Le Journal de Dominique (6) Cecil B.DeMille à la Cinémathèque

Les Conquérants du Nouveau Monde

The Squaw man

Rétrospective Cecil B. DeMille à la cinémathèque. L’idéologie que trimballe Les Conquérants du Nouveau Mondeest fort déplaisante : Indiens menteurs, traîtres à la parole donnée, et gloire aux Blancs défenseurs de libertés ne valant que pour eux, celle de piquer la terre des autres par exemple, et qui ne se laissent jamais abattre malgré les revers.

            A part ça, il y a quelques beaux moments de cinoche, comme celui où Gary Cooper faisant brûler de la poudre, sort d’un nuage de fumée comme une apparition surnaturelle dans le camp des Indiens qui s’apprêtent à faire passer un sale quart d’heure à Paulette Goddard attachée entre deux poteaux les bras en diagonale, elle est très sexy Paulette avec ses cheveux épars et dans ses jupons blancs que déchirent des Indiennes vindicatives sans doute jalouses de sa beauté de Blanche, tandis que Gary abuse momentanément le chef (qui est Boris Karloff déguisé) et son grand sorcier (sont-i bêtes ces sauvages) à l’aide de la magie d’une boussole, ce qui lui permet de délivrer Paulette et de prendre la fuite  avec elle jusqu’à ce que les Indiens dessillés les poursuivent sur une rivière avec des rapides et une chute mais Gary et Paulette s’attachent ensemble avec une ceinture et Gary attrape une branche d’arbre qui dépassait par là et tous deux atterrissent sur un rocher et les indiens qui voient leur canoë retourné en bas les croient noyés et abandonnent la chasse, et on voit un gros plan des pieds de Paulette chaussés d’escarpins qu’elle n’a pas perdus dans la furie des eaux, et dans le plan suivant elle a des mocassins que lui a confectionnés Gary c’est quand même plus pratique pour marcher dans la nature sauvage.

            Mépris déjà pour les Indiens en 1931. The Squaw man est un lord anglais qui s’est exilé dans les plaines du Far West, est sauvé par une squaw qu’il épouse et dont il a un fils, et quand ses amis du Vieux Monde débarquent pour le faire rentrer chez lui, il dit non, je ne peux pas abandonner ma femme je lui dois la vie et que deviendrait-elle, mais il se laisse convaincre de laisser partir son fils afin qu’il reçoive une éducation digne de ce nom à Oxford ou Cambridge sinon il deviendra comme son grand-père indien un pas grand-chose alcoolique. 

C’est pas joli joli tout ça.

   Samedi 4 avril 2009

Les Dix Commandements

            Ma déception est à la mesure de mon attente.

            Déjà indisposée avant le générique : une scène de théâtre aux rideaux fermés, un homme les écarte, apparaît, se plante devant le spectateur, ce doit être Cecil B. De Mille himself. Et là, il nous inflige un sermon sur Dieu. L’esclavage d’un peuple par un autre c’est pas bien, je suis d’accord, mais si la solution c’est seulement Dieu (God, God, God, il en a plein la bouche), là je dis non. Dieu aussi rend esclave. Y’en a marre de Dieu.

            En plus, c’est boursouflé, son film, c’est ridicule ! La moumoute de Moïse quand il a rencontré Dieu ! Avant, il avait le poil normal, Charlton Heston, des petits cheveux courts et châtains (il y a bien cette natte, sur le côté, un chouïa ridicule, moins ridicule cependant que lorsqu’elle pendouille du crâne lisse de Yul Brynner qui a l’avantage, sur Charlton, de bien porter la jupette). Après, un brin ébouriffé il est, surtout la deuxième fois, super brushing en arrière, ah ! ça décoiffe de voir Dieu. Ça fait pousser les cheveux aussi, il en a bien plus épais qu’avant, un vrai miracle, et c’est ce qu’il me faudrait à moi aussi, marre de perdre les miens rien n’y fait. Dieu comme lotion anti-chute, voilà qui le rendrait un peu utile.

  Jeudi 31 octobre 2013

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