« Le fils de Jean » de Philippe Lioret

Ce n’est pas un film « Cramés » mais il aurait pu l’être .
« Welcome » et surtout « Je vais bien, ne t’en fais pas » étaient très réussis.
Alors on veut absolument voir « Le fils de Jean » .
Voilà, c’est fait.
Mais le film est mal ficelé. La première scène est la mieux. Après on nous ballade avec un scénario inabouti. Les images du lac sont belles, oui, mais ça ne fait pas un film. Tabernacle ! (2 fois). C’est le problème : tout est assez attendu, assez cliché, vu et revu . Bref on décroche avant même d’accrocher, bercés par Chopin. Ca ne va pas, Chopin (par ailleurs musique merveilleuse mais si romantique …).
Le cadavre du chevreuil noyé à moitié dévoré par les coyotes nous emmène dans un cul de sac. On regrette que le côté thriller ne soit pas un peu mieux travaillé.
Et alors le coup du stéthoscope … Et le coup de la casquette jaune à la synagogue … Non

Il manque de l’intensité

Restent l’accent québécois enchanteur, les phrases interrogatives (pêches-tu ?) délicieuses.
Et l’actrice Catherine de Lean.

 

2 réflexions au sujet de « « Le fils de Jean » de Philippe Lioret »

  1. Parmi les choses formidables du cinéma, celle-ci : il y a un film par spectateur, et encore, pour le spectateur, il y a autant de films que de visions du film… Pour paraphraser Borges, on ne voit jamais deux fois le même film, car chaque fois nous sommes autre.
    Nous sommes d’autant plus facilement autre que nous en parlons. Un film c’est fait pour être commenté…Et donc, bienheureux de lire l’article de Marie-Noëlle, même si pour l’heure, je ne partage pas son point de vue.

    Pour ma part, je n’arrive pas à trouver cette histoire prévisible, ou plutôt, je ne la trouve prévisible qu’à postériori, comme est prévisible cette belle musique qu’on entend à la radio, et qu’on tente vainement de siffloter par anticipation et qu’on corrige à mesure pour entrer dans la conception du compositeur. (qui est le seul à savoir où il nous conduit).

    Tout ça pour dire que ce scénario avec toutes ses fausses et vraies pistes, où dialoguent le prévisible, le faussement prévisible et l’imprévisible m’allait très bien.

    J’ai aussi aimé le jeu de ses acteurs, tous, avec une mention pour Pierre Deladonchamps, dans le rôle de Mathieu, sobre, sensible, impeccable.

    Et parmi les scènes, j’ai plus particulièrement apprécié celle où Angie, prodigieuse, au volant parle à Mathieu, assis sur la banquette arrière, dans une voiture à l’arrêt ; les yeux alternativement dans le rétroviseur et devant elle, en direction de Pierre.

    Tout ça pour vous dire une seule chose, allez le voir…
    et dites nous ce que vous en pensez !
    G

    1. Justement la scène de la voiture
      Ils sont 6 dans cette voiture qui conduit Mathieu a l’aeroport :
      Angie et Pierre devant
      Bettina, ses 2 filles et Mathieu derrière
      Il faut que quelque chose se passe, soit dit, là tout de suite, c’est la dernière ligne droite.
      Et là ma préoccupation à moic’etait : comment va-t-il (Philippe. Lioret) s’y prendre pour faire sortir Bettina et ses filles de l’habitacle pour que « la scene » puisse avoir lieu !
      Le fait que je m’en préoccupe, me dérange.
      Pour finir Pierre stoppe le « char » pour mettre de l’essence (pas tres prévoyant, Pierre) et les petites ont providentiellement envie de faire pipi … Trop petites pour y aller seules : leur mère les accompagne
      Ça y est, la scène peut avoir lieu

      Une autre scène qui me dérange :
      Pierre a fait cadeau à Mathieu du stéthoscope « de Jean ».
      Quand Mathieu commence à dire qu’il ne se sent pas bien et que Pierre l’examine sans stéthoscope (et pour cause), je me suis dit : Oh non ! sa veste est sur le lit à côté de lui, il va sortir le stethoscope de sa poche ! Bingo

      Il met beaucoup de choses dans les poches de ses personnages, Ph. Lioret.

      Pourtant, malgre son côté naïf, je l’aime bien et j’irai voir son prochain film.

      Je voulais dire aussi que j’aime beaucoup le portait du « Garçon aux yeux levés « 

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