Sympathie pour le Diable (2)

Sympathie pour le diable : Photo

Sympathie pour le Diable avec la présentation de Georges : une belle soirée Cramés !

Sympathie pour le diable, précis sur une guerre compliquée à laquelle personne (ou presque) n’a jamais rien compris vraiment, n’est pas, pour autant, un film de guerre.

C’est le portrait d’un homme qui fonce la tête la première, se met à la place des autres, ceux dont le sort n’intéresse personne. C’est le portrait d’un souffrant qui, pour tenter de s’oublier, part en guerre contre l’indifférence du monde, brave et provoque le danger, à la recherche du point de rupture, celui qui le fera basculer au-delà. Il le cherchera longtemps sans le trouver. Sauf à mettre un terme lui-même à la vie, pas de délivrance. Trouver la paix, c’était sans doute le but qu’il a recherché toute sa vie, soignant le mal par le mal.
Paul Marchand n’était pas doué pour le bonheur, s’employant à se rendre antipathique de peur de s’enchaîner mais débordant d’admiration dissimulée pour tous ceux qui autour de lui accompagnaient les guerres : les journalistes, photographes, grands reporters, les fixeurs.
Sarajevo, les bombardements, dix morts par jour que Paul Marchand allait pincer chaque matin pour une comptabilisation absurde. Sarajevo c’était le silence et l’amour, aussi.
L’amour entre Paul et Boba, urgent et absolu, forcément éphémère, totalement chavirant.
Niels Schneider et Ella Rumpf, bien vu, un vrai beau couple de cinéma !
Aucun des personnages secondaires n’est enfermé dans le point de vue de Paul. Boba, Vincent, Ken et les autres, existent. Boba, formidable Ella Rumpf, jeune femme libre et courageuse, qui rejoint Paul en première ligne, capte l’attention et capture l’écran. Belle présence. A suivre.
Et puis il y a Niels Schneider ! totalement investi, nervosité palpable, écorché vif. Il personnifie Paul Marchand. On perçoit comme une fêlure enfouie, visible par instants dans son regard et qui trouve ici son expression dans l’interprétation de cet étrange personnage glaçé qui lui colle à la peau et on se dit qu’il n’a pas dû être facile pour lui d’en sortir et de se réchauffer.

Tout concorde et s’accorde dans le film, les interprètes (dont Vincent Rottiers et Arieh Worthalter) la nervosité de la mise en scène, le cadre resserré, le montage provoquant l’anxiété et la tension.
On salue la persévérance de Guillaume de Fontenay qui aura mis plus de dix ans pour que son premier film voit le jour ! on salue le travail exceptionnel du chef opérateur, Pierre Aïm, de Mathilde Van De Moortel, au montage, d’Antoinette Boulat, au casting.

Un film remarquable

Marie-No

Et puis, tiens, comme le titre nous y invite, un p’tit coup de Sympathy for the devil. Ça fait toujours du bien !

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