Journal des Ciné Rencontres de Prades 2021 (4 et fin)

Si le festival de Prades 2021 comporte peu de nouveaux longs-métrages de fiction, les courts-métrages ont été à l’honneur, au total 32 courts-métrages (dont 8 Iraniens)…

Nous avons également pu apprécier trois nouveaux documentaires :

« Du Rififi dans le tiroir » d’Anne Morin, cette femme et son époux se sont lancés dans une procédure d’adoption, seul le Mali rendait possible l’adoption. Anne Morin décide de filmer méticuleusement l’aventure de cette adoption, avec ses impasses, les affres de l’attente particulièrement dues au changement de pouvoir et à l’évolution des législations au Mali. Et son combat pour aboutir… Elle utilise parfois la fiction pour faire comprendre ce qu’elle a éprouvé. Ce documentaire comporte bien quelques longueurs, mais il est touchant et sa fin est heureuse. Le Jury Jeunes en a fait son premier prix. Anne Morin était autant émue que si elle avait reçu une palme d’or !

« Retourner à Sölöz » de Serge Avédikian en présence de… Serge Avedikian. Nous le connaissons, nous l’avons vu aux Cramés de la Bobine et pour certains d’entre nous à Prades en 2016. Chacun se souvient de son énergie et de son enthousiasme communicatif. Sölöz est un lieu de mémoire pour lui-même, la communauté Arménienne, pour les Turcs quoi qu’il en soit, et pour l’humanité. De quoi est faite cette mémoire et qui accepte de la faire sienne ?

Avant le génocide, ce village était celui de ses ancêtres, après le génocide des Turcs de Salonique y furent transplantés, Avedikian s’y est rendu 4 fois entre les années quatre-vingt et maintenant. Ce lieu ou à chaque voyage les traces matérielles des Arméniens s’effacent davantage est aussi pour Avedikian l’occasion d’échanger avec les habitants. Comment dialoguer, comment se rapprocher, garder le fil ? Ce Documentaire est à découvrir. D’ailleurs l’œuvre entière de Serge Avedikian le serait.

Et Pour finir avec les documentaires voici « Charlie Chaplin le Génie de la Liberté » d’Yves Jeuland et François Aimé, ils n’en sont pas à leur coup d’essai, ils avaient réalisé ensemble un documentaire sur Jean Gabin. Charlie Chaplin dure 2h25 et on ne voit pas passer le temps, c’est un travail superbe qui a necessité des années de travail. Aucun subterfuge, pas de fausses interviews de gens qui l’ont connu, seulement des extraits de films et de reportages. L’Homme privé Chaplin, l’Acteur Charlot, L’homme public Chaplin, tout cela est impeccablement tressé avec des commentaires bien documentés. Ce travail est un chef-d’œuvre ! S’il n’était pas possible de le présenter aux Cramés de la Bobine, il vous faudrait aller le voir où qu’il passe!

Le festival se termine par une carte blanche à Thierry Laurentin, Directeur de programmation à la Gaumont et… Cinéphile. 3 films Panique de Duvivier 1946 (Une adaptation de Monsieur Hire de Simenon), Ten de Abbas Kiarostami 2002 et The Swimmer1968 de Franck Perry… 3 chefs-d’œuvre présentés et débattus par Thierry Laurentin, et avec quelle maestria ! On ne peut souhaiter qu’une chose, que ces films superbes prennent place dans Ciné Culte !

Les ciné rencontres de Prades, sont un peu une université d’été des amateurs de cinéma. Et si l’on peut regretter l’absence de nouveautés, sa tenue qui n’a rien à envier aux années précédentes laisse augurer un excellent cru 2022.

Jean-François Stévenin (1944-2021)

Cher Jean-François Stévenin,

Quelle tristesse de vous savoir parti.
On a tous en tête plusieurs de vos rôles, vous qui avez tourné dans tant de films pour le cinéma, pour la télévision …
Vous avez aussi réalisé 3 beaux films singuliers et devenus cultes : Passe montagne, Double messieurs et Mischka.
En 1980, vous étiez un des invités du 21éme Festival Ciné-Rencontres de Prades (en même temps que Joseph Losey) et votre film Passe montagne y avait été primé.

