« Les paysages sont terriblement magnifiques. Les paysages sont terribles et magnifiques » dit Ida, personnage féminin du film.
Mousses, pierres, forces telluriques, marées, lave, neige, cascade.
Dans Godland, il est moins question de Dieu que des rapports humains, bien humains, trop humains : les rapports de domination, psychologique ou politique, le film se déroulant dans une Islande colonisée par les Danois. Mais il en va surtout de l’humain et de la nature, là encore, rapport de domination, à l’issue prévisible.
Hommes, animaux, insectes. À la fin, c’est la nature qui gagne.
Le personnage principal du film est photographe, au temps du daguerréotype. S’ensuit un parti pris esthétique conséquent : dérouler le film au format carré, comme un tirage de cette époque. Le film opère alors comme un retour aux sources du cinéma, avant l’image animée : c’est une aventure picturale pour le spectateur. Une expérience des changements de lumière, des changements de saisons, du passage du temps.
Ce film pourrait être rapproché de First Cow de Kelly Reichardt, un film d’époque aussi qui interroge tout autant rapports humains et la relation homme / nature. Werner Herzog n’est pas loin non plus, peut-être.
« Godland, le film qui aurait dû avoir la Palme d’Or » titrait Slate.fr. On est plutôt d’accord : ce film est renversant.
Delphine