Au Penjab et ailleurs on attend que quelque chose arrive, que ça change, que ça s’arrange. La route est longue, obscure. Entre-temps, pour survivre, il faut courber l’échine. Celui qui se rebiffe, qui jappe, seul, finit, malgré un instinct de survie extraordinaire, par se faire massacrer.
Film sombre .
Des le début, la peur nous enserre, lentement. On comprend d’emblée qu’il ne faut pas lutter contre le courant immobile. Il faut se laisser porter par le temps qui s’étire. Rester silencieux. Les gestes du quotidien nous deviennent familiers mais jamais rassurants.
On redoute la nuit : tais-toi, Tomi !
Une séquence éclaire la situation : le ciel s’obscurcit, le vent se lève, souffle sur un immense champ de blé en herbe, si vert, si lumineux sous l’orage. Une tempête sur le grenier de l’Inde qui devient un océan déchaîné.
Et se calme.
Jusqu’au prochain orage, et un autre et encore un autre.
Jusqu’à trouver ensemble la quatrième voie ?