Le film vient de se terminer. Je ne parle pas, je suis encore sur le petit nuage d’humanité où m’a laissée la réalisatrice Marie Garel-Weiss. Des rencontres improbables et des personnages touchants dont Mimi (Daphné Patakia), une jeune femme qui, à presque trente ans, rêve toujours à ce qu’elle pourrait faire quand elle sera grande. Cette présentation alliée à l’affiche du film nous invitent à suivre le parcours d’une jeune femme innocente et frêle. Nous allons être surpris !
De prime abord, Mimi a un comportement atypique. Nous découvrons finalement que Mimi est bipolaire : un diagnostic médical a été posé et on imagine facilement que des portes se sont fermées pour elle suite à cela. Alors le film nous plonge dans l’aventure de ce qui se passe lorsque Mimi enfonce les portes ! Dès le départ, on voit Mimi déterminée à réintégrer le domaine juridique duquel elle avait été écartée. On découvre alors que cette jeune femme est dotée d’une intelligence et d’une intuition hors norme. Elle a des points communs avec les personnages qu’elle rencontre : elle est « sans filtre » comme Christophe, le jeune homme qui a besoin d’un avocat, elle a vocation à rendre justice et rétablir la vérité comme le semble Paul (Benoît Poelvoorde) qui est avocat, elle est forte et déterminée comme l’associée de Paul (Agnès Jaoui). En apparence, elle est comme tout le monde finalement… Et pourtant, les situations dans lesquelles elle va embarquer ces personnages va la rendre inoubliable à leurs yeux ! Car le comportement et les propos de Mimi sont souvent déroutants.
On peut dire que Mimi est une femme libre dans ce sens où elle a une vie sociale et ne culpabilise jamais de ce qu’elle peut dire ou faire. Sans jamais tomber dans la vulgarité ni le drame, la réalisatrice nous amène à suivre son quotidien fait de (très) hauts et de (très) bas. Le jeu des acteurs est à saluer pour réussir à nous faire sourire et même rire à chaque instant. Les plans fixes que nous voyons lorsque Mimi est seule m’ont amenée à encore plus d’empathie et d’attachement à son personnage.
Le film permet aussi de sensibiliser à cette maladie puisque lorsque Paul (avocat) la rencontre, il ne se rend pas compte de sa fragilité. Il se rend compte qu’elle est en permanence « sur le fil » mais lui-même étant un peu perdu il pense qu’ils pourront s’aider mutuellement. Mais Mimi est encore plus fragile que ça, comme un oisillon « Sur la branche » un jour de vents violents.
J’ai aimé ce film parce qu’au travers de ces rencontres, l’idée que les apparences sont parfois trompeuses est omniprésente et équitable ! Parfois c’est Mimi qui est imprévisible, parfois ce sont les autres personnages. Paul est celui qui va le plus évoluer et cela grâce à Mimi. Leur duo est un pilier sur lequel se termine le film.
Le parti pris de la réalisatrice pour terminer sur un moment « haut » nous amène à repenser à tous les moments haut et ce qu’ils ont de palpitant. Afin de garder son rythme, le film traite les phases « basses » de façon plutôt suggérée, notamment avec la réaction de sa mère qui ne montre aucune joie à la revoir. Nous imaginons alors ce qu’elle a traversé. Pour autant la réalisatrice recrée le lien entre elles en choisissant de filmer en gros plans leurs visages, leur ressemblance physique et génétique donc (je n’ai vu aucun gros plan sur le visage des autres personnages). Une belle façon de mettre ces deux personnages en miroir.
La bande annonce du film mettait en avant les dialogues pétillants du film et la promesse a été tenue. Marie Garel-Weiss a exprimé à travers ce film son propre goût pour la justice et pour tout ce qui sort de l’ordinaire et je suis ravie d’avoir découvert ce film présenté par Pierre et sélectionnée par les cramés de la bobine ! Merci !
Mélaine