Soirée-débat lundi 27 à 20h30
Présenté par Maïté Noël et Françoise Fouille
Film français (février 2017, 1h59) de Claire Simon
Synopsis : C’est le jour du concours.
Les aspirants cinéastes franchissent le lourd portail de la grande école pour la première, et peut-être, la dernière fois.
Chacun rêve de cinéma, mais aussi de réussite. Tous les espoirs sont permis, toutes les angoisses aussi. Les jeunes gens rêvent et doutent.
Les jurés s’interrogent et cherchent leurs héritiers.
De l’arrivée des candidats aux délibérations des jurés, le film explore la confrontation entre deux générations et le difficile parcours de sélection qu’organisent nos sociétés contemporaines.
Claire Simon occupe une place un peu à part dans le paysage cinématographique français. Elle fait du cinéma depuis 40 ans tout en ayant refusé de suivre des cours ou d’intégrer une école de cinéma. Elle a appris en faisant. Pour elle » le film se fait en se faisant » et elle dit cadrer elle-même ses films car elle ne sait pas à l’avance ce qu’elle va faire.
Pendant longtemps C. Simon a aussi refusé de faire des repérages ( pour sauvegarder l’impression de » première fois » ) comme elle refusait un scénario écrit » le cinéma ce n’est pas de l’écrit, c’est de l’image et du son ».
Cette méthode rappelle beaucoup celle du plus célèbre documentariste américain, Frederick Wiseman ( 88 ans et plein de films au compteur ) qui s’attache à observer le mode de fonctionnement d’une institution et à étudier les relations complexes que l’homme entretient avec les institutions qui reflètent ses valeurs et déterminent son existence. Sans aucun commentaire explicatif, ni interview.
Ce processus est en grande partie mis à l’oeuvre dans » Le Concours » la réalisatrice n’intervient pas, elle laisse tourner la caméra pendant des heures, mais elle connaît bien la Fémis puisqu’elle a dirigé pendant 10 ans le département réalisation.
C. Simon est persuadée que cette caméra subjective/objective finira par révéler des mécanismes de sélection, des comportements plus ou moins conscients tant pour les membres des jurys que pour les candidats.
Par exemple la volonté de séduction, de mettre en oeuvre des critères qui vont sélectionner des candidats d’origine populaire.
Mais la réalisatrice est juge et partie, en filmant et sans doute plus encore en montant son film ( elle dit qu’avec le numérique elle a engrangé des 100 d’heures de rushes ) elle a évidemment l’intention de démonter ou de démontrer quelque chose.
Non la Fémis n’est pas un concentré de bobos parisiens et d’héritiers du 7ème Art mais oui la sélection est difficile et produit inévitablement un modèle d’étudiant cinéaste français.
Bon pour nous spectateurs et cinéphiles, le plus important c’est que cette école nous donne à voir de jolis films d’auteur que l’on pourra programmer et présenter en disant » telle réalisatrice a donc suivi les cours de la fameuse école de cinéma la Fémis « .
C’est ce qu’on fait non ?