Vendredi 21 juillet
10 HEURES :
(2023. « Serbie, 1996. Pendant les manifestations étudiantes contre le régime de Miloševic, Stefan, 15 ans, mène dans le feu des événements sa propre révolution : voir dans sa mère une complice du crime et trouver la force de la confronter[1] »)
… du Serbe Vladimir Perišić. En compétition pour le prix Solveig Anspach.
Un film fort. Quand, les yeux enfin dessillés, Stefan ramasse des cailloux, on espère que, se joignant à la révolte, il va affronter la police. Mais quand il en remplit son sac à dos, le cœur se serre. Oh mon dieu non, il ne va pas faire ça, il n’est pas tout seul, il a une petite amie qui le cherche et un père à Sarajevo.
Mon seul regret concernant le film : le manque d’ouverture de la fin.
14h. Dernière séance de courts métrages.
17h. Le Ravissement
(2023. « Lydia, sage-femme très investie dans son travail, est en pleine rupture amoureuse. Au même moment, sa meilleure amie, Salomé, lui annonce qu’elle est enceinte et lui demande de suivre sa grossesse. Le jour où Lydia recroise Milos, une conquête d’un soir, alors qu’elle tient le bébé de son amie dans ses bras, elle s’enfonce dans un mensonge, au risque de tout perdre[2]… »)
… film français d’Iris Kaltenbäck.
Encore une fois le coeur se serre au fur et à mesure que Lydia (Hafsia Herzi) s’enfonce dans le mensonge, comment va-t-elle pouvoir s’en sortir ?
Aujourd’hui, rien que des bons films en compétition pour le prix Solveig Anspach.
Samedi 22 juillet
9h. Kitchen…
(2005. « Une jeune femme prépare une recette de homard à l’américaine, qui prévoit de découper par morceau le homard vivant, avant de le jeter, toujours vivant, dans l’huile bouillante. Seule dans sa cuisine, face aux deux homards qui bougent encore, elle essaye de les tuer le plus proprement possible[3]… »)
… court métrage d’Alice Winocour…
(Troisième invitée des Ciné-Rencontres. Elle précise que les homards étaient vivants à l’issue du tournage…)
… est suivi de
Augustine…
(2012. « À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une mystérieuse maladie : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la star de ses démonstrations d’hypnose[4] »)
… premier long métrage de la réalisatrice et premier pour Vincent Lindon dans un film d’époque.
Film sur le regard, celui porté sur les malades et le développement des symptômes.
La révolte s’exprime par le corps. Charcot n’a pas réduit l’hystérie à une maladie de femmes : elle peut être aussi masculine.
Les maladies évoluent avec les époques.
Histoire racontée du point de vue du rat de laboratoire.
Séquences d’examen filmées comme des scènes sexuelles. L’hystérique est dénudée à l’époque des corsets. Mélange de science et d’érotisme. Fantasmes des hommes sur les femmes. Mise en scène de la maladie.
Œuvre inspirée par les films d’horreur (L’Exorciste) en voyant des bonus (corps agités par des cordes) sur des DVD. Iconographie de peep show.
Il semblerait qu’Augustine se sauve habillé en homme. Moi, je vois surtout qu’elle se mêle à la foule invitée au grand spectacle organisé par l’ambitieux Charcot pour impressionner ses confrères de l’Institut où il rêve de se faire élire.
13h 30. Piña colada…
(2008. « Sandrine travaille dans un grand palace parisien et vit à distance de Vincent, son mari américain. La veille de son départ, elle doute de cette relation et hésite à le rejoindre. Alors que son avion décolle dans quelques heures, Sandrine part dans un hippodrome[5] »)
… court métrage d’Alice Winocour avec Aurore Clément, est suivi de
Maryland…
(2015. « De retour du combat, Vincent, victime de troubles de stress post-traumatique, est chargé d’assurer la sécurité de Jessie, la femme d’un riche homme d’affaires libanais, dans sa propriété « Maryland ». Tandis qu’il éprouve une étrange fascination pour la femme qu’il doit protéger, Vincent est sujet à des angoisses et des hallucinations[6] »)
… second long métrage de la réalisatrice qui, suite à un accouchement où elle-même et sa fille ont failli mourir, s’intéresse aux situations post-traumatiques (voir aussi Revoir Paris que, tout comme Proxima dont nous souvenons bien, nous n’avons pas revu.).
