J’ai vu le remake de Rebecca
Rebecca réalisé par Ben Wheatley avec Lily James, Armie Hammer et Kristin Scott Thomas sorti le 21octobre sur Netflix.
Synopsis : Une jeune femme plutôt naïve épouse un riche veuf et part s’installer avec lui dans son manoir gigantesque. Mais elle constate que le souvenir de la première épouse maintient une emprise sur son mari et les domestiques.
« J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley… » On rêve déjà, nous aussi en entendant cette phrase. Le magnifique manoir anglais perdu dans les Cornouailles, l’innocente nouvelle Mrs de Winter dont nous ne connaîtrons jamais le prénom, la présence du fantôme de Rebecca, la précédente épouse mystérieusement noyée en mer alors qu’elle faisait du bateau au large de Manderley. Autant le dire tout de suite, Hitchcock peut dormir tranquille, cette nouvelle version ne nous fait pas trembler une seconde. Les personnages principaux sont trop lisses, il y a des longueurs (cette nouvelle manie de faire des films de plus de deux heures) mais c’est beau à regarder et, comme nous connaissons l’intrigue, nous nous laissons faire. Seule Kristin Scott Thomas incarne à merveille la terrible gouvernante Mrs Denver et la scène mythique du bal est très réussie.
Mais si l’on y réfléchit bien, cette Rebecca qui nous est montrée sous un jour si sombre n’avait qu’un défaut, vouloir s’émanciper et vivre à sa guise dans ce manoir figé dans le passé et les convenances. Et nous appelons happy end un féminicide non puni et admis par la nouvelle épouse. Aïe, je me fais du mal, j’ai tellement aimé ce roman lu à l’adolescence et le film de Hitchcock. Au cinéma et en littérature, tout est permis… Non ?
Laurence