« Nous les coyotes » de Hanna Ladoul et Marco La Via

 

Du 21 au 26 février 2019
Soirée débat mardi 26 à 20h30

Autres séances jeudi et dimanche en fin d’après-midi et mardi après-midi

Film américain ( décembre 2018, 1h27) de Hanna Ladoul et Marco La Via avec Morgan Saylor, McCaul Lombardi, Betsy Brandt

Distributeur : New Story

Présenté par Georges Joniaux

Synopsis : Amanda et Jake ont la vingtaine et veulent commencer une nouvelle vie ensemble à Los Angeles. Rien ne se passe comme prévu pour le jeune couple. Leur première journée dans la Cité des Anges va les emmener de déconvenues en surprises d’un bout à l’autre de la ville

 

Les coyotes sont des animaux sauvages à l’allure majestueuse qui coexistent avec les humains, parce que les humains ont envahi leur habitat naturel. Ils errent à la recherche de nourriture et d’un endroit où passer la nuit. Amanda et Jake, avec lesquels nous vivons les premières 24 heures de leur arrivée à L.A., sont des coyotes qui cherchent à se faire une petite place parmi les anges.
Lacher la rampe et se lancer sans filet dans ce nouveau monde et l’envers de son décor, est courageux et, respectueux de cette entreprise, nous nous attachons très vite à ces amoureux qui, s’ils ne savent pas encore exactement où ils vont et comment y aller, savent très bien ce qu’ils ne veulent pas devenir et à qui ils ne veulent pas ressembler.
Parce qu’ils partent sans rien et qu’elle ne peut pas faire part de son projet à ses parents, Amanda a emprunté de l’argent à son père, sans son accord.
C’est blâmable sans doute. Pourtant, malgré les apparences,  c’est une jeune femme bien sous tout rapport et son honnêteté la fait se dénoncer quand ses géniteurs attribuent le larcin à Jake,  évidemment, car chez ces gens-là, l’habit fait toujours le moine.
Jake est un peu débraillé, il n’a pas de « situation », mais il a la vie devant lui. On lui devine de belles qualités humaines et il connait Francis Ponge.

« L’huître
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner. » 
Francis Ponge – Le parti pris des choses (1942)

 

Il est comme ça le monde.
Celui qu’ils ont choisi dans la cité des Anges, patiemment, avec la force de leur jeunesse (et un peu de chance aussi), Amanda et Jake le feront s’ouvrir pour y boire leurs jours.

L’american way of life, en mode today.
Joli film, jolis personnages qu’on prend le temps de bien regarder.

 

Marie-No

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