Alice Winocour aime les scènes d’action, de destruction, de failles chez les personnages.
Rapport au corps.
Film tourné à la villa Eilenroc sur la Côte d’Azur.
Au cours de la table ronde qui s’ensuit avec Alice Winocour, j’apprends aussi que Revoir Paris fait référence à Psychose : Virginie Efira s’arrête dans le café fatal à cause de la pluie.
17h. Le Temps d’aimer…
(2023. « 1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. La force d’attraction qui les pousse l’un vers l’autre est à la mesure du secret dont chacun est porteur. Si l’on sait ce que Madeleine veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente désespérément de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien[7] »)
… film sentimental en avant-première de Katell Quillévéré, décevant par rapport à la formidable série Le Monde de demain vue sur Arte l’année dernière. De plus, Vincent Lacoste ne me convainc pas. Mis à part dans Les Beaux gosses et Illusions perdues, je ne suis pas très fan.
21h 15. Soirée de clôture avec la remise des prix.
Coup de cœur du jury jeunes : Proxima (Bof. S’il suffisait de se désinfecter en se frottant énergiquement avant un vol spatial, à quoi sert la quarantaine à laquelle sont soumis les astronautes ? Les rapports d’Eva Green avec sa fille en général, d’accord, mais son manque de rigueur professionnel final fiche tout en l’air) et mention spéciale à Six weeks (bien).
Prix du court métrage : Délivrez-nous du mâle (2022. « Tandis qu’elle subit les brimades de son subalterne sexiste, Naomi, jeune policière promue, enregistre l’audition de David. Celui-ci a laissé son père alcoolique entre la vie et la mort pour l’empêcher de battre sa mère[8] ») de Tony Le Bacq. Bravo.
Et le prix Solveig Anspach est attribué à (Alice Winocour fait durer le suspense en dépliant son papier) : Le Ravissement. Mon cœur balançait entre trois films, celui-ci en faisait partie, c’est parfait.
Après quoi est projeté Rosalie…
(2023. « Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais elle n’est pas comme les autres, elle cache un secret : depuis sa naissance, son visage et son corps sont recouverts de poils. Elle est ce qu’on appelle une femme à barbe mais n’a jamais voulu devenir un vulgaire phénomène de foire. De peur d’être rejetée, elle a toujours été obligée de se raser. Jusqu’au jour où Abel, un tenancier de café acculé par les dettes, l’épouse[9] »)
… de Stéphanie Di Giusto, avec la star montante Nadia Tereszkiewicz et Benoît Magimel qu’on retrouve partout mais je ne m’en plains pas.
Et c’est la fin des Ciné-Rencontres. Mon grand souvenir…
(Même si je n’ai pas bien pu profiter de la conversation, j’étais à un bout de la table -de huit- et lui à l’autre. Merci à Annie d’avoir répété certains de ses propos pour moi.
Ce que j’apprends :
Pour Des goûts et des couleurs, Rebecca Malder a passé le casting en cinquième position et c’était elle.
Lors du tournage de Le Nom des gens, Jacques Gamblin a piqué une grosse colère contre son réalisateur, ce qu’on peut voir en bonus sur le DVD du film.
Il a réalisé quelques épisodes de la série Fais pas ci, fais pas ça et c’était un plaisir de travailler avec des acteurs rodés comme Valérie Bonneton.
Ce que j’arrive à entendre -même si c’est dérisoire- de mes propres oreilles :
Il prononce « Montargisse », On dit « Montargi », Ah oui, c’est comme Paris, on ne dit pas « Parisse »)
… avoir déjeuné en compagnie de Michel Leclerc.
[1] https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=lost+country+vladimir+perisic
[2] https://www.unifrance.org/film/56510/le-ravissement
[3] https://www.festival-cannes.com/f/kitchen/
[4] https://www.senscritique.com/film/augustine/379062
[5] https://www.unifrance.org/film/30044/pina-colada
[6] https://www.senscritique.com/film/maryland/13554039
[7] https://www.senscritique.com/film/le_temps_d_aimer/46655985
[8] https://cinema-series.orange.fr/cinema/tous-les-films-au-cinema/movie-delivre-nous-du-male_2022.html