, et là vous avez lu Marie-No, plombant et superbe à la fois, mais dans ce film on voit un homme qui a prise sur les choses…comme on a prise sur une savonnette mouillée, il est vrai.

Les films des frères Coen nous montrent  des personnages  un peu faibles, parfois stupides, parfois moches. Seuls les personnages « syntones » s’en tirent plutôt mieux et ils sont rares…et encore! prenons ce pauvre Larry, c’est Job !  Mais, s’en tirer où non dans le monde des frères Coen où la loi de l’emmerdement maximum règne, n’est pas le plus important, l’essentiel  c’est d’être élégant.  Les personnages, sincères, en harmonie avec eux-mêmes sont élégants.

PS : je me relis ce matin, j’oubliais, comme si c’était normal, tellement c’est habituel chez eux, et pourtant rare dans l’ensemble, l’humour… et l’humour est rare et le leur épatant . 

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