Diplômé d’HEC Paris (promotion Pâquerettes, 1967), passionné de cinéma, c’est dans le cadre de votre thèse sur l’économie du cinéma, à l’occasion d’un stage à Cuba sur un tournage, que vous commencez à apprendre sur le tas tous les métiers, de technicien à assistant-réalisateur, en passant par second assistant, notamment sur le film d’Alain Cavalier La Chamade en 1968.
C’est comme ça que tout avait commencé. Derrière la caméra.

Jusqu’au jour où, sur un tournage, une actrice vous ayant trouvé un petit air de Brando, vous êtes passé de l’autre côté.
Vous y étiez si bien ! tout ce qu’on aime chez un acteur : une voix, un tempérament, une silhouette, une puissante tranquillité, une présence.

Vos enfants, tous acteurs, continuent le jeu.

Marie-No

Journal des ciné-rencontres de Prades 2021 (3)

Les réalisatrices irannienes

« Vous croyez regarder le cinéma ? C’est le cinéma qui vous regarde »

Thierry Laurentin

Quatre longs-métrages et une série de courts, filmés entre 2000 et maintenant, tous réalisés par des femmes, ajoutons « Ten »d’Abbas Kiarostami qui est un film qui concerne les femmes, tout cela donne à la fois une idée de la vitalité d’un cinéma iranien et nous fait entrevoir un paradoxe, plus de 30 réalisatrices !.. et dans un climat de censure omniprésente dont nous reparlerons.

Mais d’abord, un mot sur la condition des femmes, elles ont le droit de vote, elles portent le voile d’une manière très différente de celles des autres pays musulmans, le noir et les couleurs caca, s’ils gagnent du terrain, ne sont pas sur toutes les têtes féminines. Elles peuvent être élues et d’ailleurs le sont, elles travaillent au même titre que les hommes, et nombre d’entre elles occupent des postes importants, d’ailleurs nous signale Mamad Haghighat, (l’homme par qui le cinéma iranien nous pouvons apprécier le cinéma Iranien) : « 60% des universitaires sont des femmes ». L’Iran n’est donc pas le golf, loin de là. Néanmoins, la vie des femmes demeure, pour utiliser la formule d’Ajar, « une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines », et nous pourrions ajouter avec les interdits, les « devoirs », les inégalités.

Néanmoins, il y a un cinéma Iranien Féminin. Comme l’ensemble du cinéma iranien, il est soumis à une stricte surveillance, en amont les scénarios sont lus et « corrigés » et en aval par la censure ! Loin d’être une digue infranchissable cette censure oblige les réalisateurs à redoubler d’astuces et de malice. Les censeurs de leur côté sont moins remarquables par leur sagacité que par leur soumission à l’autorité politico-religieuse.

Comment faire pour éviter la vindicte castratrice de ces gens-là. La liste des ruses ne sera jamais exhaustive car la créativité des réalisateurs est sans borne voici quelques exemples : parler d’une histoire passée transposable aujourd’hui, faire trois courts-métrages (les censeurs sont moins regardants sur les courts) puis les rassembler ; tondre les cheveux de l’actrice pour pouvoir montrer sa tête sans voile (le voile a pour but de cacher les cheveux) donc le voile ne s’impose plus etc. Et pour éviter le regard des autorités sur le tournage, préférence est donnée aux lieux clos, appartements, voitures. Bref, à bon chat, bon rat ! De sorte que l’imaginaire et la créativité des Iraniens en sont décuplés ! Dans ce système, les femmes ne sont pas des talents secondaires, elles sont pour certaines des réalisatrices géniales.

