Par Thierry de Peretti, Jeanne Aptekman
Avec Clara-Maria Laredo, Marc’Antonu Mozziconacci, Louis Starace
Tous les amateurs du cinéma de Thierry de Peretti attendaient ce film, le voici, en ce moment même à l’ALTICINE, il est inspiré du roman éponyme de Jérome Ferrari, c’est une histoire à la fois fragmentaire et très construite, qui laisse le spectateur tisser ses propres liens.
Tous ceux qui ont vu la remarquable tragédie « une vie violente » seront plus à l’aise avec cette histoire Corse fin de siècle, toile de fond de ce dernier film qui est avant tout une brève histoire de femme.
Nous sommes dans cette sanglante période Corse avec ses revendications indépendantistes, ses combats contre le pouvoir central français, (I Francesi Fora) ces luttes intestines où se retrouvent et s’affrontent diverses tendances, où se mêlent fatalement, barbouzes et gangsters opportunistes divers. Pendant ce temps, en Europe, c’est la guerre dans l’ex-Yougoslavie.
Bref, pour Antonia, il s’agit de vivre et devenir dans cet univers tourmenté et dangereux. Depuis toujours elle aimait la photographie, (enfant, son parrain, un prêtre lui avait offert un appareil photo), jeune femme, elle a eu la chance d’être embauchée par Corse-Matin. Elle rencontre également Pascal son premier et unique amour. Or Pascal est un indépendantiste, et c’est souvent comme ça, il va largement déterminer l’univers relationnel d’Antonia. Mais ce Pascal est avant tout un activiste et une belle partie de sa vie se passe en prison. Leur relation se distend, Antonia part pour Belgrade.
À son image, est un film de mouvement et d’action, mais c’est aussi une réflexion sur la violence, (De Peretti est un lecteur avisé de Léonardo Sciascia), sur l’image et ses limites*, et le plus important sur la vie d’Antonia 24 ans, jeune femme de son temps, quelque part à Ajaccio, Corse, dans ces années là.
Georges
*À son image est un titre qui exprime divers signifiants.