« Norma » Opéra de Vincenzo Bellini en live au Cinéma

 

Norma est un opéra de Bellini (1801-1835), en deux actes sur un livret de Felice Romani d’après le tragédie d’Alexandre Soumet. L’Opéra fut créé le 26 décembre (!) 1831 à la Scala de Milan.
« L’action se déroule en Gaule occupée par les Romains, vers l’an 50 avant JC. La druidesse Norma a eu, en secret, deux enfants de son amant Pollione, proconsul romain en Gaule. Mais  ce dernier ne songe désormais qu’à la jeune druidesse novice Adalgisa, qu’il rêve d’emmener à Rome. Venue demander conseil à Norma,  Adagilsa dévoile à la prêtresse le nom de son amant : effroi d’Adalgisa  horrifiée du mensonge de Pollione, et stupeur de Norma, qui ne contient plus sa rage : pourra-t-elle vivre ? devra t-elle tuer ou épargner les fils de Pollione ? En renonçant à Pollione, Adalgisa croit pouvoir panser le mal, mais rien n’y fera : après avoir condamné à mort le père de ses enfants, Norma se sacrifiera elle-même en montant au bûcher, accompagnée d’un Pollione conscient de ses actes et subitement atteint par la grâce ». 

Certains jours, des salles de cinéma en France, en Europe, dans le monde, toutes simultanément, se transforment en METropolitan Museum of Art. A l’Alticiné, nous étions hier (le soir ici) à New York pour assister à la représentation de « Norma » qui débute la saison 2017-2018.
C’est déjà épatant, non ?

La salle 3 est pleine et ça commence …
Le chef d’orchestre, Carlo Rizzi dirige l’ouverture. La caméra insiste sur la flûtiste soliste qui, en plus de jouer au MET, est une superbe jeune femme, très expressive. Elle accroche le regard du chef et on sent veritablement le courant passer entre eux. Que peut-on rêver de mieux pour diriger un opéra italien, qu’un chef Italien ! Il vit la partition, vibre et accompagne du geste chacun des pupitres pour revenir toujours, ne jamais quitter vraiment des yeux sa soliste. C’est magnifique et on sait, en entendant l’ouverture, que l’opéra sera subtil.
Et le fait est. C’est une oeuvre délicate, sans exubérance.

Sondra Radvanovsky interprète Norma avec tout le brio nécessaire pour ce rôle considéré comme un des plus difficiles du répertoire des sopranos (trois contre-ut pour le seul aria Casta Diva), et avec un grand talent de tragédienne. On est transporté et on pleure avec elle sur son désenchantement, sur son amour de mère, abandonnée.
Norma trouvera en elle-même le secret de la paix impossible.

Tous les autres interprètes Joyce DiDonato (Adalgisa), Joseph Calleja (Pollione), Matthew Rose (Oroveso), Michelle Bradley (Clotilde) sont impressionnants et les choeurs, comme souvent, particulièrement dans les opéras italiens, sont puissants, poignants.

Bien sûr rien ne peut remplacer l’atmosphère, l’ambiance, la fièvre d’une salle d’opéra, la communion avec les interprètes, les applaudissements, le salut final, mais les avantages à vivre un opéra dans une salle de cinéma sont nombreux : la programmation et les interprétations sont toujours d’une grande qualité, les scènes étant filmées, on voit très bien les interprètes, en gros plan aussi, les costumes et les décors en détail, les traductions en bas de l’écran sont bien lisibles, on est « bien placé », on voit à l’entracte les interprètes dans l’envers du décor …

Oui, hier a vraiment été une soirée formidable !

Pour les cramés la place est à 18 eur ce qui permet aussi d’explorer des œuvres pour lesquelles on ne se déplacerait certainement pas « en vrai » (je me souviens du Château de Barbe-bleue de Bartok que j’ai tant aimé il y a deux saisons alors que Bartok, a priori, du peu que j’en connaissais, me rebutait plutôt …)
Pour info (et se consoler, quand même un peu) la place au MET pour Norma 2017 est entre 99 $ (place au fin fond du poulailler sur le côté) et 836 $ (place orchestre au milieu).

Marie-Noel

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