Les films que nous avons vus :

Marzieh Meshkini ouvre avec « Le jour où je suis devenue femme » 2001, un triptyque. En trois récits, elle décrit le pouvoir masculin dans ce qu’il peut avoir d’abominable, tel cette petite fille de 9 ans, arrachée à ses jeux d’enfants pour mettre son foulard, prélude à être maquillée, richement vêtue puis présentée au « Monsieur » qui va l’épouser où cette femme sur un vélo, parmi des dizaines de femmes à vélo, (les femmes sur un vélo, ce n’est pas islmique) poursuivie pas un cavalier qui la menace d’une manière cavalière et offre aux spectateurs une image géniale et insolite comme seul le cinéma peut en produire ! Où encore cette veuve âgée, devenue riche qui réalise des vœux devenus dérisoires et puérils. Mariées enfants, sous tutelle, libres trop tard, est-ce ainsi que les femmes vivent ?

Avec ce documentaire, Mitra Farhani avec « Fifi hurle de joie » en 2012 nous transporte en Italie pour faire connaissance de l’œuvre sculptée ou peinte de Mohasses, ce personnage un peu transfuge, censuré au plus haut point puisque ses œuvres ont été détruites par la censure en Iran, qu’il en a détruit lui-même une partie, montre le prix à payer pour être libre. Et son oeuvre témoigne de cette intolérable liberté. (Ajoutons qu’il était homosexuel, ce qui ne devait pas arranger son affaire)

Rakhshan Bani-Etemad 2013, avec « les contes » une critique très vive de la société ordinaire et de l’oppression quotidienne des braves gens par ce pouvoir diffus d’opprimer l’autre, constitutif d’un pouvoir plus grand.

Enfin, il faut surtout retenir « Le Fils » de Noshin Meraji, 2021 parce qu’il est récent, c’est un film très original. Il nous dit d’une manière ironique, avec un comique un peu noir et d’une manière pénétrante sur quoi repose un masculin pas si singulier que ça. Ce film Iranien atteint la fantaisie d’un film italien. Un film à voir, et nous ne pouvons qu’espérer qu’il pourra être présenté aux cramés de la bobine.

À suivre… Prochain billet et pour finir, je vous toucherai de quelques mots d’autres films du festival.

Journal des Ciné rencontres de Prades 2021 (2)

Prades, tout commence par ce « single » musical sur fond de Clip, (voir ci dessus), et des spectateurs qui tapent des mains pour accompagner la musique. C’est la même ambiance, la même magie du lieu, beaucoup d’habitués, nous le savons parce que nous le sommes un peu devenus.

Nous avons vu le documentaire de Chris Marker sur Simone Signoret, sincère, lucide sur elle-même, quelquefois drôle, toujours consciente. Les morceaux d’interviews sont épatants, car jamais dans ses réponses aux questions, elle ne se place où on l’attend, toujours elle surprend. Et puis Chris Marker, quel documentariste !

Nous avons déjà vu quelques bons films de cinéastes iraniennes, présenté par Mamad Haghighat que les habitués de Prades connaissent bien. Mais je remets à plus tard de vous en parler, parce qu’il va y en avoir beaucoup et en ce moment c’est aussi la rencontre avec Damien Manivel et la projection de tous ses films. Tous ceux d’entre les Cramés de la Bobine qui ont vu ses films n’ont jamais manqué d’être perplexes et déconcertés. Tous ceux qui l’ont entendu commenter ses films ont toujours été intéressés par la manière qu’il a de parler de son travail, il y a une sorte de candeur et de profondeur dans ses propos et toujours ce flou artistique. On a aussi l’impression qu’il élabore et réinvente en permanence son commentaire.   

Vous souvenez-vous de Chantal Akerman, elle disait quelque chose comme « si à la fin d’un film vous dites : « je n’ai pas vu passer le temps », c’est qu’on vous a volé votre temps !

Damien Manivel

Le temps, c’est le premier sujet de Damien Manivel, et son parti pris, c’est la lenteur. Qu’est-ce qui se passe durant ses films ? Rien ou presque, ces riens qui sont le sel même de ses films, l’imprévu, une lumière, un son, une apparition imprévue dans le champ. Son travail se manifeste souvent par des détails insolites. Quant à sa manière de filmer, un cinéphile de Prades remarquait : « pour filmer on commence par dire « Action », or il nous présente un cadre vide, l’acteur y entre par un côté, un peu quand il veut… » 

C’est exagéré ! Sans doute n’est-il pas conventionnel pourtant son travail est reconnu, il n’y a aucun doute sur ce point,  l’un de ses courts-métrages lui a permis d’obtenir le prix Jean Vigo. De toutes les façons, il semble imperméable au nombre de spectateurs dans la salle ou durant les débats. Il réalise et produit ses films lui-même, sans rien demander. Il fait son œuvre comme il l’entend. Le plus souvent dit-il avec « des lignes narratives assez simples », (et sur ce point nous ne pouvons que confirmer!).

