France de Bruno Dumont

En bref,

Vu à l’Alticiné, France, le film de Bruno Dumont. Un film qui aurait bien mérité un débat aux Cramés de la Bobine. C’est l’histoire de France De Meurs journaliste star de la télé (hybride d’une Laurence Ferrari et d’une grande reporter), prise subitement d’une sorte de compassion pour la victime d’un banal accident de la route qu’elle a provoqué et qui alors, traverse un épisode d’hypersensibilité. C’est aussi l’histoire pertinente et surtout impertinente du Système Télévision. Et c’est au total un pur et frais moment de bonheur : Originalité du sujet, originalité formelle, jeux épatants de Léa Seydoux et Blanche Gardin.

Sauf pour tous les amateurs qui se fient sans réserve au « Masque et la Plume » pour eux, impossible d’aller le voir, Dumont est excommunié ! Je cite en vrac : C’est un projet passionnant MAIS… C’est un film lourd, faux, grossier, inopérant, sans humour, où Dumont tabasse ses personnages, quant aux images ce sont celles de mauvais romans-photos, elles sont sous-exposées, ou sur-exposées, saturées etc… (là tout de même un spectateur du studio 104 a dû leur exposer la fonction artistique de ces quelques prises de vues). Ce chœur rappelle une formule du film » Z » : « l’assassin était souple et féroce comme un tigre » où après Marcel Bozzuffi, tous les témoins censés ne pas se connaître, utilisent cette même formule.

En réponse, on se contera de citer une phrase d’un moment d’intelligence et de bonheur que procure une bonne interview, telle celle de Bruno Dumont par Daniel Schneidermann dans « Arrêt sur Images » : « Je fais du faux pour représenter le vrai ». C’est la mission des artistes non ? Et il le fait d’une manière puissante et originale. Et j’ajouterais probablement c’est une réponse à tant d’autres qui utilisent le vrai pour faire du faux ! et je ne veux citer personne.

Allons voir France de Bruno Dumont, un vrai film, un film qui compte.

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