LE SECRET DE VERONIKA VOSS

 

Cycle Rainer Werner Fassbinder 
LE SECRET DE VERONIKA VOSS
 

Article de Michel Grob

La nostalgie (die sehnsucht) de Véronika Voss

1955, Munich.
 Dans une Allemagne blafarde encore sévèrement défaite, des personnages incertains d’eux-mêmes semblent à la recherche d’un rôle à tenir.
D’où le choix du noir et blanc qui renvoie à un passé mythifié : Marlène Dietrich sera plusieurs fois évoquée à travers le chant et les postures de Véronika  Voss. La blancheur répétée des scènes chez Mme Katz, psychiatre bourgeoise, souligne le blanc, le trou de mémoire, l’amnésie généralisée qui gouverne les corps et les esprits. L’alcool, la morphine tentent d’endormir les corps souffrants dans un somnambulisme
nocturne…
Douloureux et tragique, le passé surgit avec le vieux couple des déportés juifs dont l’élégance, l’humanité, et la dignité surprennent. Un beau vase précieux est offert, puis brisé, et  enfin remplacé à l’identique comme une transmission presque impossible …
 L’omniprésence muette d’un GI noir est le réel fil d’Ariane du film.
A la fin du film, un plan fixe parodie les producteurs, les réalisateurs et les acteurs de la Métro Goldwin Meyer.
Epuisé, vieillot, le son des cloches est parasité puis subvertit par l’arrivée du rock and roll, énergique et revigorant ! Humour …
A la Prusse impériale défunte succèdera la République impériale (R. Aron) des Etats-Unis comme influence déterminante. Plus précisément encore, la République Fédérale d’Allemagne Unie intégrera le songe du territoire communiste en le dissipant. D’où le vagueà l’âme (die sehnsucht) des marxistes ! Humour …
Michel Grob

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