Il nous faut donc accepter de renoncer à nos attentes et lâcher prise.

J’ai été séduit par Les Enfants d’Isadora son dernier film. Damien Manivel était danseur, il ne manque jamais de le dire. Au moment du tournage, il se sentait mûr pour faire un film sur la danse. Comme il venait de gagner un peu d’argent en produisant des films, il pense alors à travailler sur ce sujet de danse, il y avait longtemps songé, maintenant, il se sent mûr. Il commence avec Agathe Bonitzer qui n’est pas danseuse, mais crédible. Il la dirige curieusement, lorsqu’elle lui demande : « qu’est-ce que je dois faire ? » il lui dit juste d’être lente. La coach de danse d’Agathe remarque : « ce qu’elle fait en ce moment ressemble beaucoup à « la Mère » d’Isadora Duncan. Damien qui commence son film sans savoir trop ce qu’il va mettre dedans, consulte internet et les livres, la nuit, le jour, il tient son sujet : 

« Après la mort accidentelle de ses deux enfants, la danseuse mythique Isadora Duncan après une longue période de prostration a composé un solo d’adieu : La Mère ». Un siècle plus tard, quatre femmes font la rencontre de cette danse bouleversante ». 

La musique c’est celle de Scriabine. Et la structure du film est une sorte de triptyque, la rencontre avec le solo d’Isadora et son déchiffrage, l’exploration du sujet (Agathe Bonitzer), le travail (Marika Ritzi et Manon Carpentier) et la reception par le public (Elsa Wolliaston, son actrice fétiche). On est surpris et troublé par le choix des acteurs, mais c’est un bon choix, rien que ça est créatif… ils sont vraiment très bien. Comme on peut lire entre les lignes, on peut voir entre les images :  ce film réussit à montrer l’ineffable, à nous faire sentir comment chacun est saisi par une chorégraphie et sa musique, et comment elle travaille en chacun des personnages. 

Le lendemain, il nous présentait « Takara, la nuit où j’ai nagé » très vite,  j’ai somnolé…

23/07 fin de festival, le jury des jeunes a attribué une mention spéciale à Takara ce petit enfant marchant dans la neige, pour la beauté des images,

La prochaine fois je vous toucherai quelques mots de ce cinéma féminin iranien

Journal des Ciné Rencontres de Prades 2021 (1)

Les ciné-rencontres sont de retour, comme chaque année (ou presque) entre le 17 et le 23 juillet.

J’avais lu l’avant programme et 2021 s’annonçait comme un cru moyen, et puis les Cramés de la Bobine n’y sont pas venus en nombre cette année, seuls, Martine et moi…

…Et puis il y a eu l’ouverture le dimanche soir. Ça commençait par un film de Bertrand Tavernier « La princesse de Montpensier » sorti en salle en 2010, avec une distribution que je ne vais pas détailler, mais où l’on peut voir les jeunes acteurs qui nous sont désormais familiers : Mélanie Thierry, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel etc… Un film alerte, sur l’apprentissage de la condition de « jeune femme prête à marier » de cette jeune princesse…

Tout de même, ces films qui en leur temps sont passés dans les salles puis régulièrement sur nos télévisions, il faut les revoir en Salle, c’est un truisme de le dire, les films sont faits pour le cinéma. Ce Dimanche commence une rétrospective Simone Signoret, la lumière de son visage et de ses yeux, son regard, on pourrait presque dire son intériorité, je me demande comment je n’ai pu voir la plupart de ses films que sur petit écran.

