Ciné d’ailleurs,vu par Pauline

 Trois petites critiques de très beaux films (je vous épargne donc celle de Wonder Wheel) que j’ai eu l’occasion de voir à Avignon et que je vous recommande vivement. Les voir, tous trois, passer à Montargis me laisse rêveuse…

Lady Bird
Lady Bird

De : Greta Gerwing

Avec : Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts, Lucas Hedges, Timothée Chalamet

Aller voir Lady Bird, c’est comme prendre place à bord d’une machine à voyager dans le temps. À voyager dans son propre temps…
Car même si les époques différent, on se retrouve à revivre notre propre adolescence, cette dernière année de lycée, ce moment si particulier où tout s’emballe. Les nouveaux amours, les amis qui comptent plus que les apprentissages et surtout, surtout, l’orientation. Rêver de rester, de partir, d’université, de culture, d’ailleurs…
Tout va se jouer, rien n’est fait, tout est encore possible et il s’agit de profiter de cet instant de félicité.
Le film nous entraîne dans l’univers de cette renommée Lady Bird qui a besoin d’affirmer sa singularité pour avoir l’impression d’exister, exister pour elle, et enfin, peut-être trouver le sens de son être au monde.
Mais y-a-t’il vraiment un sens ?
J’ai été cette Lady Bird. Et à entendre les critiques, je ne suis pas la seule. Nous avons tous un peu été une Lady Bird, dans cette recherche de soi. Quand il a s’agit de tout faire pour être unique quand parfois, souvent, c’était la seule chose rassurante à affirmer.

« Je veux que tu sois la meilleure version de toi-même. » dit la mère de Lady Bird.

Faute d’être la meilleure version de soi, être la plus singulière.

La Forme de l'eau - The Shape of Water

 

La Forme de l’Eau,

De : Guillermo del Toro

Avec : Sally Hawkins, Doug Jones, Michael Shannon, Richard Jenkins, Michael Stuhlbarg

 

Plonger dans l’univers d’Elisa, une femme de ménage muette qui va faire confiance pour la première fois, aimer et aider la seule personne qui va la voir comme un être à part entière. Et qu’importe si elle n’est pas humaine.

La photographie et l’interprétation sont absolument sublimes, on est totalement immergé dans cet univers fantastique et aquatique, les décisions des personnages ne sont jamais hasardeuses ou scénarisées, elles sont le fruit d’un cheminement d’une rare richesse et justesse. C’est redoutablement efficace. Pendant deux heures, on est au cœur de cette histoire d’amour improbable qui semble pourtant incroyablement réelle quand elle est mise en scène par Guillermo del Toro.

 

Call Me By Your Name

 

Call me by your name

De : Luca Guadagnino

Avec : Timothée Chalamet, Armie Hammer, Michael Stuhlbarg

Ça faisait longtemps, très longtemps, que je n’avais pas été bouleversée comme ça au cinéma. Cette histoire d’amour, et qu’importe qu’elle soit homosexuelle, touche à une universalité de la passion tellement humaine…. Chaque souffle, chaque toucher, chaque regard nous couvrent d’empathie de manière incroyable. À travers Elio, c’est toutes les sensations qui traversent notre être lorsqu’on tombe amoureux, lorsqu’on vit une passion dévorante, que l’on revit avec une puissance fulgurante. Et c’est fascinant. Le cœur s’accélère, la gorge se noue, les yeux se chargent de larmes… Le réalisateur a su transmettre toutes ces émotions, non pas avec des mots comme dans le livre dont il est tiré, mais avec des sensations brutes. La caméra est proche de son sujet au point de toucher un point d’intime fabuleux. Et la performance de Timothée Chalamet tient à la virtuosité. Il fait exister Elio, et avec lui, tout ce que l’on ressent quand on sent grandir le feux dévorant des sentiments pour l’autre. C’est tellement fort. Du reste, le cadre du film (une Italie érudite et luxuriante), la vibrante musique de Sufjan Stevens  et la beauté du personnage du père sublimement interprété par Michael Stuhlbarg nous font définitivement basculer dans cet univers. On aimerait que ça ne finisse jamais.
J’en tremble encore.

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