Le journal de Dominique- Le Parfum Vert-Nicolas Pariser

Vu à l’Alticiné Samedi 24 décembre

            Entre la critique décourageante…

            (« Eh ben, en voilà, un nanar ! […] Nicolas Pariser a souhaité aborder l’univers de la comédie. Pourquoi pas ? […] Entre deux clins d’œil à Hitchcock et à Tintin, il est question d’extrême droite en Europe, d’antisémitisme, de souvenirs de la Shoah, rien que ça… Vincent Lacoste est cette fois mauvais comme un cochon » -ce qui est méchant pour les cochons, comme dirait Groucho Marx- « et la talentueuse Sandrine Kiberlain ne parvient pas à sauver le film ; elle a même l’air, parfois, de s’ennuyer. Comme nous »)

… que Le Canard enchaîné classe dans la rubrique « Les films qu’on peut ne pas voir » et les propos dithyrambiques de Laurent Delmas sur France Inter…

(« J’ai surtout vu Le Parfum vert de Nicolas Pariser, troisième film de ce cinéaste français extrêmement talentueux et là, il nous propose une revisitation […] c’est un peu Tintin en hitchcockie, Tintin chez Alfred Hitchcock, c’est réussi, c’est formidablement interprété par Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain, ça va à toute allure, c’est brillantissime, ça parle aussi de choses beaucoup plus graves comme la géopolitique et comme le faisait Hitchcock aussi en son temps avec par exemple Les 39 marches ou ses grands films d’espionnage, non vraiment pour la période il faut aller voir ce film parce qu’il est à la fois intelligent, brillant, drôle, sensible et il va à toute allure »)

… qui encourage les auditeurs à offrir en un billet comme cadeau de Noël, et n’ayant trouvé à la médiathèque, afin d’en savoir plus (ces avis contraires, ça nous intrigue) ni Le Monde de mercredi ni Télérama (le dernier remonte à octobre et non, je ne suis pas abonnée à cette revue) et encore moins Positif dont il ne subsiste qu’une page de couverture, reste à nous faire notre propre opinion sur Le Parfum vert de Nicolas Pariser. C’est pourquoi nous nous retrouvons pour la séance de 14h 10 dans la salle 9 de l’Alticiné où nous retrouvons nos places « attitrées »…

(Dernier rang à droite,  la salle est petite, 74 places,  c’est ce qu’affiche l’écran dans le hall avant que nous n’achetions nos billets, et comme nous sommes les seuls spectateurs…) 

… du temps où les séances du jeudi des Cramés s’y tenaient.

Alors ? Ça commence comme du Hitchcock  (le chignon de Kim Novak dans Vertigo),

ça continue comme du Hitchcock…

(Vincent Lacoste se retrouve face au méchant -Rüdiger Vogler qui semble, après Rio ne répond plus, être voué à jouer les méchants germanophones, tel Gert Fröbe en son temps- dans une maison « squattée » comme, me semble-t-il, Cary Grant face à James Mason dans La Mort aux trousses)

… ça se poursuit (idem) dans des trains (La mort aux trousses encore, Une femme disparaît) et ça finit dans un théâtre comme dans L’Homme qui en savait trop. Le tout sur un rythme soutenu : n’en déplaise au Canard, on ne s’ennuie pas.

Là où ça pêche :

• Le discours de Sandrine Kiberlain sur Israël et l’Europe. Si Hitchcock faisait de la géopolitique, c’était de façon discrète, sans s‘appesantir, comme en passant. On comprenait sans qu’on nous assène un exposé lourdingue.

• Le couple Vincent Lacoste/Sandrine Kiberlain ne fonctionne pas. Trop de différence d’âge entre les deux. Ça n’est pas que me gênent les couples où la femme compte plus d’années que l’homme, ça les regarde, mais ici on n’y croit pas, manque de glamour → pas hitchcockien. 

Et surtout Vincent Lacoste me semble une erreur de casting. Pas (assez ?) de charme. J’aurais bien vu, à la place… Raphaël Personnaz ? Avec Noémie Merlant ? Oui Raphaël Personnaz et Noémie Merlant, celle de L’Innocent, voilà en tout cas qui aurait été bien plus excitant. 

Excitante : la belle maison Art Nouveau où sont logés, à Bruxelles, le duo Lacoste/Kiberlain. Il nous semble bien (oui, c’est elle, aucun doute) reconnaître, à son pavage, la maison Flagey…

(Située en face d’un plan d’eau. Aucune rivière ne coulant -du moins de façon visible- à Bruxelles même, on ne peut être qu’à Ixelles) 

… « qu’Ernest Blérot édifia en 1904 au 39 de ce qui est aujourd’hui l’avenue du général de Gaulle » comme je l’écrivais le 12 mars 2017 lors de notre dernier BANAD.

Et comme la maison accueille désormais des chambres d’hôtes, il se pourrait même que s’y trouve vraiment l’appartement qui sert de planque à nos héros. Dans ce cas ça donnerait envie d’y passer quelques nuits si ça n’était si loin du centre. Non, décidément, le mieux c’est encore l’hôtel Métropole. 

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