Les films sont présentés et débattus par Franck Loiret Directeur de la Cinémathèque de Toulouse, et c’est une chance de l’entendre dans sa simplicité et sa précision et avec la sincérité d’une admiration qui n’est ni pesante, ni superlative. (ce qui ne sera pas mon cas).

Ça commence par « les Chemins de la Haute Ville » un film de l’anglais Richard Clayton 1959, Simone a 38 ans, c’est étrange ce film à mi-chemin où l’on reconnait à la fois la ravissante jeune femme de ses débuts et la femme mure et marquée de ses derniers rôles. Pour ce film, elle a été la première française à obtenir l’Oscar de la meilleure actrice, puis à Cannes celui d’interprétation féminine.

Voici en bref l’histoire : Joe, un jeune homme pauvre, une sorte de Julien Sorel, qui vient de sa ville industrielle, fier de ce qu’il est, convoite de devenir amoureux d’une femme riche, « de première classe » comme il dit. Il va en en convoiter deux, l’une Susan jeune dont le père est très riche, Alice (Simone), 18 ans plus âgée que lui… C’est Simone Signoret qui joue ce rôle, celui d’une femme délaissée qui séduit ce Joe, cette belle illusion. Ce film est à la fois une peinture sociale qui nous fait naviguer entre les deux mondes peu conciliables des pauvres et des riches dans cette Angleterre début de siècle.

On enchaîne avec « Casque D’or », un petit tour chez les « apaches ». Je n’avais vu ce film que deux fois et à la télé. Aujourd’hui c’est au Lido de Prades ! Je ne vais guère vous en parler, vous le connaissez, le débat sur ce film portait à la fois sur Jacques Becker qui réalise avec « Le Trou » l’un de ses deux plus grands films. « Casque d’Or » est un chef-d’œuvre. Franck Loiret nous fait remarquer deux choses, tout d’abord la banalité des échanges dans le film, tout y est simple, limpide, ensuite la rareté des répliques. Serge Reggiani qui joue le grand rôle masculin n’en a que très peu, pourtant, il ne joue pas moins que l’un de ses plus grands films. (Après ce film, il lui a fallu cinq ans pour rebondir). Jacques Becker avec son sens du détail se fait peintre fidèle d’une époque, de quartiers, ceux de Belleville et les bords de marne avec ses guinguettes à la Renoir, des milieux interlopes de cette époque et mieux que personne, la splendeur de Simone.

Pour faire une rétrospective d’actrice, on ne doit rien laisser au hasard, il faut prendre les films qui parlent le mieux d’elle, et puisqu’elle a disparu, ceux qui à chaque film nous la font regretter. Le jeu de Simone, les mots, la gestuelle, le corps peut-être ! Mais d’abord les yeux, le visage traversé d’émotions presque imperceptibles. Un prodigieux film dramatique interprété par Simone avec une exquise subtilité.

En ce moment, ce sont les Diaboliques, et demain matin ce sera « La vie devant Soi » Mais ce soir 12 courts-métrages ! Je ne vous dis que ça !

Lundi matin : « La vie devant soi » de Moshé Mizrahi qui a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger. Bien heureux de revoir ce film qui a su conserver bien des choses de Romain Garry. Pour ma part, grand amateur d « Ajar » qui m’avait alors ravi, je regrette un peu le manque de distance humoristique du film, et celle de sa fausse naïveté, ce petit côté swing (pulsion-détente) de l’écriture de Garry. Pour le reste tout est parfait, Madame Rosa, le petit Momo, on ne pouvait imaginer mieux. Et Simone Signoret obtiendra le César de la meilleure actrice. Distinctions totalement justifiées, ce temps qui transforme les corps et les visages ne l’affecte pas, elle dépasse ça. Il y a une chose que Moshé Misrahi réussi tout comme Ajar/Garry avant lui, c’est d’émouvoir. D’ailleurs, sur ce registre, je ne sais pas si Sophia Lauren qui a interprété Madame Rosa il y a peu (pour Netflix!), a pu être aussi bouleversante que Simone Signoret.

A bientôt, Demain un documentaire de Chris Marker sur Simone Signoret, je vous en toucherai un mot, mais nous entrons désormais dans une sélection de Cinéma Iranien Féminin.