Baccalauréat, un film sur les rapports père / fille (1)

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2016

Du 26 au 31 janvier 2017
Soirée-débat mardi 31 à 20h30

Présenté par Georges Joniaux
Film roumain (décembre 2016, 2h08) de Cristian Mungiu avec Adrian Titieni, Maria Drăguș et Lia Bugnar

Synopsis : Roméo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions

Film puissant et sombre sur la question des choix de vie auquel Le personnage principal est placé, pour lui et sa famille.

Roméo est médecin ( chirurgien ) dans un hôpital roumain de Transylvanie et le film le met en scène à un moment crucial de sa vie. Il aborde le tournant de la cinquantaine ( avec une belle bedaine !! ), son couple se défait depuis un certain temps et il a du mal à quitter Magda, l’épouse pour Sandra la maîtresse qui elle-même a une situation difficile, et doit élever seule son fils.
Et surtout le film montre en de multiples gros plans l’amour et la profondeur des liens qui l’unissent à sa fille Eliza.
Et c’est là le noeud du film, Eliza fille chérie doit passer son bac et ensuite trouver un avenir radieux ( pense le père ) en Angleterre, à Cambridge, où elle est admise comme boursière, mais à condition qu’elle obtienne son bac avec une moyenne élevée.
Il pense donner à sa fille cet avenir que lui et sa femme n’ont pas su réussir et la forme de son amour pour sa fille passe par ces études à l’étranger et un avenir différent et meilleur.
Le film raconte donc comment cet homme intègre, qui a oeuvré pour des valeurs humanistes, qui refuse la corruption de l’argent, est amené à la suite d’événements non choisis, à accepter des compromissions et à affronter les désirs de sa fille ( sa relation amoureuse avec Marius ) qui pour lui ne rentraient pas en compte avant l’agression.
Insatisfait de son pays, de sa femme, peut-être sa maîtresse, il a tout reporté sur cette fille unique, qu’il a  » surprotégée » selon sa propre mère.
Sur le plan cinématographique, ces sentiments sue traduisent par le refus du traditionnel champ/contre champ et le choix constant du gros plan serré sur les visages, les protagonistes sont toujours dans le même plan. Il y a beaucoup de justesse, d’observation fine, pas seulement de la Roumanie et de ses tares mais de l’être humain en général, de ses réactions ( parfois bizarres comme avec le chien dans le bois ). Et c’est cela qui nous touche, cette capacité à nous faire éprouver comment il est difficile de vivre et d’aimer y compris ceux qui nous sont les plus proches, ici un père et sa fille.

Françoise

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