Rétrospective Ethan et Joel Coen

Même si on espérait une fréquentation plus forte, ce WE a été une réussite et on remercie particulièrement Thomas Sotinel et sa « personnal assistant » Françoise et tous ceux qui ont organisé cet événement et y ont participé.
Ces 6 films ont permis à ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas bien le cinéma des Frères Coen, de s’en faire une idée plus précise.
Faut quand même se cramponner et on a un petit travail sur soi, après, pour re-positiver…

Si on me demandait mon palmarès, je dirais
1. The big Lebowski              régalant
2. Burn after reading           désopilant
3. A serious man                    plombant

« Inside Llewyn Davis », je l’avais bien aimé à sa sortie … Question musique, la folk, ça n’a jamais été trop mon truc mais, dans les années 60-70, tous les chemins passaient par la folk. Et même quand cette musique plait, ce qui tue l’amour, c’est la traduction des textes ! Le producteur voit tout de go que la reine morte en couches n’est pas vendeur. Tu m’étonnes ! Il ne faudrait pas avoir les traductions. Je continue à trouver formidable  la peinture de la grande époque  de Greenwich par les Coen. Cette époque où l’avenir restait  grand ouvert et où on pouvait se payer le luxe de choisir la misère.
Llewyn continue à me fasciner par sa volonté, son entêtement à créer, son urgence quotidienne à survivre, son dénuement, son abnégation. Son choix. Pour autant, c’est son égocentrisme qui est le plus fascinant. Il ne s’encombre jamais longtemps de problèmes posés sur sa route. Le chat en est l’illustration : ce n’est pas Ulysse donc pas le chat des Goldfein où il y a de la moussaka et où il fait bien chaud, à l’occasion, donc bye bye le chat, abandonné avec l’impotent dans la voiture, sous la neige. Il est comme ça Llewyn, il trace sa route et tant pis pour les dégâts collatéraux. De tous les personnages des Coen, on finit, tôt ou tard, par voir les travers et le côté suffisant, odieux de Llewyn surgit aussi quand il tacle la femme, plus très jeune, qui chante « sa ballade » comme au temps des ménestrels en s’accompagnant d’une cithare, ou autre instrument « in » de l’époque. Ca le fait hurler, « notre » Llewyn. Elle n’a, selon lui, pas sa place dans le « vaste monde de la création » qu’il réduit en quelques mots à son « petit monde de la création ». Lui crée, pas elle. Ou bien il ne veut pas se regarder en face ? Un p’tit moment de doute alcoolisé et hargneux qui lui vaudra, après un grand tour de piste, revenu au point de depart, une bonne raclée.

30 ans plus tard, le folk a fini par accoucher du rap. On évolue et maintenant entre un beau texte de rap ou une complainte folk, je choisis le rap. Qui l’eut cru ?

Est-ce que je me fais aujourd’hui, comme prévu, un after avec O’Brother, emprunté à la Médiathèque ? Je vais voir …

Je me regarderais bien une bonne comédie italienne, aujourd’hui, moi …

Marie-Noel

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