EL ACOMPAGNANTE

EL ACOMPAÑANTE
Prix du public aux festivals de Miami et de la Havanne
Semaine du 29 septembre au 4 octobre2016
Soirée-débat mardi 29 à 20h30

Présenté par Sylvie Braibant en présence du producteur Edgar Tenembaum
Film cubain (vo, août 2016,1h44) de Pavel Giroud avec Yotuel Romero, Armando Miguel Gómez et Camila Arteche
 

Aux cramés de la bobine, nous avons la chance de voir des films rares, les films cubains ne sont pas si courants, et souvent ils sont bons. C’est le cas de celui-ci -Notre gratitude à Edgar Tannenbaum son producteur –

J’espère que ce film sera commenté, il y a tant de choses à souligner. Nicole, une spectatrice faisait remarquer que ce film avait une analogie avec « Folles de joie », présenté il y a peu :  La rencontre de deux personnes que rien n’aurait dû mettre en contact, sauf la situation et le lieu dans lesquels ils se trouvent placés à leur corps défendant. Il y a de même chez les deux personnages, ce désir d’en sortir,  de se faire la belle, l’attrait des grandes largeurs.

Là s’arrête l’analogie, car la question de la mort qui rode est spécifique   à ce film. Elle est majeure quand ce  jeune homme naguère débordant d’énergie,   maintenant épuisé,  couvert de kaposi, s’autorise à perdre son match pour la vie,  lorsqu’il sait que son ami  boxeur va gagner le sien… sur le ring,  grâce à son conseil.

Ce film rend compte d’un système efficace de prévention de la transmission du SIDA dans les années 80, et en même temps décrit, exprime  une organisation totalitaire. Un système d’enfermement, où l’on passe de sujet à objet, où tous les besoins des sidéens sont déterminés de l’extérieur. Nous voyons là, la résurgence d’une forme  de soins, pas si rare dans l’histoire.  Une forme de soin qui n’a qu’un prix, celui de la liberté.

Pouvait-on imaginer un tel dispositif pour faire face au SIDA ailleurs qu’à Cuba ?  Cuba nous apparait comme un pays à la fois autoritaire et égalitaire. En même temps,  c’est une île,  doublement isolée à cause des rétorsions américaines.  Par ces côtés là, cet hôpital prison partage quelques traits avec son pays.

Dans ce contexte de prison, de soins, de mort, et de violence parfois,  au fur et à mesure, on a  l’impression que le cadre rigide du système s’efface pour laisser place à l’humain. Et  cette humanité là, dans cette société là exprime aussi la fraternité. A mauvaise fortune, bon coeur dit le proverbe. Quant à l’idéal de liberté, dans le coeur de tout homme, il l’est plus encore dans celui des prisonniers.

On ne peut s’empêcher de spéculer sur Cuba d’aujourd’hui. C’est le début  d’autre chose,   la fin de l’isolement, la liberté sans doute,  mais aussi  « les libertés », par exemple, celle  d’expulser – Cette autre forme de la violence et de  l’exclusion-  Mais ceci est une autre histoire.

Georges

 

 

 

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